Madame la Garde des Sceaux, ancienne porte parole de Sarkozy, affiche ostentatoirement les clés de sa réussite sociale, mais eu égard à un calendrier chargé, donne très rarement d’interviews.
Conseillère de Nicolas Sarkozy à 37 ans, fraîchement Gardes des Sceaux et Ministre de la Justice, quel itinéraire exceptionnel pour une fille d’un maçon marocain et d’une mère algérienne au foyer.
Aujourd’hui pourtant, c’est la dame de fer du palais de Justice français.
Et du fer il en faudra car il s’agira de le battre tant qu’il est chaud, quant au pain sur la planche, ce sera tout autant : sécurité, immigration, emploi et délinquance juvénile, tout un menu de choc pour des dossiers si chers au cœur de l’actuel Président de la République.
D’où vient donc ce petit bout de femme et quel est le secret de cette ascension fulgurante ?
A quatorze ans, elle fait du porte-à-porte pour vendre des produits cosmétiques. Puis anime un centre aéré, travaille dans une grande surface. A seize ans, c'est le grand tournant. Standardiste et aide-soignante dans une clinique privée, A 21 ans, en faculté d'économie à Dijon.
L'ambassade d'Algérie donne une réception à Paris. Le ministre Albin Chalandon sera présent. Le Ministre lui accordera un déjeuner. Elle lui demande de lui trouver un stage dans une entreprise. « Je peux vous mettre un pied à l'étrier, mais vous me prouverez que vous pouvez mettre l'autre », lui répond-il. Un Deug d'économie en poche, elle est embauchée comme comptable à la direction financière de Elf.
En 1989, elle rencontre Jean-Luc Lagardère à l'occasion de la remise du prix de « la fondation de la vocation », décerné à sa sœur aînée.
Alors qu'il quitte la salle, elle demande un rendez-vous à Jean-Luc Lagardère. « Je rêve de travailler pour vous ». Décidemment, elle n’a pas froid aux yeux.
Un an plus tard, elle entre comme auditeur chez Matra. Dans le même temps, l'entreprise Lagardère lui finance un MBA. Après un bref passage par la Berd à Londres, elle devient secrétaire générale d'un bureau d'études de la Lyonnaise des eaux, et fait un rapport sur la politique de la ville pour Simone Veil.
« Pierre de Bousquet, Marceau Long et Simone Veil m'ont conseillé de faire l'Ecole nationale de la magistrature. S'ils m'avaient dit de faire n'importe quoi d'autre, je l'aurais fait, de la même manière, car ils ont toujours été bienveillants avec moi. »
En 2002, elle a, pour la seconde fois, écrit à Nicolas Sarkozy. La première rencontre avait eu lieu en 1996, à Neuilly, Deux mois plus tard, elle intégrait son cabinet (place Beauvau).
Conseillère technique du Ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, Rachida Dati occupera un poste de responsabilité auquel bien peu d’arabes ont accès. Volonté, bagou et franc parler et surtout une ambition qui dessineront sa trajectoire.
Mais pour la communauté arabo-musulmane de France, il est difficile de ne pas voir en elle « " une petite Sarkozy", une polémique entretenue ces quelques dernières semaines par un article du Canard enchaîné qui voit en elle, le prolongement de la politique de l’actuel Président.
Mais Madame Dati, refuse de passer « pour l’Arabe de Service » et aujourd’hui elle est la première femme issue de l'immigration à obtenir un ministère régalien. Cet exploit elle le doit à son culot et à sa rencontre en 2002 avec Nicolas Sarkozy, en qui elle se reconnaît. Elle n’a pas peur de bousculer les administrations ni les conventions. Pour elle, race, religion, origine sociale, ne sont pas des obstacles, loin s’en faut. Ils deviennent des atouts.
Quand elle est nommée porte-parole, de Nicolas Sarkozy pendant la campagne, on s’inquiète de son manque de connaissance politique mais elle s’imposera auprès des médias, sans qu’elle ne réussisse pour autant à ramener l’actuel président dans les banlieues.
Sa boutade sur la rénovation au Karcher fera le tour d’internet et pourtant sa popularité ne sera pas entachée. Le jour de la passation de pouvoir, est peut être le moment le plus important de sa carrière. Une nomination qui en a surpris plus d’un dans le cercle fermé de la machine judiciaire, car on est perturbé par cette arrivée à grande vitesse qui lui a value de sauter bien des échelons. Aujourd’hui encore, certains membres de la Chancellerie ont du mal à s’en remettre "Ça a fait un petit choc", "Si elle était énarque ou inspectrice des finances, personne ne serait étonné qu'elle devienne ministre", soutient Laurent Le Mesle, procureur général de Paris.
S'imaginait-elle garde des sceaux ? "Vu mon parcours et le déroulement de ma vie, non. C'est la décision du président. C'est courageux de sa part."
Comme pour rejeter le déterminisme de son milieu et refuser l’handicap social de sa naissance, Rachida s’est battue par la seule force de ses poignets ; « J’ai eu peur du déterminisme. Il fallait que j’accède à autre chose. » Pari tenu et Gagné !
Rachida Dati est rentrée dans l’establishment, elle a franchi les caps de la formation et a fait ses expériences professionnelles. Elle est allée vers eux, ceux qui ont le secret du pouvoir et de la réussite, elle a conté sa vie et son histoire, elle a su ensuite gagner leur confiance. Aujourd’hui, cette réussite elle ne la doit qu’à tant d’années d’acharnement et de manœuvres toujours soigneusement calculées.
Beaucoup pourraient dire que sa formidable ascension n’est due qu’au fait qu’elle bénéficiait de ce concept si à la mode en France de « discrimination positive » et bien soit, Rachida l’incarne entièrement et l’assume tout autant.
Conseillère de Nicolas Sarkozy à 37 ans, fraîchement Gardes des Sceaux et Ministre de la Justice, quel itinéraire exceptionnel pour une fille d’un maçon marocain et d’une mère algérienne au foyer.
Aujourd’hui pourtant, c’est la dame de fer du palais de Justice français.
Et du fer il en faudra car il s’agira de le battre tant qu’il est chaud, quant au pain sur la planche, ce sera tout autant : sécurité, immigration, emploi et délinquance juvénile, tout un menu de choc pour des dossiers si chers au cœur de l’actuel Président de la République.
D’où vient donc ce petit bout de femme et quel est le secret de cette ascension fulgurante ?
A quatorze ans, elle fait du porte-à-porte pour vendre des produits cosmétiques. Puis anime un centre aéré, travaille dans une grande surface. A seize ans, c'est le grand tournant. Standardiste et aide-soignante dans une clinique privée, A 21 ans, en faculté d'économie à Dijon.
L'ambassade d'Algérie donne une réception à Paris. Le ministre Albin Chalandon sera présent. Le Ministre lui accordera un déjeuner. Elle lui demande de lui trouver un stage dans une entreprise. « Je peux vous mettre un pied à l'étrier, mais vous me prouverez que vous pouvez mettre l'autre », lui répond-il. Un Deug d'économie en poche, elle est embauchée comme comptable à la direction financière de Elf.
En 1989, elle rencontre Jean-Luc Lagardère à l'occasion de la remise du prix de « la fondation de la vocation », décerné à sa sœur aînée.
Alors qu'il quitte la salle, elle demande un rendez-vous à Jean-Luc Lagardère. « Je rêve de travailler pour vous ». Décidemment, elle n’a pas froid aux yeux.
Un an plus tard, elle entre comme auditeur chez Matra. Dans le même temps, l'entreprise Lagardère lui finance un MBA. Après un bref passage par la Berd à Londres, elle devient secrétaire générale d'un bureau d'études de la Lyonnaise des eaux, et fait un rapport sur la politique de la ville pour Simone Veil.
« Pierre de Bousquet, Marceau Long et Simone Veil m'ont conseillé de faire l'Ecole nationale de la magistrature. S'ils m'avaient dit de faire n'importe quoi d'autre, je l'aurais fait, de la même manière, car ils ont toujours été bienveillants avec moi. »
En 2002, elle a, pour la seconde fois, écrit à Nicolas Sarkozy. La première rencontre avait eu lieu en 1996, à Neuilly, Deux mois plus tard, elle intégrait son cabinet (place Beauvau).
Conseillère technique du Ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy, Rachida Dati occupera un poste de responsabilité auquel bien peu d’arabes ont accès. Volonté, bagou et franc parler et surtout une ambition qui dessineront sa trajectoire.
Mais pour la communauté arabo-musulmane de France, il est difficile de ne pas voir en elle « " une petite Sarkozy", une polémique entretenue ces quelques dernières semaines par un article du Canard enchaîné qui voit en elle, le prolongement de la politique de l’actuel Président.
Mais Madame Dati, refuse de passer « pour l’Arabe de Service » et aujourd’hui elle est la première femme issue de l'immigration à obtenir un ministère régalien. Cet exploit elle le doit à son culot et à sa rencontre en 2002 avec Nicolas Sarkozy, en qui elle se reconnaît. Elle n’a pas peur de bousculer les administrations ni les conventions. Pour elle, race, religion, origine sociale, ne sont pas des obstacles, loin s’en faut. Ils deviennent des atouts.
Quand elle est nommée porte-parole, de Nicolas Sarkozy pendant la campagne, on s’inquiète de son manque de connaissance politique mais elle s’imposera auprès des médias, sans qu’elle ne réussisse pour autant à ramener l’actuel président dans les banlieues.
Sa boutade sur la rénovation au Karcher fera le tour d’internet et pourtant sa popularité ne sera pas entachée. Le jour de la passation de pouvoir, est peut être le moment le plus important de sa carrière. Une nomination qui en a surpris plus d’un dans le cercle fermé de la machine judiciaire, car on est perturbé par cette arrivée à grande vitesse qui lui a value de sauter bien des échelons. Aujourd’hui encore, certains membres de la Chancellerie ont du mal à s’en remettre "Ça a fait un petit choc", "Si elle était énarque ou inspectrice des finances, personne ne serait étonné qu'elle devienne ministre", soutient Laurent Le Mesle, procureur général de Paris.
S'imaginait-elle garde des sceaux ? "Vu mon parcours et le déroulement de ma vie, non. C'est la décision du président. C'est courageux de sa part."
Comme pour rejeter le déterminisme de son milieu et refuser l’handicap social de sa naissance, Rachida s’est battue par la seule force de ses poignets ; « J’ai eu peur du déterminisme. Il fallait que j’accède à autre chose. » Pari tenu et Gagné !
Rachida Dati est rentrée dans l’establishment, elle a franchi les caps de la formation et a fait ses expériences professionnelles. Elle est allée vers eux, ceux qui ont le secret du pouvoir et de la réussite, elle a conté sa vie et son histoire, elle a su ensuite gagner leur confiance. Aujourd’hui, cette réussite elle ne la doit qu’à tant d’années d’acharnement et de manœuvres toujours soigneusement calculées.
Beaucoup pourraient dire que sa formidable ascension n’est due qu’au fait qu’elle bénéficiait de ce concept si à la mode en France de « discrimination positive » et bien soit, Rachida l’incarne entièrement et l’assume tout autant.