L'avis de Saphirnews
Avec Tous les mots qu’on ne s’est pas dits, Mabrouck Rachedi reprend le fil de son histoire personnelle de Franco-maghrébin élevé en banlieue parisienne. Mais cette fois-ci, il abandonne la période de l’enfance qui lui a largement inspiré ses deux premiers romans, Le poids d’une âme (2006) et Le petit Malik (2008) pour s’intéresser directement à l’histoire de sa famille.
Son récit mélange des réflexions douces-amères sur son parcours professionnel et amoureux, des souvenirs d’enfance et des références aux moments historiques d’une histoire franco-algérienne encore douloureuse aujourd’hui. Sans oublier le récit de la saga familiale commencée avec l’arrivée en France de ses parents, Fatima et Mohand.
Laissant l’Algérie derrière eux, le jeune couple a traversé la Méditerranée en 1962, juste après la fin des « événements », pour commencer leur vie de couple dans une chambre de bonne parisienne, sans eau courante ni sanitaire. Bien que mariés depuis huit ans, ils se connaissent à peine. Mohand s’est exilé en 1954 pour trouver du travail en France. Il a travaillé dur pour amasser suffisamment d’argent afin de retourner chercher sa femme et l’emmener loin du petit village de Kabylie qui les a vu naitre. Plus tard, ils déménageront en banlieue, dans une des barres HLM qui ont poussé comme des champignons au cours des années 1960 et 1970.
Son récit mélange des réflexions douces-amères sur son parcours professionnel et amoureux, des souvenirs d’enfance et des références aux moments historiques d’une histoire franco-algérienne encore douloureuse aujourd’hui. Sans oublier le récit de la saga familiale commencée avec l’arrivée en France de ses parents, Fatima et Mohand.
Laissant l’Algérie derrière eux, le jeune couple a traversé la Méditerranée en 1962, juste après la fin des « événements », pour commencer leur vie de couple dans une chambre de bonne parisienne, sans eau courante ni sanitaire. Bien que mariés depuis huit ans, ils se connaissent à peine. Mohand s’est exilé en 1954 pour trouver du travail en France. Il a travaillé dur pour amasser suffisamment d’argent afin de retourner chercher sa femme et l’emmener loin du petit village de Kabylie qui les a vu naitre. Plus tard, ils déménageront en banlieue, dans une des barres HLM qui ont poussé comme des champignons au cours des années 1960 et 1970.
Un roman mêlant récit intime et faits historiques
Chaque chapitre est intitulé avec une date et un lieu. Sauf ceux qui décrivent la journée en cours, celle de l’anniversaire des 70 ans de Fatima. En cadeau, ses dix enfants lui offrent un tour sur la Seine, en péniche, occasion de lui présenter la Tour Eiffel, un monument dont elle a toujours rêver sans jamais accepter de se déplacer pour la voir en vrai.
Les lecteurs issus d’une famille ayant des racines familiales en Algérie reconnaitront des bribes de leur propre histoire dans ce livre qui revient, parfois au moyen d’une simple anecdote, sur les grandes dates de la présence des Algériens en France.
Entre réalité et fiction, Mabrouck Rachedi évoque les relations toujours un peu compliquées entre frères et sœurs d’une grande fratrie, les non-dits, les secrets de famille. Mais il nous livre aussi une fresque sociale et politique. Des relations sociales entre ouvriers et contremaitres au racisme d’une partie des voisins « français » ; du mépris de certains envers les Maghrébins à la solidarité entre ouvriers.
L'auteur y décrit aussi les efforts démesurés de certains parmi ses « semblables » pour se sortir de la misère et pouvoir gagner argent, pouvoir et considération. Le style est simple et clair. Le roman se lit avec aisance et l’on peine à poser le livre avant d’avoir atteint la fin.
Les lecteurs issus d’une famille ayant des racines familiales en Algérie reconnaitront des bribes de leur propre histoire dans ce livre qui revient, parfois au moyen d’une simple anecdote, sur les grandes dates de la présence des Algériens en France.
Entre réalité et fiction, Mabrouck Rachedi évoque les relations toujours un peu compliquées entre frères et sœurs d’une grande fratrie, les non-dits, les secrets de famille. Mais il nous livre aussi une fresque sociale et politique. Des relations sociales entre ouvriers et contremaitres au racisme d’une partie des voisins « français » ; du mépris de certains envers les Maghrébins à la solidarité entre ouvriers.
L'auteur y décrit aussi les efforts démesurés de certains parmi ses « semblables » pour se sortir de la misère et pouvoir gagner argent, pouvoir et considération. Le style est simple et clair. Le roman se lit avec aisance et l’on peine à poser le livre avant d’avoir atteint la fin.
Présentation de l’éditeur
Octobre 2005, premier jour des émeutes en banlieue. Pour les soixante-dix ans de Fatima, ses enfants lui offrent un tour en péniche avec en point de mire la tour Eiffel. Fatima ne l’a jamais vue, et pourtant, elle en rêve depuis qu’elle a quitté l’Algérie avec son mari Mohand, en 1962. Mais la vie ne tient pas toujours ses promesses.
Cette grande famille ici réunie, c’est aussi la France ignorant son passé. Dans cette fresque sociale, politique et à la fois très personnelle, Mabrouck Rachedi dresse le portrait multiple de l’immigration algérienne, à travers quelques grands moments de son histoire : la participation des tirailleurs à la Première Guerre mondiale, la guerre d’indépendance, le massacre du 17 octobre 1961, le mythe du retour au pays, l’élection de François Mitterand…
Émouvante allégorie sur l’identité, Tous les mots qu’on ne s’est pas dits est une ode tendre et drôle à la famille, à ses non-dits, à ses blessures, aux désirs qui la fondent et s’y réalisent.
Cette grande famille ici réunie, c’est aussi la France ignorant son passé. Dans cette fresque sociale, politique et à la fois très personnelle, Mabrouck Rachedi dresse le portrait multiple de l’immigration algérienne, à travers quelques grands moments de son histoire : la participation des tirailleurs à la Première Guerre mondiale, la guerre d’indépendance, le massacre du 17 octobre 1961, le mythe du retour au pays, l’élection de François Mitterand…
Émouvante allégorie sur l’identité, Tous les mots qu’on ne s’est pas dits est une ode tendre et drôle à la famille, à ses non-dits, à ses blessures, aux désirs qui la fondent et s’y réalisent.
L’auteur
Mabrouck Rachedi est journaliste et romancier. Né en 1976, en banlieue parisienne d’un père et d’une mère algérienne, il est fils d’une famille nombreuse et a grandi en Essonne. Il est analyste financier de formation. Son premier roman a été publié en 2006.
Mabrouck Rachedi, Tous les mots qu’on ne s’est pas dits, Grasset, février 2022, 204 pages, 18,50 €