Lille était au rendez-vous. Une salle de spectacle remplie au-delà des espérances des organisateurs. Le public féminin n’a pas voulu rater cette occasion exceptionnelle. Avec ou sans hijab, seules, en couple, en famille ou entre copines, elles sont venues en nombre, enthousiastes et désireuses de découvrir Rythm’N’Nasheed’. Un engouement qu’un organisateur nous qualifiera d’' encourageant '.
Un concept nouveau qui marche
Cette première tournée, organisée par la maison Gédis signe une rupture radicale avec les habituels concerts ' Anachides '. L'ambiance était décontractée et relaxe, sans la moindre austérité. Le côté un peu gnan-gnan des concerts traditionnels est évacué. Rien ne fait penser à une ambiance à la Chantal Goya que l’on aurait mal copiée ou qu’on aurait voulu islamiser. Non, ici la musique est reine. De la vraie zik avec de vrais chants travaillés dans le rythme, la mélodie, le jeu, les paroles… Du grand art. Exit les amateurs baragouineurs ! Place aux artistes ! Le public découvre et apprécie aussi sec. Malgré la nouveauté du concept, sa beauté est captivante et le charme irrésistible.
La tournée est véritablement artistique. Chaque détail de l’organisation est pris en charge par les équipes de Tessjeel Records, qui produit le spectacle. Promotion, Scénographie, gestion des artistes, Back-Stage, la réussite est totale.
Les initiateurs expliquent que ce type de musique puise son inspiration dans une source religieuse. A l’image du gospel, le Nasheed parle de l’espoir, de la liberté et de l’amour que suscite la rencontre avec Dieu. Il se veut ouverture et partage avec ou sans la foi en Dieu. Rien n’empêche la délicieuse ivresse que procure ces mélodies. Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ? Pour un coup d’essai, Tessjeel Records a fait mouche.
Extase et envoûtement, que du bonheur
Muhammad Khaleel ouvre la scène. Une énergie impressionnante se dégage de sa stature debout dans la lumière. Un numéro digne des légendes du music hall. Sa voix hypnotise le public avant de le porter aux anges. Vient ensuite Miloud Zenasni, ' l’homme à la guitare ' que Dhikrun a propulsé au devant des mélomanes de France. Il interprète une composition inédite. Sublime ! Un hymne à la mémoire de celles et de ceux qui ont traversé la Méditerranée il y a un demi-siècle. La finesse du texte s’allie à l’élégance du jeu de scène pour subjuguer l’assistance. Miloud est un chanteur à textes. Une plume inspirée qui trempe dans un océan de créativité sans cesse renouvelé. Suivent les mélodies turques, puissantes et envoûtantes avec Mustafa Ôzcan Gûnesdogdu. Extase et envoûtement emportent une salle sous le charme et qui ne résiste pas à cette invitation à un voyage au bout de l’Europe jusqu’à la fin de la première partie du spectacle.
La seconde partie sera consacrée au groupe Raïhan. L’ovation du public prouve combien le groupe était attendu. Ces perles de voix précieuses venues d’Asie vont illuminer leur auditoire durant plus d’une heure. Carrément inracontable. Que du bonheur ! Rideau. Le bonheur, le vrai, ne dure jamais assez longtemps.
Le public est reparti enchanté et conscient d’avoir vécu une de ces expériences inédites dont l’on se souvient à jamais. La tournée poursuit sa route vers Bordeaux le 23, Lyon le 26, et Paris le 27 décembre.
Réservation possible en ligne possible