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Sur le vif

Visas Schengen : des associations dénoncent des discriminations envers les Marocains

Rédigé par Lionel Lemonier | Mardi 14 Février 2023 à 12:00

           


Vendredi 10 février, une dizaine d’associations marocaines ont publié un communiqué commun pour dénoncer « la discrimination et le traitement humiliant » par TLS Contact des demandeurs marocains de visas pour la France. Cette entreprise privée chargée par les gouvernements européens de gérer les dossiers de demande de visas pour l’espace Schengen au Maroc est accusée de « maltraiter » les ressortissants des pays du Maghreb par une dizaine d’acteurs de la société civile marocaine dont l'Instance nationale de la jeunesse et de la démocratie (INJD), l'Institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains, la Ligue marocaine pour la défense des droits humains (LMDH) et le Forum marocain des jeunes journalistes (FMJJ).

« Le droit à la libre circulation est pris en otage », estiment ces associations, pour qui la réduction par la France de 50 % du nombre de visas accordés aux Marocains en 2021 était « une mesure de représailles régressive » et une « punition inadmissible », rapporte la presse marocaine. Elles affirment que l'octroi de visas aux Marocains n'est pas revenu à la normale, malgré les déclarations de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, lors de sa visite au royaume chérifien en décembre 2022.

Si officiellement, tout est revenu dans l’ordre, la situation est en fait compliquée par « l'inflation procédurale et la multiplication des catégories et sous-catégories organisées en cas, qui plombe les procédures de demande de visas en les rendant plus caduques, opaques et perméables à l'arnaque des services interposés pour le traitement des demandes », dénoncent les associations.

L'externalisation de la gestion des demandes critiquée

Les délais d’instruction des dossiers pour obtenir un visa sont également au centre des critiques. Des délais d'attente « qui restent extrêmement variables » et sont le plus souvent « interminables » et injustifiés. Les associations dénoncent aussi « le recours à des opérateurs privés qui se substituent à l'administration française et ne sont pas rémunérés par l'État français, mais bien par les postulants eux-mêmes ».

L'externalisation du traitement des dossiers des demandeurs de visas ne garantit pas totalement la protection et la sécurité des données personnelles, en particulier des identifiants biométriques, selon les associations signataires, lesquelles dénoncent vigoureusement le paiement des frais de dossier lors du dépôt de la demande, au lieu d’être dû au moment de la délivrance du visa. « Ainsi, que le visa soit accordé ou pas, le demandeur est tenu de payer ces frais, qui d’ailleurs ne sont pas remboursés en cas de rejet de la demande ». Cette organisation rend le coût d’un visa « extrêmement prohibitif ». Ces critiques, qui sont aussi entendues en Algérie et en Tunisie, interviennent alors qu'une crise diplomatique entre le Maroc et la France est en cours, aggravée par le vote récent d'une résolution du Parlement européen critiquant les autorités marocaines en matière de liberté de la presse. La visite d'Emmanuel Macron au Maroc annoncée fin 2022 pour le premier trimestre de l'année 2023 demeure, pour le moment, incertaine.







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