Incursion de l‘armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza ce jeudi 15 mai pour une commémoration de la « Nakba » dans le sang. Cinq civils palestiniens dont un enfant de douze ans ont été tués dans la vallée de Beit Hanoun suite à l’une des plus vastes opérations de l’armée israélienne depuis plusieurs mois et à seulement deux jours du premier sommet israélo-palestinien qui doit se tenir samedi entre Ariel Sharon, Premier ministre israélien et Mahmoud Abbas, Premier ministre palestinien. Ces décès portent à 3233 le nombre de tués depuis le début de l'Intifada fin septembre 2000, dont 2442 Palestiniens et 731 Israéliens.
Pour une « Nakba » sous les tirs israéliens
Tandis que les Palestiniens commémoraient « la nakba », « la catastrophe », qui marque l’exode d’environ un million de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël, plusieurs dizaines de chars, soixante-dix selon des témoins, pénétraient dans le Nord de Gaza près de la frontière avec Israël. Khalil Qarmout, 31 ans, a été tué dans le camp de Jabaliya. Auparavant Mohammed Al-Zaanin, 12 ans, et Nidal Akrim, 22 ans, ont été tués lors d’échanges de tirs à Beit Hanoun, selon les forces de sécurité palestiniennes. Ce garçon de 12 ans, qui selon les médecins palestiniens, a saigné pendant plus de trois heurs avant que les soldats israéliens n’autorisent les services de secours à intervenir.
Dans le même temps, au moins dix Palestiniens ont été blessés, dont trois grièvement, au cours de ces combats perpétrés par l’armée israélienne, emmenée en plus des chars par quatre bulldozers, deux hélicoptères d’assaut toujours selon la source sécuritaire palestinienne.
Des civils palestiniens utilisés comme boucliers humains
Cette incursion intervient au moment où certaines informations issues de l’association de défense des droits de l'homme israélienne B'Tselem corroboraient l’emploi de civils palestiniens, y compris des enfants, comme boucliers humains par l’armée israélienne dans la ville de Jénine, en Cisjordanie. Ewa, volontaire dans une organisation humanitaire a déclaré à l’AFP s’être approchée des lieux des tirs dès qu’elle a entendu les premiers coups de feux : « Moi-même, deux femmes et trois fillettes palestiniennes, dont une âgée de 4 ans, avons été forcées par les militaires de nous asseoir près de la maison (où étaient retranchés les trois activistes) alors qu'ils tiraient sur le bâtiment ». Mohammed Rehad, un voisin, affirme avoir été forcé de rester sur les lieux des tirs contre la maison pendant une heure.
La « Nakba » ou la tragédie méconnue
Cette date du 15 mai 1948, que les Palestiniens appellent la « Nakba » est ressentie comme une catastrophe. Plus que la création de l’Etat d’Israël, les Palestiniens se souviennent de l’expulsion de quelques 850 000 palestiniens hors de leur foyer, la destruction de 415 villages palestiniens… 55 ans après, la question des réfugiés se posent toujours en vertu de la résolution 194 des nations unies du 11 décembre 1948 qui « permet aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins… »