© Wikimedia/Olivier Tétard
A l’occasion de la Journée pour les droits des femmes jeudi 8 mars, Emmanuel Macron a rendu hommage à Gisèle Halimi au Palais de justice de Paris, sur l’Ile de la Cité. Plus de deux ans après son décès à l'âge de 93 ans, la célèbre avocate et militante féministe – née Zeiza Taïeb en 1927 en Tunisie – a enfin eu droit à une cérémonie nationale. L’assistance était nombreuse et les femmes présentes particulièrement heureuses de cet hommage rendu à l’une d’entre elles.
« Quel meilleur endroit pour rappeler ses combats, son talent à faire valoir la force du droit et porter loin des causes plus larges que ses dossiers ? », s’est exclamé la bâtonnière, Julie Couturier. « Et quel meilleur jour qu’un 8 mars pour célébrer celle qui a donné envie à tant de jeunes femmes de faire ce métier, de s’engager pour les plus vulnérables, et de faire de la justice la “grande affaire” de notre vie ? », a demandé Solenne Brugère, la présidente de la commission Égalité de la Fédération des barreaux d’Europe.
Avocate, Gisèle Halimi fut la défenseure infatigable des droits humains comme du droit à l’avortement. Devant les tribunaux militaires d’Algérie entre 1956 et 1962, comme devant les tribunaux français ensuite. Sa plaidoirie devant le tribunal de Bobigny en 1972, en défense d'une adolescente violée, de sa mère et de celles qui avaient tenté de l'aider, est restée célèbre. L’avocate était aussi une militante, fondatrice en 1971, avec Simone de Beauvoir, de l’association Choisir la cause des femmes qui a participé à la lutte pour la dépénalisation de l'avortement.
« Quel meilleur endroit pour rappeler ses combats, son talent à faire valoir la force du droit et porter loin des causes plus larges que ses dossiers ? », s’est exclamé la bâtonnière, Julie Couturier. « Et quel meilleur jour qu’un 8 mars pour célébrer celle qui a donné envie à tant de jeunes femmes de faire ce métier, de s’engager pour les plus vulnérables, et de faire de la justice la “grande affaire” de notre vie ? », a demandé Solenne Brugère, la présidente de la commission Égalité de la Fédération des barreaux d’Europe.
Avocate, Gisèle Halimi fut la défenseure infatigable des droits humains comme du droit à l’avortement. Devant les tribunaux militaires d’Algérie entre 1956 et 1962, comme devant les tribunaux français ensuite. Sa plaidoirie devant le tribunal de Bobigny en 1972, en défense d'une adolescente violée, de sa mère et de celles qui avaient tenté de l'aider, est restée célèbre. L’avocate était aussi une militante, fondatrice en 1971, avec Simone de Beauvoir, de l’association Choisir la cause des femmes qui a participé à la lutte pour la dépénalisation de l'avortement.
Inscrit le droit à l'IVG dans la Constitution
« Gisèle Halimi par ses mots avait fait changer la loi. Je veux aujourd’hui que Gisèle Halimi, par la force de son message, nous aide à changer la Constitution, afin d’y graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse. Pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui serait ainsi irréversible. Pour adresser aussi un message universel de solidarité à toutes les femmes qui voient aujourd’hui cette liberté bafouée. (…) Nous ne voulons plus jamais de procès de Bobigny » a déclaré le président de la République dans son discours. Une annonce reçue avec enthousiasme par l’assistance. Elle prend le contre-pied de la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a révoqué la protection fédérale de l’interruption volontaire de grossesse en juin 2022.
Mais l’événement n’a pas été du goût de tout le monde, à commencer par l’un des fils de l’avocate, Serge Halimi, qui a boycotté cette réunion avec plusieurs associations féministes. Raisons invoquées, une « décision de l’Élysée (qui) intervient après plus de deux ans de tergiversations ». Ce sont surtout les circonstances politiques et sociales qui ont incité Serge Halimi à boycotter l’hommage du chef de l’État. « Le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes. Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés », a-t-il déclaré à l'AFP.
Une position qui rejoint celle de Choisir la cause des femmes. « Les membres du bureau se sont dit à l'unanimité que Gisèle Halimi n'aurait jamais accepté une chose pareille », affirme Violaine Lucas, la présidente de l'association. « Le président de la République met en place une réforme des retraites qui va pénaliser les femmes, donc on ne peut pas s'associer à cet hommage et cela nous choque. »
Mais l’événement n’a pas été du goût de tout le monde, à commencer par l’un des fils de l’avocate, Serge Halimi, qui a boycotté cette réunion avec plusieurs associations féministes. Raisons invoquées, une « décision de l’Élysée (qui) intervient après plus de deux ans de tergiversations ». Ce sont surtout les circonstances politiques et sociales qui ont incité Serge Halimi à boycotter l’hommage du chef de l’État. « Le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes. Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés », a-t-il déclaré à l'AFP.
Une position qui rejoint celle de Choisir la cause des femmes. « Les membres du bureau se sont dit à l'unanimité que Gisèle Halimi n'aurait jamais accepté une chose pareille », affirme Violaine Lucas, la présidente de l'association. « Le président de la République met en place une réforme des retraites qui va pénaliser les femmes, donc on ne peut pas s'associer à cet hommage et cela nous choque. »
Une panthéonisation qui tarde à venir
Pour les contestataires, il y a une instrumentalisation évidente. « On a reçu un simple mail le 2 mars au matin sur l’adresse de l’association. Ils me demandaient mes coordonnées pour pouvoir m’envoyer une invitation. On nous prévient six jours avant, alors qu’on a déjà un événement au Parlement européen prévu le 8 mars », souligne Violaine Lucas. Du côté de l’Élysée, on rejette ces accusations en bloc en expliquant que la Journée internationale des droits des femmes « fait écho aux combats menés par Gisèle Halimi » et que « peu de dates font écho à ce que furent ses engagements ». Pour organiser un hommage national, « il faut s'assurer que ce soit à l'arrivée un temps de communion et de rassemblement », appuie-t-on aussi.
Qu'en est-il de la panthéonisation de celle qui était résolument engagée pour l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l'homosexualité ou encore la cause palestinienne ? Elle fait partie des recommandations faites par l’historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron « pour réconcilier les mémoires » entre la France et l'Algérie. Reste que l’idée d’une entrée de Gisèle Halimi au Panthéon, ce mausolée situé dans le 5e arrondissement de Paris, où reposent de grands personnages ayant marqué l’Histoire de France, est encore loin de se concrétiser, ce qui a le don d'agacer bien des alliés des causes portées Gisèle Halimi.
Mais pour l'Elysée, « ce sont des processus de temps long ». A l’exception de Victor Hugo et de Simone Veil, « tous ceux qui entrent au Panthéon y entrent des années, parfois même des siècles après leur mort », comme ce fut récemment le cas pour Joséphine Baker, fait-on savoir, Avant d'assurer que « le processus d'étude de l'entrée au Panthéon (de Gisèle Halimi) n'est pas mort. Il continue de vivre et il sera mené jusqu'à son terme ».
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Qu'en est-il de la panthéonisation de celle qui était résolument engagée pour l'abolition de la peine de mort, la dépénalisation de l'homosexualité ou encore la cause palestinienne ? Elle fait partie des recommandations faites par l’historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron « pour réconcilier les mémoires » entre la France et l'Algérie. Reste que l’idée d’une entrée de Gisèle Halimi au Panthéon, ce mausolée situé dans le 5e arrondissement de Paris, où reposent de grands personnages ayant marqué l’Histoire de France, est encore loin de se concrétiser, ce qui a le don d'agacer bien des alliés des causes portées Gisèle Halimi.
Mais pour l'Elysée, « ce sont des processus de temps long ». A l’exception de Victor Hugo et de Simone Veil, « tous ceux qui entrent au Panthéon y entrent des années, parfois même des siècles après leur mort », comme ce fut récemment le cas pour Joséphine Baker, fait-on savoir, Avant d'assurer que « le processus d'étude de l'entrée au Panthéon (de Gisèle Halimi) n'est pas mort. Il continue de vivre et il sera mené jusqu'à son terme ».
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