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Kagamé réclame des 'excuses' à la France

 CIRCE
Lundi 21 Avril 2008

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“ Que penser de cette volonté du Président Sarkozy de rétablir les relations diplomatiques avec le Rwanda, le 8 décembre dernier à Lisbonne, qui ne peut s'expliquer que par la situation de faiblesse dans laquelle la France commence à se trouver en Afrique et au Rwanda en particulier.
Dans ce pays, qui courageusement a fait front à la "Franceafric", la commission d'enquête "Mucyo" sur l'implication de la France dans le génocide rwandais a rendu son rapport le 16 novembre dernier. Le Président Kagamé se gardant l'opportunité d'une publication.
De quoi M. Sarkozy a-t'il donc peur? Suffisamment peur pour transgresser une décision de la Justice française qui a lancé des mandats d'arrêts contre neufs hauts dignitaires rwandais, y compris le Président Kagamé. Suffisamment peur pour effectuer un « cent quatre vingt degrés » dans la diplomatie française envers ce pays, en indisposant très certainement la « grande muette ».
Mais, il est aussi vrai que M. Sarkozy était, pendant le génocide, Ministre du Budget en France et si c'est bien cette dernière (par l'intermédiaire de la Caisse Centrale de Réassurance ?) qui a fourni aux génocidaires les finances comme le prouverait le rapport « Mucyo », alors ....
Le Président Kagamé se doit de bien évaluer ce revirement, spectaculaire, de la diplomatie française à son égard. Peut-on , en Afrique, croire à la bonté de la France et de ses intérêts, ou doit-on rester vigilant ?
La publication du rapport "Mucyo" permettrait de lever un voile. ”
 CIRCE
Lundi 21 Avril 2008

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Le Président Kagamé semble avoir eu tord de tendre la main. Il a cru M. Sarkozy à Lisbonne en décembre dernier et M Kouchner lors de sa visite éclaire à Kigali. Il a baissé sa garde et donc perdu la main !
Dommage, car en novembre et décembre il avait tous les atouts. Tout le monde attendait le rapport de la commission MUCYO. Celui-ci contenait des preuves de l'implication française dans le génocide notamment par son financement au travers de la société d'état, la Caisse Centrale de Réassurance. Au lieu de le publier et d'agir en conséquence devant les juridictions internationales, le Président rwandai semble avoir voulu négocier le contenu de ce rapport avec le gouvernement français. Or, depuis Ho Chi Minh, tous les responsables du tiers monde devraient savoir ce que vaut la parole donnée des gouvernements français successifs.
Aujourd'hui M. Kagamé est pris entre les mandats du juge Bruguière et ceux du juge espagnol. Que "vaut" à l'heure actuelle politiquement le rapport MUCYO ? Dommage, c'est une occasion perdue, et de celles-ci qui se rattrapent difficilement ! Alors, à quand la publication de ce rapport ?
 CIRCE
Vendredi 2 Mai 2008

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Témoignage

Le financement du génocide au Rwanda par la Caisse Centrale de Réassurance : les implications

Par Martin Marschner von Helmreich
(Publié par La Nuit Rwandaise : www.lanuitrwandaise.net

Martin Marschner, professionnel de la haute finance, a été amené à témoigner devant la commission Mucyo sur les responsabilités françaises dans le génocide rwandais. Il aurait alors eu l’occasion de vérifier, y compris dans les archives rwandaises, que le mécanisme qu’il dénonce semble bien avoir servi à financer directement des achats d’armements... les armes du génocide.
Le fait que les irrégularités observées se soit produites alors qu’un certain Nicolas Sarkozy était ministre du Budget soulève de toute évidence un sérieux problème, toujours d’actualité...
Quoiqu’il en soit de ces accusations, elles auront au moins le mérite d’attirer l’attention sur la question insuffisamment explorée à ce jour – quatorze ans après le génocide –, de son financement.
Une commission d’enquête de l’ONU était déjà parvenue à établir que des armes achetées par le colonel Bagosora en plein génocide avait été réglées par la BNP de Paris.
Le gouvernement français s’était abstenu de répondre aux questions des enquêteurs onusiens s’inquiétant de savoir comment une telle chose avait pu être possible. Il semble qu’il y ait ici un début de réponse.



Il y a un an, je témoignais devant la commission MUCYO [1] , décrivant le système occulte mis en place par l’État français par l’intermédiaire de son « faux nez », la Caisse Centrale de Réassurance, afin de financer le génocide au Rwanda en 1994.
Si le mécanisme financier est maintenant connu et vérifié, il me semblait opportun de revenir sur les implications que cela entraîne.

Tout d’abord, la Caisse Centrale de Réassurance ne s’est pas « réveillée » financier occulte, ou victime (selon la version officielle), début janvier 1994, pour interrompre les « pertes », le 29 août de la même année.
Les documents comptables remis à la Commission Mucyo, en provenance du rapport de la COB [2] française, prouvent sans conteste possible que ces « errements » remontent, au moins, à la création de sa filiale de gestion, Rochefort Finances, en 1988 !

Les financements occultes opérés durant la période 1990-1994 ne l’ont pas été au seul profit (si l’on peut dire !) du Rwanda, loin s’en faut. Par contre, en remontant par les bénéficiaires rwandais vers la source, on peut aisément déterminer la « quote-part » de ce pays dans les pertes des OPCVM (fonds communs et SICAV) de la C.C.R. En conséquence, si d’autres pays africains (ou autres) ont des doutes sur certains financements, une vérification est aussi possible.

En revenant au Rwanda, ces documents permettent, au moins en partie, d’expliquer le financement de la période préparatoire au génocide, notamment de 1992 à avril 1994. Cela a l’avantage de faire le lien entre cette période préparatoire et celle du génocide même, car il y a une unicité du financier !

Cela bouleverse, pièce comptable à l’appui, toutes les thèses négationnistes qui s’appuient sur l’apparente disjonction entre l’aide, notamment militaire, française apportée jusqu’à fin 1993 et la non implication française directe à partir de début 1994. Le génocide ne s’est ainsi plus tenu au seul moment où les militaires français, pris d’une subite inspiration, « désertent » le Rwanda avant de revenir en force pendant l’opération Turquoise...

Tout cela, Paris le sait, Sarkozy le sait, le « French doctor » Kouchner le sait, mais aussi le Président Kagamé ne peut l’ignorer. Sauf que ce dernier dispose maintenant des preuves.

La question légitime qui se pose maintenant est, bien évidemment, de savoir qui est impliqué par ces preuves ?

La réponse, pour celui qui détient les éléments, est simple. Tout d’abord, tous ceux qui ont autorisé les pertes observées, comme leur renflouement, pendant cette période. En premier lieu le conseil d’administration de la C.C.R. Et là, cela devient croustillant en même tant que limpide, car il ne s’agit que de très, très hauts fonctionnaires. On se retrouve au cœur même du « système » français.
Les noms ? Les voici :

− Pierre Duquesne, Ministère de l’ Economie et des Finances, sous-directeur à la Direction du Trésor ;
− Yves Mansion, AGF, directeur général ;
− Jean-Luc Pain, Ministère du Budget, sous-directeur à la Direction du Budget ;
− Michel Taly, Ministère du Budget, chef du Service de la Législation Fiscale ;
− Michel Thovert, Commission de Contrôle des Assurances, chef de contrôle des Assurances.

La liste du conseil d’administration et des personnes pointées, présentes lors de ces fameux conseils est plus longue, mais cette « short list » donne déjà au lecteur une bonne impression. Les fonctions étaient celles au moment des faits. Ce que le lecteur notera c’est que ces personnes ont eu, depuis lors, une carrière brillante pour la plupart.

Mais, je me vois dans l’obligation d’ajouter deux noms « hors conseil d’administration » de la C.C.R., mais dont nous disposons des preuves de leur parfaite connaissance du dossier C.C.R et des pertes. Il s’agit d’une part de Monsieur François Pérol, à l’époque sous-directeur du Trésor et aujourd’hui faisant partie de la « garde rapprochée » de Monsieur Sarkozy en tant que secrétaire général adjoint de l’Élysée, et d’autre part du directeur du Trésor lui-même, Monsieur Christian Noyer, aujourd’hui gouverneur de la Banque de France.
Le lien entre ces personnages est qu’ils incarnent l’administration de la France, sa pérennité. Les politiques passent, eux ils restent ! .... et gèrent le pays.

Je tiens à me répéter, ce ne sont pas les seuls noms dont je dispose ! Mais c’est largement suffisant pour déterminer l’implication directe de l’État français.

Bien évidemment, pour réaliser une opération aussi complexe qu’un génocide, il faut plus que de l’argent et des finances. Il y a bien sûr la « grande muette », la presse et autres médias, mais aussi la justice pour réduire au silence les derniers récalcitrants.

Là aussi, je dispose d’une (longue) liste de magistrats qui savaient et qui ont quand même œuvré activement pour camoufler l’implication française. À mes yeux, leur complicité est encore plus coupable que celle des autres acteurs, car leur devoir c’est la justice. Si les juges d’un État n’ont plus cette conscience, alors le fondement même de la société de ce pays est en danger.

Enfin, le lecteur qui a suivi mon audition à Kigali, se demandera : et quid de Monsieur Sarkozy ?
Tout d’abord à l’époque, cette question, posée par le Président de la Commission, Jean de Dieu Mucyo lui-même, m’avait surpris. En effet, je ne croyais disposer, dans les documents transmis, d’aucune preuve d’un lien direct. Et je ne me permettrai jamais d’avancer quoi que ce soit sans preuve, ayant appris à mes dépens le mal que cela occasionne.

Bien sûr, en tant que ministre du Budget en 1994, ses adjoints directs siégeaient au conseil d’administration de la C.C.R. Bien sûr, il est peu probable que l’on ne l’informât pas qu’il allait lui manquer un milliard (1.000.000.000 !) au moment de boucler son budget. Mais, je n’avais son nom sur aucun des documents relatifs aux pertes directes de la C.C.R. en ma possession. C’est alors que je me suis souvenu d’autres faits, d’autres enquêtes que j’ai dû effectuer dans le cadre de ma défense, et j’ai pu, en bonne conscience, répondre positivement à la question posée.

Pour conclure, je souhaiterais indiquer que mon témoignage résulte d’un seul esprit de devoir de citoyen du monde.
A titre privé, je ne connais aucune des personnes incriminées et je n’ai aucune rancœur personnelle. Par contre, ne me posez pas la question de ce que je pense d’elles, humainement parlant.

Martin Marschner von Helmreich, Monaco, le 24 avril 2008.



 d.unter
Vendredi 8 Août 2008

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Voilà, je viens juste de terminer la lecture des 337 pages du rapport Mucyo, je n’ai pas la « chance » d’avoir les annexes à ce rapport, mais elles doivent être de la même teneur.
Que dire ? je reste sans voix, je suis abasourdi, comment peut-on écrire de telles horreurs, quelle est donc cette bande de sauvages sanguinaires, violeurs, trafiquants de drogue, pédophiles et organisateurs complices de cet horrible génocide, « les militaires français » .
Certes, la raison me demande de replacer tout ça dans le contexte actuel des diverses plaintes française et espagnoles qui viennent entacher la réputation chancelante du dictateur Kagamé, qui pillent la RDC depuis 1996 avec, non pas ces milliers de morts, mais ces millions de morts…..
Ce rapport est un tissus d’allégations, si ce n’était pas aussi grave, je devrais en rire, mais les souffrances du peuple rwandais et la douleur de tout ces gens mérite une autre considération, certes, les nombreuses références utilisées dans ce rapport suffisent à en comprendre la teneur, mais trop c’est trop, on connaît bien la stratégie d’information ou plutôt de désinformation employée par le régime de Kigali pour figer l’histoire en 1994 ; personne ne nie le génocide des Tutsis par les extrémistes « interhamwe », personne ne doit nier les exactions commises par le FPR, mais personne n’a le droit de tenir des propos aussi diffamatoires sur le comportement des soldats de Turquoise.
Qu’un soldat de Turquoise est commis ce genre d’horreur, même si j’en doute au plus profond de mon âme, je voudrais bien l’accepter, si on m’en apporte la preuve , autre que des allégations sans fondement, ce serait un crime de droit commun, qui mériterait le châtiment exemplaire qui lui est du .
Cette profusion diffamatoire à l’encontre des soldats français, ces viols à répétition, dans des conditions abjectes, je ne puis rester insensible, je me demande où j’étais en 1994, y avait t-il deux armées françaises, celle des soldats venus, certes un peu tard, mais à qui la faute, pour protéger, soigner, mettre fin aux massacres, enrayer l’épidémie de choléras à Goma, consécutive aux milliers de réfugiés arrivés en RDC, et puis, une autre armée, composée de charognes, assassins et violeurs , trafiquants de drogue à leurs heures perdues, entre quelques soirées alcoolisées et viols à répétition ; je rêve, mais de qui se moque t-on, comment accepter cela, on nage en pleine fiction ; ce rapport est tellement grotesque qu’il n’arrive même pas à me révolter.
A mes camarades, à mes frères d’arme de l’opération turquoise, je dis toute l’estime que j’ai pour vous, ce genres de propos ne doivent en aucun cas vous faire douter de ce que vous avez fait, de ce que nous avons fait, j’espère que la réponse à ce torchon d’injures ciblées et orchestrées ne restera pas sans suite. Je suis fier d’être un soldat de l’opération Turquoise, mon seul regret c’est que nous soyons parti en décembre 1993, nous avons laissé la porte ouverte aux vrais instigateurs de ce génocide, mais qui nous a demandé de partir ?