La chanteuse Gülsen a été arrêtée, jeudi 25 août, à son domicile stambouliote par la police turque. Un juge a ordonné son placement en détention préventive après avoir ouvert une enquête pour « incitation à la haine ». Selon l'agence Anadolu, sa demande de libération lui a finalement été accordée lundi 29 août, à condition qu'elle ne quitte pas son domicile.
Célèbre pour ses tenues audacieuses et son soutien aux droits de la communauté LGBTQ, la star pop de 46 ans se voit reprocher un commentaire lancé sur scène vis-à-vis des écoles religieuses.Les faits remontent à avril dernier mais n'ont été mis sur la place publique que très récemment. Lors d’un concert, la chanteuse avait lancé en plaisantant que la « perversion » d’un de ses musiciens était liée à son éducation dans une école Imam Hatip. Ces écoles religieuses soutenues par des fonds publics préparent les élèves à devenir des prédicateurs musulmans. Un extrait du concert a fait le buzz sur les réseaux sociaux et a suscité l’indignation de membres de l'AKP, le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.
La chanteuse a présenté des excuses publiques avant son arrestation. « Je suis désolée que mes paroles aient donné matière à des personnes malveillantes qui visent à diviser notre pays », a-t-elle fait savoir sur les réseaux sociaux.
Cette arrestation d’une artiste n’est pas une première. Ces derniers mois, leur nombre ne cesse d’augmenter selon Libération. En novembre 2021, le Syrien Omar Souleyman a été arrêté en raison de sa proximité supposée avec le parti kurde PKK, considéré comme une organisation terroriste par le pouvoir turc. D’autres artistes ont été interdits de concert.
Le Milyon Fest qui devait se tenir en septembre a été annulé sous prétexte de « nuisance à l’équilibre écologique », tandis qu'Aleyna Tilki, une autre chanteuse, fait face à une menace d’annulation de son prochain concert. « Nous sommes contre les défenseurs LGBT qui mènent une vie contraire aux mœurs de la société, étant présentés comme des modèles », explique notamment le responsable du syndicat religieux Diyanet-Sen de la ville de Corum, située au centre de la Turquie.
Dénoncées sur les réseaux sociaux turcs, ces arrestations et interdictions répétées sont analysées par les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’Homme comme une tentative du pouvoir de s’assurer les votes de sa base électorale conservatrice. Les sondages concernant la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en juin 2023 ne sont pas très favorables au président sortant dont la dérive autoritaire et les mauvais résultats économiques suscitent critiques et mécontentement de l'opposition.
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