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Des opposants tunisiens reçus par la ministre suisse des Affaires étrangères  08/12/2005

Des opposants tunisiens, dont deux ont observé en novembre une grève de la faim, ont été reçus jeudi par la ministre suisse des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey, à un moment où Tunis et Berne sont en délicatesse depuis plusieurs semaines à propos des droits de l'Homme.

"Nous avons parlé de notre mouvement de grève de la faim et des revendications que nous avons formulées", a rapporté à l'AFP l'avocat Abderraouf Ayadi, l'un des huit opposants qui ont jeûné pendant un mois à Tunis pour protester contre des violations des droits de l'Homme dans ce pays.

Selon la porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères, Carine Carey, Mme Calmy-Rey a écouté "très attentivement" la description qui lui a été faite de la situation des droits de l'Homme en Tunisie et indiqué à ses interlocuteurs que "la Suisse continuerait à suivre la situation dans ce domaine".

M. Ayadi et un autre ex-gréviste de la faim, l'avocat Samir Dilou, ont été reçus pendant une vingtaine de minutes au ministère suisse des Affaires étrangères à Berne.

Deux autres ex-jeûneurs, Lotfi Hajji, président du syndicat, non-agréé, des journalistes, et l'avocat Ayachi Hammami, étaient attendus dans la soirée en Suisse.

Leur visite en Suisse est la première qu'ils effectuent à l'étranger depuis la fin de leur jeûne d'un mois le 18 novembre, au dernier jour du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) à Tunis. Ils sont également attendus en France la semaine prochaine ainsi qu'au Parlement européen.

"Ils entendent remercier la Suisse pour son attitude durant ce sommet", a expliqué Aïssa Safwa, de l'association suisse de défense des droits de l'Homme en Tunisie, Vérité-Action, qui a organisé la visite.

Lors de ce sommet, le président suisse, Samuel Schmid, l'un des rares chefs d'Etat occidentaux présents à Tunis, avait appelé la Tunisie à respecter la liberté d'expression, dans un discours dont la retransmission à la télévision tunisienne avait subitement été coupée.

La Suisse avait ensuite formellement protesté auprès du gouvernement tunisien.

Tunis devrait "très mal réagir" à la rencontre entre les opposants et les autorités suisses, a pronostiqué Me Ayadi.