Le nombre de personnes qui vivent avec le virus du sida dans le monde a grimpé en 2004 pour atteindre un niveau record approchant les 40 millions. Le rapport de l'Onusida qui vient d'être publié souligne que l'Afrique subsaharienne est toujours la région du monde la plus touchée, avec les deux tiers des malades du monde. Le rapport des Nations unies insiste surtout sur l'augmentation des infections chez les femmes .
Près de la moitié des adultes vivant désormais avec le virus sont de sexe féminin. Le rapport précise également que les femmes n'ont pas toujours la possibilité de repousser les avances des hommes ou encore d'imposer l'usage du condom. Ces deux dernières années, le nombre de femmes porteuses du virus s'est accru dans toutes les régions du monde, surtout en Asie Centrale et en Europe de l'est. L'Onusida demande d'ailleurs à la Chine et à la Russie d'agir rapidement et résolument pour contrôler l'épidémie.
Des femmes plus vulnérables au VIH
Parmi les explications, on avance le fait que les femmes sont, sur le plan physique, plus sensibles à l'infection VIH que les hommes et que la transmission d'un homme à une femme pendant le rapport sexuel a deux fois plus de risque de se produire que la transmission d'une femme à un homme. Par ailleurs, pour de nombreuses femmes des pays en développement, ce que l'on appelle l'ABC de la prévention est insuffisant.
«Des stratégies sont nécessaires d'urgence pour s'attaquer d'urgence aux inégalités entre les sexes si nous voulons avoir une réelle chance d'inverser le cours de l'épidémie, insiste le Dr Peter Piot, directeur exécutif de l'Onusida, une action concrète est essentielle pour prévenir la violence à l'égard des femmes et leur assurer comme aux filles l'accès à la propriété et à l'héritage, à l'éducation de base et à des possibilités d'emploi». En Afrique subsaharienne, les trois quarts des jeunes entre 15 et 24 ans vivant avec le VIH sont des filles, trois fois plus vulnérables à l'infection que leurs partenaires masculins du même âge.