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L’Iran se remet au nucléaire

Rédigé par Ammar B. | Mardi 9 Août 2005 à 00:00

           

Après neuf mois d’interruption, l’usine d’Ispahan (Iran) a repris ses activités. Une décision lourde de conséquence puisqu’elle signifie la volonté de la République islamique de ne pas céder aux propositions des négociateurs mandatés par l’UE3 (Angleterre, France et Allemagne). Le risque immédiat pour le président Mahmoud Ahmadinejad est une prise en charge du dossier par le Conseil de sécurité des Nations unies pour décider de sanctions contre Téhéran. C’est la menace brandie par l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Elle se réunit aujourd’hui mardi 9 août 05. L’Iran n’a pas attendu ses conclusions. La crise est ouverte.



Après neuf mois d’interruption, l’usine d’Ispahan (Iran) a repris ses activités. Une décision lourde de conséquence puisqu’elle signifie la volonté de la République islamique de ne pas céder aux propositions des négociateurs mandatés par l’UE3 (Angleterre, France et Allemagne). Le risque immédiat pour le président Mahmoud Ahmadinejad est une prise en charge du dossier par le Conseil de sécurité des Nations unies pour décider de sanctions contre Téhéran. C’est la menace brandie par l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA). Elle se réunit aujourd’hui mardi 9 août 05. L’Iran n’a pas attendu ses conclusions. La crise est ouverte.

 

C’est un secret de polichinelle que l’Europe et les Etats-Unis ont peur de voir l’Iran maîtriser la technologie nucléaire. C’est un secret encore moins bien gardé que la République islamique nourrit l’ambition de maîtriser la technologie nucléaire. Mais, contrairement à Israël et à la Corée du Nord, l’Iran a signé le Traité de non-prolifération (TNP) et il se doit de le respecter.

Ce traité est né en 1968 dans un contexte de menace de guerre atomique. Il est rentré en vigueur en 1970 avec pour but d’instaurer une coopération entre les pays signataires sur l’utilisation non militaire de l’énergie nucléaire. Le TNP fut d’abord signé pour 25 ans. En 1995, il fut prolongé de manière indéfinie avec obligation d’être révisé tous les cinq ans. Aujourd’hui ce traité a été ratifié par 188 pays, dont les 5 grandes puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité que sont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France. En plus d’Israël, l’Inde, le Pakistan n’ont pas voulu du TNP. La Corée du Nord qui l’avait signé a dû s’en retirer pour continuer son programme nucléaire en bravant la menace américaine.

Selon le centre de recherche Carnegie Endowment for International Peace de Joseph Cirincione, on évalue à 27 000 , le nombre d’armes atomiques dans le monde. Elles sont réparties sur 8 pays. Mais on en trouve environ 26 000 aux mains des Etats-Unis et de la Russie.

 

L'Iran estime que ses travaux sur le nucléaire ne contreviennent pas aux règles du TNP. De son point de vue, le Traité de non-prolifération qu'il a signé, lui reconnaît le droit d'enrichir l'uranium. L’usine d’Ispahan est une usine où le minerai d’uranium est converti en hexafluorure. Cela constitue une première étape dans le processus d’enrichissement qui se poursuit normalement dans les installations de Natanz.

 

Pour la troïka UE3, l’Iran n’a aucun besoin de maîtrise de la technologie de l’énergie atomique civile. Pour eux, la manière la plus sûre de ne pas voir naître une bombe iranienne est de faire cesser toute activité de traitement de l’uranium entrant dans la fabrication de la bombe atomique. En compensation, les pays de l’Europe proposent des contrats économiques et techniques à des conditions très intéressantes. Pour Ali Larijani, très pressenti au poste de dirigeant de dossier nucléaire, ce marché est un marché de dupes. C’est, dit-il « échanger une perle contre un bonbon. »

Il est à craindre que le Conseil de sécurité de l'Onu en arrive aux sanctions. En 1981, la situation semblable avait éclaté autour de la bombe israélienne. La résolution 487 du Conseil de sécurité avait été votée. Elle demandait à Israël de mettre toutes ses installations nucléaires sous l’autorité de la AIEA. Bien entendu, Israël n’en a point tenu compte et put développer sa technologie nucléaire durant vingt ans sans être importuné.

 





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