Le service en islam, un acte d’adoration et une voie spirituelle

Dans la tradition musulmane, le service occupe une place centrale, enracinée dans les enseignements du Coran et de la tradition prophétique. Le service, ou khidma en arabe, n’est pas simplement une action, mais un état d’esprit et une démarche spirituelle qui visent à se rapprocher de Dieu en servant autrui avec sincérité, dévouement et humilité.

Dans l’islam, chaque acte accompli avec l’intention de plaire à Dieu est considéré comme une forme d’adoration (ibadah). Le service aux autres, qu’il s’agisse de soulager les souffrances, de partager des ressources ou d’éduquer, est ainsi élevé au rang d’acte sacré.

Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a dit, selon un hadith rapporté par Al-Bayhaqi : « Le meilleur des hommes est celui qui est le plus utile aux autres. » Cette parole souligne l’importance de contribuer positivement à la vie des autres, en plaçant leur bien-être au cœur de nos priorités.

Le Coran rappelle également que les actions altruistes rapprochent de Dieu : « Ils nourrissent, pour l’amour de Dieu, l’indigent, l’orphelin et le prisonnier, disant : "Nous vous nourrissons uniquement pour le visage de Dieu ; nous ne voulons de vous ni récompense ni remerciement." » (Sourate 76, versets 8-9)

Le service aux autres découle directement du concept de miséricorde (rahma), une qualité divine mise en avant dans l’islam. Dieu est Ar-Rahman (Le Tout-Miséricordieux) et Ar-Rahim (Le Très-Miséricordieux), et les croyants sont encouragés à refléter ces qualités dans leurs interactions avec les autres.

Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a incarné cette miséricorde dans ses gestes les plus simples comme aider les pauvres, répondre aux besoins des orphelins ou traiter ses compagnons avec douceur et égalité. Il est rapporté qu’il participait lui-même aux tâches ménagères et aux besoins de sa communauté, montrant que le service n’a pas de frontière entre les sphères privée et publique.

Dans l’islam, l’individu n’est jamais isolé de la communauté. Le service est donc un moyen de renforcer les liens sociaux et d’assurer la cohésion collective.

– La solidarité sociale : La zakat (aumône obligatoire) et la sadaqa (don volontaire) incarnent cette responsabilité de subvenir aux besoins des plus démunis. Ces actes de générosité ne sont pas considérés comme une charité optionnelle, mais comme un devoir moral et spirituel qui purifie l’âme et réduit les inégalités.

– La coopération et l’entraide : « Aidez-vous les uns les autres dans la bonté et la piété, et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. » (Coran, Sourate 5, verset 2) Cette injonction coranique invite les musulmans à travailler ensemble pour construire des sociétés justes et prospères.

Dans la tradition spirituelle de l’islam, le service est également perçu comme une voie de purification intérieure (tazkiyah). En mettant les besoins des autres avant les siens, l’individu combat l’orgueil, l’égoïsme et l’attachement matériel. Les hommes de Dieu ont souvent insisté sur l’importance du service comme méthode d’élévation spirituelle. Ils rappellent que servir autrui, c’est servir Dieu Lui-même, car chaque être humain porte en lui une étincelle du divin.

Le service dans l’islam ne se limite pas aux musulmans. Il s’étend à toute l’humanité et même à la création dans son ensemble.

– Le respect envers la Création : Nourrir un animal, préserver l’environnement ou traiter la nature avec soin sont également des formes de service. Le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui) a déclaré, selon un hadith rapporté par Al-Bukhari : « Dans chaque être vivant, il y a une récompense. »

– L’amour universel : Servir sans attendre de contrepartie, avec l’intention pure de plaire à Dieu, transcende les frontières ethniques, religieuses et culturelles.

La notion de service dans l’islam est bien plus qu’un simple devoir social ; elle est une expression de la foi, un moyen de cultiver la miséricorde divine et une voie d’élévation spirituelle. En servant autrui avec sincérité, les croyants se rapprochent de Dieu et contribuent à construire un monde basé sur la justice, l’amour et la solidarité. Le service, à travers ses multiples dimensions, reste un pilier fondamental de la tradition musulmane et un rappel constant de notre interdépendance en tant qu’êtres humains et de notre responsabilité vis-à-vis de l’environnement.

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Première parution sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).

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