Puits de zamzam.
Puits de zamzam.
Arrivés sur place, c’est allé très vite. On ne s’en rendit même pas compte. On entrait par la porte du « roi Abd al-Aziz » et nous vîmes un cube noir haut de 15 mètres. Saisissant. J’étais bouche bée. Je voyais enfin le centre du monde, le point de concours des qiblas du monde entier, vers lequel se dirige un quart de la population mondiale. Depuis plus de 14 siècles ! Cinq fois par jour. SubhanAllah. J’arrivais enfin à elle. Douze ans que je prie en sa direction. Masha Allah.

Je tenais ma mère par la main et elle me répétait les larmes aux yeux : « C’est la Kaaba, c’est la Kaaba, c’est elle, c’est elle ?! » Je répondis le plus simplement du monde par l’affirmative.

Et nous commençâmes à y tourner tout autour : le tawaf. Sept fois. Mes yeux restaient fixés sur ce monument historique construit par Abraham et son fils Ismaël [PBSE]. Au troisième tour, nous pûmes enfin la toucher, dans le coin droit (rukn al yamani). SubhanaAllah ! Masha Allah ! It’s unbelievable, muy increible, MAGNIFIQUE !

Oui, parce qu’à cet endroit du globe tu VEUX parler toutes les langues possibles pour prier le Digne de louanges, Exalté Soit-Il, afin de L’invoquer. Et je récitai toutes les sourates que je connaissais − il n’y a de force et de puissance qu’en ALLAH.

Après avoir fini nos tours, non sans émotion, nous priâmes deux unités de prière derrière le Maqam d’Abraham [PBSL], où l’on pouvait voir les empreintes de ses deux pieds tournés vers la Kaaba. Nous étions ensuite prêts à faire le sa3i (aller et venue) entre les monts de Safa et Marwa, faisant partie des sanctuaires d’Allah le Tout-Puissant se trouvant dans la Sainte Mosquée.

À Safa et, tournés vers la Kaaba, nous récitions les supplications de notre choix. Le Prophète Muhammad [PBSL], lorsqu’il était à son sommet, proclamait trois fois : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah » : « LA ILAHA ILA ALLAH. »

Nous nous dirigeâmes ensuite vers Marwa, en marchant à une allure normale jusqu’au jalon vert. Les hommes qui en avaient les capacités physiques devaient aller en courant jusqu’au jalon vert suivant, où ils reprenaient une allure de marche normale jusqu’à ce qu’ils atteignissent Marwa. Les femmes devaient faire tout le trajet en marchant à une allure normale.

La section comprise entre les deux jalons verts correspond à l’endroit où Hajar entendit son nourrisson Ismaël pleurer de soif alors qu’elle cherchait de l’aide, courant à chaque fois qu’elle entendait ses cris. C’est d’ailleurs après ces allers-retours qu’Allah permit le jaillissement, jusqu’aujourd’hui, d’une eau miraculeuse. Hajar, l’ayant aperçue, se mit à dire : « Zam zam » (attrape, attrape).

Une fois au sommet de Marwa, nous nous tournions vers la Qibla, et répétions les prières et les supplications récitées à Safa. Et rebelote, nous faisions le trajet du retour, en marchant où il fallait marcher et courir où il fallait courir. Nous répétâmes la procédure jusqu’à ce que nous ayons accompli sept trajets, terminant le sa3i à Marwa. Enfin, et pour achever les rites de la 'umra, nous procédâmes au raccourcissement (ou au rasage complet) de nos cheveux.

Ça y est. Je suis un mini-hajji. Un mou3tamar, pour les puristes. Al hamdulillah !

Tags : Kaaba Marwa Safa
Rédigé par Mohamed Salah le Vendredi 12 Novembre 2010 à 21:34 | Commentaires (0)

Profil
Mohamed Salah
Le Prophète − paix et bénédiction d’Allah sur lui − avait dit un jour : « Me sera-t-il donné de voir mes frères ? »« Mais nous sommes là, Ô Prophète ! », répondirent ses compagnons. − « Non, vous, vous êtes mes compagnons. Mes frères sont ceux à venir qui m’aimeront et croiront en Allah et en Son Messager sans m’avoir jamais vu. » Qu’Allah fasse que l’on soit parmi ses frères et qu’on puisse le voir au Paradis. Amine.

Je suis Mohamed Salah, 25 ans, né à Paris. Musulman depuis ma naissance, j’espère l’être à ma mort. Il y a un an, presque jour pour jour, j’eus l’opportunité d’accomplir une 'umra pendant le mois de Ramadhan 1430 (en septembre 2009). Ce projet n’a été ni le fruit du hasard, ni un départ sur un coup de tête. C’était préparé. J’avais économisé, pendant quelque temps, pas mal de sous, pour payer mon voyage, l’hébergement, ainsi que celui de ma mère. Jusque-là, rien de bien méchant !

Avant de réserver ma place, je fis un benchmark (veille concurrentielle) de toutes les agences parisiennes qui proposaient le meilleur rapport qualité-prix. Le but était de m’assurer une logistique d’excellence. Ne pas se retrouver, par exemple, avec un hôtel délabré, pis encore, loin des mosquées sacrées (et quand je dis loin, c’est sur la base de 3, 5 ou 10 kilomètres...).

En somme, un voyage à La Mecque, qui plus est un pèlerinage, c’est comme un voyage au bled, ça se prépare longtemps à l’avance, sans aucune négligence ! Comme dirait mon oncle : « Pas de confiance dans le pays de la confiance ! »

Pourquoi ce voyage ?

Parce que j’étais arrivé à un moment de ma vie où j’avais besoin de renforcer ma foi, de voir certaines choses et de les ressentir. Parce que j’avais besoin de me retrouver. Parce que j’avais besoin de prendre du recul. Parce que j’avais besoin d’aller à la rencontre de cette terre qui a été foulée par des messagers qui ont, eux-mêmes, changé le cours de l’Histoire. Parce que j’avais sûrement voulu me rassurer et ancrer cette Histoire dans la mienne.

Pourquoi le raconter ?

Parce que je voulais partager à la Terre entière (rien que ça !), les deux semaines passées au pays des deux mosquées sacrées : la mosquée du Prophète, à Médine, l’Illuminée, et à La Mecque bénie. Mon but était de retranscrire ce que j'y ai ressenti, ma rencontre avec ces lieux chargés d’Histoire. Mais également les rencontres avec mes semblables, mes frères et sœurs en islam des quatre coins du monde. Je remercie d’ailleurs Saphirnews qui me permet de vous le faire partager.

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