Le mois du Ramadan arrive dans un contexte de crise sanitaire mondiale qui est encore loin de s'estomper. Pour endiguer la propagation du Covid-19, des mesures de confinement ont été pris dans quelque 110 pays. Plus de 4,4 milliards de personnes, représentant 57 % de la population mondiale selon les données collectées par l'AFP, ont été sommés par leurs gouvernements de limiter drastiquement leurs déplacements.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a reconnu le 9 avril que la pandémie « constitue un défi sans précédent pour (ses) États membres et pour le monde entier » et qu’elle « commande des actions immédiates et résolues, tant au niveau de l’OCI, qu’aux niveaux local, national et régional, pour en endiguer la propagation et préserver les populations, en particulier les groupes vulnérables ».
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a reconnu le 9 avril que la pandémie « constitue un défi sans précédent pour (ses) États membres et pour le monde entier » et qu’elle « commande des actions immédiates et résolues, tant au niveau de l’OCI, qu’aux niveaux local, national et régional, pour en endiguer la propagation et préserver les populations, en particulier les groupes vulnérables ».
L’appel de l’OCI au respect du fiqh en matière de protection contre les épidémies
L'OCI a appelé « les érudits religieux, les communautés musulmanes et les particuliers à se conformer aux enseignements de l’islam pour se protéger et préserver autrui ». En ce sens, le rôle des leaders religieux « dans le développement de la prise de conscience collective du peuple musulman face aux impératifs d’hygiène individuelle, aux bonnes pratiques et aux comportements appropriés » est « important », indique l'OCI, qui a appelé, une semaine plus tard, au « respect des principes jurisprudentiels en matière de protection contre les épidémies et de préservation de la vie pour lutter contre la pandémie ».
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Celle-ci « menace tous les êtres humains sans distinction de localisation, de couleur, de sexe et de croyances, relevant que les incidences de la maladie qui a ravagé l’économie mondiale et divers domaines sociaux se sont étendues également aux modes de pratique des rites religieux », a encore appuyé, jeudi 16 avril, l'OCI à l'issue d'un symposium médico-jurisprudentielle organisée par visioconférence.
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Les lieux saints de l’islam fermés, un fait inédit
L'Arabie Saoudite, marquée par l'épidémie du coronavirus MERS apparue sur son territoire en 2012, a été l'un des premiers pays au monde à prendre des mesures drastiques pour limiter la propagation du Covid-19, d'autant qu'elle abrite les deux lieux saints de l'islam, hauts lieux de pèlerinage pour les musulmans.
Le Covid-19 se nourrissant des contacts humains, la omra est suspendue depuis fin février. Les mosquées saoudiennes ont fini par fermer leurs portes mi-mars. C’est le cas aussi des mosquées de La Mecque et Médine, un fait sans précédent dans l’histoire de ces lieux saints de l’islam.
Quelques jours avant le début du Ramadan, Abdul Aziz al-Sheikh, a donc indiqué, vendredi 17 avril, que les musulmans devront faire leurs prières chez eux pendant la période de jeûne, aussi bien les prières quotidiennes que les prières nocturnes du tarawih et la prière de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan.
Lire aussi : Hajj/Coronavirus : les musulmans appelés à suspendre les préparatifs pour le grand pèlerinage
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Quelques jours avant le début du Ramadan, Abdul Aziz al-Sheikh, a donc indiqué, vendredi 17 avril, que les musulmans devront faire leurs prières chez eux pendant la période de jeûne, aussi bien les prières quotidiennes que les prières nocturnes du tarawih et la prière de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du Ramadan.
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Un Ramadan confiné au Moyen-Orient
Ces mêmes directives strictes ont été annoncées dans les pays voisins de l’Arabie Saoudite, de même que dans une majorité de pays musulmans comme l'Egypte et la Jordanie. Sous l’égide du royaume hachémite, l’autorité religieuse en charge de la mosquée d’Al-Aqsa, à Jérusalem a récemment prolongé la fermeture de ce troisième lieu saint de l’islam aux fidèles. En Palestine, la même décision a été prise pour les mosquées de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Des pays musulmans les plus touchés par le Covid-19, c’est l’Iran qui paye le plus lourd tribut avec plus de 5 400 morts officiellement enregistrés dans le pays, en confinement partiel. En prévision du Ramadan, le président Hassan Rouhani a indiqué, dimanche 19 avril, que les mosquées et les lieux de pèlerinage chiites demeurent fermées jusqu’au 4 mai au moins. Pour sa part, l'ayatollah Ali Khamenei a appelé dès le 9 avril les Iraniens à prier chez eux pendant tout le mois du jeûne.
Avec plus de 2 200 morts, la Turquie fait partie des Etats les plus touchés dans le monde. Elle est aussi le pays qui compte le plus de cas d'infection. Alors, pour tenter d’endiguer la propagation du virus, le confinement strict a été décrété pour les plus de 65 ans et les malades chroniques depuis le 21 mars, ainsi que pour les moins de 20 ans depuis le 3 avril. Après l’instauration d’un couvre-feu le week-end, le président turc a décidé, lundi 20 avril, d'un couvre-feu dans 31 provinces du 23 au 26 avril, en plein début du Ramadan. Quant aux mosquées, l’interdiction des prières du vendredi s’étend aussi aux prières du tarawih pour le Ramadan.
Des pays musulmans les plus touchés par le Covid-19, c’est l’Iran qui paye le plus lourd tribut avec plus de 5 400 morts officiellement enregistrés dans le pays, en confinement partiel. En prévision du Ramadan, le président Hassan Rouhani a indiqué, dimanche 19 avril, que les mosquées et les lieux de pèlerinage chiites demeurent fermées jusqu’au 4 mai au moins. Pour sa part, l'ayatollah Ali Khamenei a appelé dès le 9 avril les Iraniens à prier chez eux pendant tout le mois du jeûne.
Avec plus de 2 200 morts, la Turquie fait partie des Etats les plus touchés dans le monde. Elle est aussi le pays qui compte le plus de cas d'infection. Alors, pour tenter d’endiguer la propagation du virus, le confinement strict a été décrété pour les plus de 65 ans et les malades chroniques depuis le 21 mars, ainsi que pour les moins de 20 ans depuis le 3 avril. Après l’instauration d’un couvre-feu le week-end, le président turc a décidé, lundi 20 avril, d'un couvre-feu dans 31 provinces du 23 au 26 avril, en plein début du Ramadan. Quant aux mosquées, l’interdiction des prières du vendredi s’étend aussi aux prières du tarawih pour le Ramadan.
Des situations très disparates en Asie
Après avoir longtemps sous-estimé la dangerosité de l’épidémie, rapporte The Star, l’Indonésie, le plus important des pays musulmans mais aussi l’Etat d’Asie du Sud-Est le plus touché par le Covid-19 avec plus de 600 morts, a décidé de mettre en place les mesures de confinement, en particulier dans la région de Jakarta. Tandis que le gouvernement vient d’interdire le traditionnel exode de masse annuel (« mudik ») au cours du Ramadan, le ministère des Affaire religieuses a appelé les Indonésiens à prier uniquement chez eux durant le mois du jeûne.
En Malaisie, où un rassemblement religieux réunissant fin février 15 000 personnes est à l'origine de l'épidémie, l'ordre de contrôle des mouvements (MCO) a été mis en place depuis le 18 mars dans le cadre duquel ordre a été donné aux mosquées de fermer leurs portes. Les traditionnels bazars alimentaires qui animent les nuits du Ramadan ont également été interdits. C’est aussi le cas à Singapour où les mosquées sont fermées depuis le 24 mars et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Alors que l'Inde a décrété un confinement strict pour ses 1,3 milliards d'habitants (dont 200 millions de musulmans), le Pakistan va entamer le mois du Ramadan en faisant le choix de maintenir les mosquées ouvertes. Le Premier ministre Imran Khan a estimé qu'il ne pouvait pas forcer les fidèles à prier chez eux, les appelant uniquement à respecter les mesures de distanciation sociale, selon la chaîne pakistanaise Geo. Un choix dangereux, plus encore pendant le Ramadan.
Le Bangladesh a décrété le confinement mais, comme au Pakistan, la pression de mouvements fondamentalistes est forte. De nombreux leaders religieux défient ouvertement les recommandations des autorités en maintenant les prières collectives, au mépris des conséquences que peut générer la propagation du Covid-19.
En Malaisie, où un rassemblement religieux réunissant fin février 15 000 personnes est à l'origine de l'épidémie, l'ordre de contrôle des mouvements (MCO) a été mis en place depuis le 18 mars dans le cadre duquel ordre a été donné aux mosquées de fermer leurs portes. Les traditionnels bazars alimentaires qui animent les nuits du Ramadan ont également été interdits. C’est aussi le cas à Singapour où les mosquées sont fermées depuis le 24 mars et ce, jusqu’à nouvel ordre.
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Le Bangladesh a décrété le confinement mais, comme au Pakistan, la pression de mouvements fondamentalistes est forte. De nombreux leaders religieux défient ouvertement les recommandations des autorités en maintenant les prières collectives, au mépris des conséquences que peut générer la propagation du Covid-19.
Comment les pays d’Afrique s’organisent
L’Afrique doit « se préparer au pire », a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les autorités au Maghreb sont bien conscientes du danger de la pandémie. C’est donc le choix du confinement total qui a été privilégié par l’Algérie (jusqu’au 29 avril), la Tunisie (jusqu’au 3 mai) et le Maroc (jusqu’au 20 mai). Dans les trois cas, les autorités religieuses ont invité les populations à prier chez elles, sans possibilité de se rassembler dans les mosquées jusqu'à nouvel ordre.
En Afrique subsaharienne, le Sénégal fait figure de bon élève. Le confinement n'a, certes, pas été décrété sur son territoire mais de nombreuses mesures fortes ont été prises comme l'instauration d'un couvre-feu de 20h à 6h, la fermeture des mosquées et l'interdiction des rassemblements.
En revanche, au Mali, même si les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits, les mosquées ne sont pas pour autant fermées et continuent, indique La Croix, à accueillir en nombre les fidèles comme si de rien n'était.
Au Niger, la menace du Covid-19 est bien mieux prise au sérieux par les autorités religieuses, qui ont lancé un appel formel aux musulmans à prier à domicile et à « faire preuve d'endurance », particulièrement pendant le mois du Ramadan. Même chose au Nigeria voisin, où le confinement total a été imposé dans trois États jusqu'à fin avril ainsi qu' une interdiction des grands rassemblements, décision qui affectera nécessairement les habitudes des populations musulmanes pendant le Ramadan.
Mise à jour : La célébration de l’Aïd al-Fitr 2020 est aussi à l’épreuve de la crise du Covid-19 dans le monde musulman, voici un tour d'horizon des décisions prises dans plusieurs pays, certaines ayant évolué selon les situations.
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Ramadan 2020 face au Covid-19 : ce qu'il faut savoir sur le mois du jeûne en 12 questions
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En revanche, au Mali, même si les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits, les mosquées ne sont pas pour autant fermées et continuent, indique La Croix, à accueillir en nombre les fidèles comme si de rien n'était.
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