Le Pape Benoît XVI
Accueil très chaleureux
"Globalement, pour Mohamed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), "la visite du Pape en France a été l'occasion pour les musulmans de France d'être associés à travers deux événements importants. L'échange d'allocutions entre le président de la République et le Pape à l'Elysée d'abord, au cours de laquelle le président a affirmé de façon claire qu'il 'ferait tout pour que ses compatriotes musulmans puissent vivre leur religion à égalité avec les autres'. C'est un message très fort. Ensuite, lors du discours du Pape au collège des Bernardins, la délégation musulmane a été accueillie de façon très chaleureuse, et a été placée au premier rang avec les grandes personnalités françaises. Dans son discours, le Pape a salué notre présence et a souhaité à l'ensemble des musulmans de France un bon Ramadan. Et par ailleurs nous avons vu, de par les contacts que nous avons eu avec les évêques de France, qu'il y a une volonté de donner un nouveau souffle au dialogue inter-religieux."
Le même jour un peu plus tôt à l'Elysée, Benoît XVI avait estimé qu'"une nouvelle réflexion sur le vrai sens et l'importance de la laïcité est devenue nécessaire". M. Moussaoui lui, estime que "la société française a évolué de manière sensible depuis quelques années. La visibilité de l'islam est incontestable en France, et ces derniers ont besoin d'un certain nombre de choses : des édifices religieux, des carrés dans les cimetières, etc. Il faudrait donc par exemple mener une réflexion sur le financement des lieux de culte et voir quel type de montage financier permettrait, sans remettre en cause la loi de 1905, aux musulmans de France de pouvoir vivre leur religion dignement. Il est clair que la construction des édifices religieux musulmans, tous construits après 1905, ne peuvent dans le cadre actuel, bénéficier d'une quelconque aide financière. Il revient donc à la communauté musulmane, et la construction et l'entretien, alors que les édifices religieux construits avant 1905 sont entretenus par les municipalités. Pour les musulmans, il reste très difficiles de construire et d'entretenir."
Le même jour un peu plus tôt à l'Elysée, Benoît XVI avait estimé qu'"une nouvelle réflexion sur le vrai sens et l'importance de la laïcité est devenue nécessaire". M. Moussaoui lui, estime que "la société française a évolué de manière sensible depuis quelques années. La visibilité de l'islam est incontestable en France, et ces derniers ont besoin d'un certain nombre de choses : des édifices religieux, des carrés dans les cimetières, etc. Il faudrait donc par exemple mener une réflexion sur le financement des lieux de culte et voir quel type de montage financier permettrait, sans remettre en cause la loi de 1905, aux musulmans de France de pouvoir vivre leur religion dignement. Il est clair que la construction des édifices religieux musulmans, tous construits après 1905, ne peuvent dans le cadre actuel, bénéficier d'une quelconque aide financière. Il revient donc à la communauté musulmane, et la construction et l'entretien, alors que les édifices religieux construits avant 1905 sont entretenus par les municipalités. Pour les musulmans, il reste très difficiles de construire et d'entretenir."
'Laïcité bien établie'
Pour sa part, M'Hammed Henniche, le secrétaire général de l'UAM93 a tenu à souligner que "la laïcité en France est bien établie, et ce n'est pas une visite du Pape qui va tout chambouler." Tout de même, ce dernier a été "très satisfait de la réception grandiose qui a été réservée au Pape", estimant que "c'est bien qu'il y ait une visibilité de la religion. Le faste de la réception est une chose positive."
"La société évolue et le concept de laïcité doit évoluer avec elle, a ajouté M. Henniche. Le problème, c'est que les mêmes personnes qui nous disent qu'il faut que les musulmans effectuent un aggiornamento des préceptes de l'islam, ne souhaitent absolument pas que l'on touche à la laïcité. S'ils veulent que tout évolue avec la société, y compris la religion, pourquoi la laïcité n'évoluerait-elle pas ?"
"La société évolue et le concept de laïcité doit évoluer avec elle, a ajouté M. Henniche. Le problème, c'est que les mêmes personnes qui nous disent qu'il faut que les musulmans effectuent un aggiornamento des préceptes de l'islam, ne souhaitent absolument pas que l'on touche à la laïcité. S'ils veulent que tout évolue avec la société, y compris la religion, pourquoi la laïcité n'évoluerait-elle pas ?"
Echo
Azzedine Gaci, le président du CRCM Rhône-Alpes, faisait partie de la délégation musulmane invitée au collège des Bernardins. "L'accueil était très chaleureux", raconte-t-il, et le Pape a fait "allusion à la présence de la délégation musulmane et au Ramadan."
"Nous avons été très sensible au geste lui-même et à la place qui nous a été accordée", a jouté M. Gaci, qui précise être "de ceux pour qui ce type de geste symbolique est beaucoup plus important que bien des conférences."
"S'agissant du discours en lui-même", Azzedine Gaci avoue avoir "trouvé écho dans sa relation au Coran", puisque Benoît XVI a beaucoup parlé de "l'importance de la parole, or le prophète de l'islam considère la parole comme une aumône".
"Nous avons été très sensible au geste lui-même et à la place qui nous a été accordée", a jouté M. Gaci, qui précise être "de ceux pour qui ce type de geste symbolique est beaucoup plus important que bien des conférences."
"S'agissant du discours en lui-même", Azzedine Gaci avoue avoir "trouvé écho dans sa relation au Coran", puisque Benoît XVI a beaucoup parlé de "l'importance de la parole, or le prophète de l'islam considère la parole comme une aumône".
Dans un communiqué en date du 13 septembre, la grande mosquée de Paris a déclaré elle que "c'est un grand honneur pour la Mosquée de Paris et les musulmans qu'elle représente d'avoir rencontré le Pape Benoît XVI qui témoigne, dans son discours au Collège des Bernardins, de l'universalité d'une haute spiritualité dans un esprit de dialogue inter-religieux."