L'administrateur général de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet, a défendu avec vigueur jeudi à Paris son choix de déprogrammer une pièce de l'Autrichien Peter Handke, présent aux obsèques de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, et s'est défendu de toute censure. Avant même de présenter à la presse sa saison 2006-2007 devant une assistance inhabituellement nombreuse, M. Bozonnet a tenté de s'expliquer sur l'affaire qui agite le milieu théâtral et intellectuel européen depuis près d'une semaine.
L'administrateur a confirmé avoir décidé de déprogrammer la pièce "Voyage au pays sonore ou l'art de la question", qui devait être montée au Vieux-Colombier début 2007, après avoir découvert en avril dans la presse des déclarations pro-Milosevic prêtées à l'auteur lors de ses funérailles le 18 mars en Serbie.
"Pendant trois semaines, (...) j'ai replongé dans cette horreur qu'a été le nettoyage ethnique", a déclaré M. Bozonnet avec dans la voix les accents dramatiques du sociétaire du Français qu'il a été. "Je ne suis pas un fouille-merde, mais j'ai été scandalisé par ce que Peter Handke disait" sur la tombe de Milosevic, a-t-il ajouté. "Il était impossible, en mon âme et conscience, d'accueillir cette personne dans mon théâtre", a-t-il poursuivi en faisant valoir que "faire venir quelqu'un dans un théâtre, c'est un acte de reconnaissance, d'amour".
"Ce n'est pas une censure. C'est un directeur de théâtre qui décide de ne pas programmer une pièce, mais tous les autres peuvent la programmer. Lui (Peter Handke), on lui donne beaucoup de liberté, qu'on m'en donne à moi aussi", a-t-il demandé.
Dans des propos rapportés par Le Monde paru jeudi, Peter Handke, 63 ans, s'est dit "dégoûté" par cette affaire, affirmant n'avoir "jamais eu de position négationniste" face aux crimes du régime Milosevic.
L'administrateur a confirmé avoir décidé de déprogrammer la pièce "Voyage au pays sonore ou l'art de la question", qui devait être montée au Vieux-Colombier début 2007, après avoir découvert en avril dans la presse des déclarations pro-Milosevic prêtées à l'auteur lors de ses funérailles le 18 mars en Serbie.
"Pendant trois semaines, (...) j'ai replongé dans cette horreur qu'a été le nettoyage ethnique", a déclaré M. Bozonnet avec dans la voix les accents dramatiques du sociétaire du Français qu'il a été. "Je ne suis pas un fouille-merde, mais j'ai été scandalisé par ce que Peter Handke disait" sur la tombe de Milosevic, a-t-il ajouté. "Il était impossible, en mon âme et conscience, d'accueillir cette personne dans mon théâtre", a-t-il poursuivi en faisant valoir que "faire venir quelqu'un dans un théâtre, c'est un acte de reconnaissance, d'amour".
"Ce n'est pas une censure. C'est un directeur de théâtre qui décide de ne pas programmer une pièce, mais tous les autres peuvent la programmer. Lui (Peter Handke), on lui donne beaucoup de liberté, qu'on m'en donne à moi aussi", a-t-il demandé.
Dans des propos rapportés par Le Monde paru jeudi, Peter Handke, 63 ans, s'est dit "dégoûté" par cette affaire, affirmant n'avoir "jamais eu de position négationniste" face aux crimes du régime Milosevic.