Au bord d'une crise majeure
Israéliens et Palestiniens sont "au bord" d'une crise majeure sur le plan humanitaire et des droits de l'homme en raison du conflit qui déchire la région, a averti vendredi Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. Mme Arbour dénonce à la fois les attaques lancées par Israël contre des activistes palestiniens et les attentats perpétrés par des kamikazes palestiniens. "Le nombre grandissant de vies perdues, que ce soit le résultat de meurtres ciblés ou d'attentats-suicides, de missiles artisanaux ou de tirs d'artillerie, est inacceptable", souligne-t-elle dans un communiqué publié à Genève. Visiblement très préoccupée par la situation dans la région, Louise Arbour estime que les deux parties doivent "réaffirmer leur engagement envers le droit international sur les droits de l'homme et le droit humanitaire, et mettre les droits de l'homme en tête de leurs priorités".
Le gouvernement incapable de payer les salaires
Depuis la victoire du Hamas aux élections législatives du 25 janvier, le gouvernement palestinien apparaît de plus en plus isolé. Les Américains et les Européens ont coupé les vivres à l'Autorité palestinienne, refusant de financer un gouvernement conduit par un mouvement accusé de soutenir le terrorisme. De son côté, Israël a suspendu le remboursement des droits de douane dus aux Palestiniens, soit quelque 55 millions de dollars (43 millions d'euros) par mois. Désormais l'Autorité palestinienne se retrouve dans l'incapacité de payer le salaire de ses 165.000 fonctionnaires, aggravant la crise économique en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Pression de la communauté internationale
Sous la pression de la communauté internationale, qui redoute une crise humanitaire dans les territoires, Israël a accepté de débloquer plusieurs dizaines de millions de dollars dus aux Palestiniens et envisage d'assouplir les restrictions imposées au transport des marchandises entre son territoire et la bande de Gaza. Mme Arbour appelle l'Etat hébreu à faire plus, citant la responsabilité des autorités israéliennes pour garantir la circulation des biens, y compris l'aide humanitaire, entre Israël et la bande de Gaza. "En tant que puissance occupante, Israël assume la responsabilité au regard du droit humanitaire international (...) du bien-être de la population palestinienne." Mme Arbour estime également que l'Autorité palestinienne a "le devoir urgent de faire tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir l'ordre, prévenir les attaques contre les civils israéliens, enquêter sur les attaques qui ont eu lieu et traduire les responsables en justice".