Sommet mondial des grands pays musulmans

C’est dans la station balnéaire de Nusa Dua à Bali, sur l'océan Indien que s’est rassemblé cette année le D8, comptant parmi ses participants, outre l’Indonésie, l‘Egypte, Le Bangladesh, L’Iran, la Malaisie, le Nigeria, le Pakistan et la Turquie


Susilo Bambang Yudhoyono, le président Indonésien rappel que : « La civilisation de l'islam était jadis prospère. […] Lors du premier millénaire, nous avons développé de nombreuses choses et fait progresser la civilisation dans le monde. Nous avons été les premiers mondialisateurs. […] J'appelle donc chacun de vous à faire partie de notre grand partenariat en vue de reconstruire notre civilisation. »

Manouchehr Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères a profité de l’évènement pour mettre au point sa vision du règlement du problème iranien : « En principe, l’Iran soutient toute initiative recelant deux éléments clés pour lui. Premièrement, c’est la reconnaissance du droit de l’Iran de développer la technologie nucléaire à des fins pacifiques. [...] La reconnaissance de ce droit en paroles est insuffisante pour Téhéran, il faut encore qu’elle soit étayée de démarches concrètes. […] Deuxièmement, nous estimons nécessaire de renforcer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que de durcir le contrôle de l’utilisation à bon escient de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques » a souligné le chef de la diplomatie iranienne.

Le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad dans de nouvelles déclarations, avant la séance à huis clos, insiste sur la volonté de tous de demeurer des « nations fières en route vers la démocratie, la modernité, le progrès […] Nous avons un potentiel énorme. Nos ressources sont vastes. D'immenses opportunités s'ouvrent à nous », a-t-il déclaré.

L'ancien chef du gouvernement malaisien, Mahathir Bin Mohamad, regrettait en mars dernier « Il n'y en a pas une qui puisse être classée comme développée selon quelque critère que ce soit. » Parlant ansi des puissances musulmanes. « Toutes sont en retard en terme de savoir, de finance et de technologie. [...] Le monde associe islam à arriération. Cela nous met en colère, mais le fait demeure que nous sommes arriérés. Nous sommes dépendants d'autres pour tout ce qui touche à nos besoins vitaux […] Rien, dans notre religion, ne dit que nous ne pouvons être développés. »

Peut être en réponse à cette déclaration, le groupe des huit pays en développement (D8), a conclu son sommet par la signature de l'Accord sur le commerce préférentiel (PTA) et l'Accord multilatéral sur l'assistance administrative en matière de douanes. Deux préoccupations complémentaires ont été abordées, la restructuration des dettes de chacun des membres de cette assemblée et la recherche de solutions à la crise énergétique qui les frappe.
L'un des principaux objectifs de ce regroupement, est en effet le développement de ces pays à majorité musulmane dans le monde, notamment par l’évolution des échanges commerciaux qui ne représentent aujourd’hui que 3,5 % des échanges mondiaux, chiffre qui a pourtant plus que doublé de 1999 à 2004, passant de 14,5 milliards de dollars à 33 milliards de dollars.

Comptant parmi les nations les plus peuplées du monde, 500 millions d'habitants, soit 14% de la population mondiale avec un total du PIB (produite intérieur brut) de 1 218 milliards de dollars, La ministre indonésienne du commerce, Mari E. Pangestu, précise que, les membres du D8 ne représentent « que le sommet d'un iceberg qu'il ne faut à aucun prix sous-estimer.»