Aux Pays-Bas, les communautés musulmanes sont ébranlées depuis quelques semaines par une affaire d’espionnage de mosquées. Dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme, une dizaine de municipalités néerlandaises ont mandaté ces dernières années Nuance door Training & Advies (NTA), une société privée fondée par Najib Tuzani, l’ancien chef de la police de la ville d’Utrecht, devenu expert auprès des services néerlandais de lutte contre la radicalisation.
Aux Pays-Bas, il revient légalement aux communes de lutter contre la radicalisation à leur niveau, surtout dans un contexte où « les jeunes musulmans originaires du pays partis combattre en Syrie auprès de l’organisation État islamique commencent à revenir », rapporte Courrier international qui cite le média marocain Tel Quel.
Initialement, 39 communes avaient choisi NTA pour réaliser au sein des communautés visées une cartographie des acteurs en présence et des « rapports de forces », terme désignant selon elle « une recherche sur les différentes tendances radicales ». A noter que les municipalités ont été mises en relation avec la société privée par l’entremise du Coordonnateur national pour la lutte contre le terrorisme et la sécurité selon le quotidien néerlandais NRC Handelsblad, à l’origine des révélations mi-octobre. Plusieurs mairies ont toutefois renoncé aux services de NTA en raison des méthodes employées pour parvenir aux objectifs.
Aux Pays-Bas, il revient légalement aux communes de lutter contre la radicalisation à leur niveau, surtout dans un contexte où « les jeunes musulmans originaires du pays partis combattre en Syrie auprès de l’organisation État islamique commencent à revenir », rapporte Courrier international qui cite le média marocain Tel Quel.
Initialement, 39 communes avaient choisi NTA pour réaliser au sein des communautés visées une cartographie des acteurs en présence et des « rapports de forces », terme désignant selon elle « une recherche sur les différentes tendances radicales ». A noter que les municipalités ont été mises en relation avec la société privée par l’entremise du Coordonnateur national pour la lutte contre le terrorisme et la sécurité selon le quotidien néerlandais NRC Handelsblad, à l’origine des révélations mi-octobre. Plusieurs mairies ont toutefois renoncé aux services de NTA en raison des méthodes employées pour parvenir aux objectifs.
Un « abus de confiance » manifeste
En effet, « les enquêteurs privés ne se sont pas déclarés comme tels mais ont agi de façon anonyme au sein des mosquées » en se présentant comme des fidèles musulmans ou des visiteurs. Les rapports qui en découlaient n’étaient ensuite ni mis à la disposition des conseils municipaux ni des organisations espionnées mais servaient de base pour des décisions prises à l'égard de ces dernières. Par ailleurs, « NTA aurait payé des responsables des communautés afin d’obtenir des informations ». Parmi les villes mises en cause figurent Rotterdam et Eindhoven.
La société, qui a bénéficié d’au moins 300 000 € pour mener ses investigations secrètes, a déclaré avoir agi dans la légalité. Un avis qui est loin d’être partagé par les responsables des mosquées espionnées. Les méthodes ont été vivement condamnées par plusieurs organisations musulmanes du pays, qui ont dénoncé un « abus de confiance » manifeste. Pour l’organisation SPIOR, qui rassemble les institutions musulmanes du Grand Rotterdam, « les musulmans néerlandais sont des citoyens comme les autres. Ils contribuent à la vie municipale en y participant activement, en faisant preuve de bon voisinage envers leurs concitoyens et en remplissant leurs devoirs en vertu de la loi néerlandaise. Ils ne méritent donc pas d'être soumis à une surveillance secrète ».
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La société, qui a bénéficié d’au moins 300 000 € pour mener ses investigations secrètes, a déclaré avoir agi dans la légalité. Un avis qui est loin d’être partagé par les responsables des mosquées espionnées. Les méthodes ont été vivement condamnées par plusieurs organisations musulmanes du pays, qui ont dénoncé un « abus de confiance » manifeste. Pour l’organisation SPIOR, qui rassemble les institutions musulmanes du Grand Rotterdam, « les musulmans néerlandais sont des citoyens comme les autres. Ils contribuent à la vie municipale en y participant activement, en faisant preuve de bon voisinage envers leurs concitoyens et en remplissant leurs devoirs en vertu de la loi néerlandaise. Ils ne méritent donc pas d'être soumis à une surveillance secrète ».
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