Pour la première fois dans l’histoire des révolutions technologiques, l’une d’entre elles a la capacité d’agir sur l’ensemble des activités humaines. Et un tel changement était inimaginable avant le développement de la Blockchain. Pourquoi ?
Petit rappel de ce qu'est la Blockchain : il s'agit d'une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle, selon Blockchain France. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
Petit rappel de ce qu'est la Blockchain : il s'agit d'une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle, selon Blockchain France. Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
Tout commence avec un combat pour protéger la vie privée
Dans les années 1990, l’émergence à grande échelle d’Internet et son introduction dans la vie privée du grand public soulèvent des inquiétudes profondes sur les risques grandissants d’intrusion des États ou des entreprises dans la vie privée des individus. Un groupe de mathématiciens, crypto-graphes, informaticiens et hackers se forme dans le but de militer pour la protection de la vie privée. Les cypherpunks, dont sont issus les créateurs de Wikileaks, militent pour l’usage de la cryptographie afin d’écarter ces risques d’intrusion dans la vie privée.
L’idée première de ce groupe est de considérer la vie privée comme un bien inestimable qui doit être préservé des possibles dérives du Net et l’une des solutions, est de généraliser le système d’échanges anonymes. Pour cela, ils font appel à la crypto-graphie qui s’attache à protéger la confidentialité, l’authenticité et l’intégrité des messages. Ce groupe va écrire des programmes de chiffrement pour se prémunir des écoutes illégales opérées par les gouvernements et entreprises.
Eric Hughes, l’un des fondateurs du groupe publie un manifeste crypto-anarchiste, A Cypherpunk Manifesto, dans lequel il appelle les cypherpunks à écrire des programmes de chiffrement pour se prémunir de potentielles écoutes illégales et de diffuser le code de ces programmes. Ces solutions devaient permettre à quiconque de protéger ses messages, échanges, documents, données et de les signer électroniquement. L’un des avantages de ces solutions c’est de ne dépendre d’aucune entité centralisée de contrôle. Toute la confiance repose sur les mathématiques et des algorithmes.
L’idée première de ce groupe est de considérer la vie privée comme un bien inestimable qui doit être préservé des possibles dérives du Net et l’une des solutions, est de généraliser le système d’échanges anonymes. Pour cela, ils font appel à la crypto-graphie qui s’attache à protéger la confidentialité, l’authenticité et l’intégrité des messages. Ce groupe va écrire des programmes de chiffrement pour se prémunir des écoutes illégales opérées par les gouvernements et entreprises.
Eric Hughes, l’un des fondateurs du groupe publie un manifeste crypto-anarchiste, A Cypherpunk Manifesto, dans lequel il appelle les cypherpunks à écrire des programmes de chiffrement pour se prémunir de potentielles écoutes illégales et de diffuser le code de ces programmes. Ces solutions devaient permettre à quiconque de protéger ses messages, échanges, documents, données et de les signer électroniquement. L’un des avantages de ces solutions c’est de ne dépendre d’aucune entité centralisée de contrôle. Toute la confiance repose sur les mathématiques et des algorithmes.
La naissance du Bitcoin
En 2008, la crise financière des subprimes renforce dans ces communautés le sentiment de défiance vis-à-vis du système bancaire et du rôle de l’Etat à réguler la création monétaire via le crédit. La proposition technique de Satoshi Nakamoto en 2008 pose les fondements du premier système monétaire libre et autonome. Le texte de Nakamoto, Bitcoins : A peer-to-Peer Electronic Cash System, propose un protocole technique permettant de créer une monnaie de façon radicalement nouvelle sans intervention d’une entité centrale comme les banques.
Satoshi Nakamoto
Cette monnaie, le Bitcoin, est une monnaie cryptographique, c’est-à-dire une monnaie électronique sur un réseau décentralisé (chaque client est également un serveur, l’ensemble des serveurs des clients constituent les serveurs du système). Aujourd’hui le commerce en ligne est très dépendant des institutions financières qui effectuent les paiements. Satoshi Nakamoto identifie deux faiblesses majeures liées au système actuel : la confiance que nous devons accorder à ces institutions et le coût de fonctionnement pour effectuer ce travail de médiation, qui empêche la réalisation des transactions à faible coût.
Satoshi Nakamoto conçoit une solution technique qui crée un système de paiement électronique, pouvant se passer de l’intervention des institutions financières. La question qui se pose alors est comment avoir confiance dans une personne que nous ne connaissons pas et avec qui nous devons effectuer des transactions sans faire appel à une autorité centrale pour savoir si, par exemple, son compte est bien créditeur. Dans une économie basée sur la Blockchain, Satoshi Nakamoto propose non pas de faire confiance à une personne, mais de faire confiance à l’algorithme qui permet de résoudre un problème et d’obtenir un consensus entre les parties prenantes de manière décentralisée. Ce procédé repose sur des méthodes de cryptographie. Elle a la particularité d’être une machine à créer de la confiance à moindre coût.
« Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système de paiement électronique basé sur des preuves cryptographiques au lieu d’un modèle basé sur la confiance, qui permettrait à deux parties qui le souhaitent de réaliser des transactions directement entre elles sans avoir recours à un tiers de confiance. » Satoshi Nakamoto, inventeur du Bitcoin
Lire aussi : Ramadan : une mosquée britannique accepte des crypto-monnaies pour la zakat
Satoshi Nakamoto conçoit une solution technique qui crée un système de paiement électronique, pouvant se passer de l’intervention des institutions financières. La question qui se pose alors est comment avoir confiance dans une personne que nous ne connaissons pas et avec qui nous devons effectuer des transactions sans faire appel à une autorité centrale pour savoir si, par exemple, son compte est bien créditeur. Dans une économie basée sur la Blockchain, Satoshi Nakamoto propose non pas de faire confiance à une personne, mais de faire confiance à l’algorithme qui permet de résoudre un problème et d’obtenir un consensus entre les parties prenantes de manière décentralisée. Ce procédé repose sur des méthodes de cryptographie. Elle a la particularité d’être une machine à créer de la confiance à moindre coût.
« Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système de paiement électronique basé sur des preuves cryptographiques au lieu d’un modèle basé sur la confiance, qui permettrait à deux parties qui le souhaitent de réaliser des transactions directement entre elles sans avoir recours à un tiers de confiance. » Satoshi Nakamoto, inventeur du Bitcoin
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La révolution en Ukraine et l'impact sur le Bitcoin
Lors de l’hiver 2014, les événements en Ukraine ont apporté une nouvelle dimension au Bitcoin et ont permis au monde entier de comprendre l’usage et l’avantage d’une telle monnaie. Pour financer leur mouvement, des manifestants ukrainiens ont montré aux caméras de télévision du monde entier des pancartes demandant le soutien de la révolution. Grâce à un QR Code, des milliers de citoyens ont pointé leurs smartphones sur leur écran de télévision et ont pu effectuer un don en Bitcoin en trois clics. Ces transactions ont pu être communiquées en 20 secondes et confirmées en 10 minutes. Elles garantissaient l’anonymat (pas de surveillance possible de la part du gouvernement) et ont été facturées moins d’un centime de dollar.
Une telle opération de don via notre système bancaire actuel aurait nécessité une complexité administrative, l’identification du donateur (ce qui peut poser problème d’un point de vue politique – l’intermédiation bancaire est souvent utilisée par les gouvernements pour censurer des mouvements de contestation), les coûts de transaction de l’ordre de 10 % auraient nécessité plusieurs jours de traitement. Dans le cas du Bitcoin, nous avons eu une transaction directe, anonyme et irrévocable. Cette opération était comparable à un don que vous auriez effectué dans le gobelet des manifestants sur place.
Une telle opération de don via notre système bancaire actuel aurait nécessité une complexité administrative, l’identification du donateur (ce qui peut poser problème d’un point de vue politique – l’intermédiation bancaire est souvent utilisée par les gouvernements pour censurer des mouvements de contestation), les coûts de transaction de l’ordre de 10 % auraient nécessité plusieurs jours de traitement. Dans le cas du Bitcoin, nous avons eu une transaction directe, anonyme et irrévocable. Cette opération était comparable à un don que vous auriez effectué dans le gobelet des manifestants sur place.
La machine à confiance
La Blockchain pourrait impacter le pouvoir centralisé exercé par les Etats sur la création monétaire, sur celui des banques et du système financier exercé sur l’économie, sur le pouvoir des notaires exercé sur l’immobilier, sur les monopoles énergétiques exercés sur la distribution de l’énergie et bien d’autres transformations des entités de contrôle centralisées. Tous les systèmes qui reposent sur la confiance impliquent la présence d’un tiers de confiance. Or nos société reposent sur le principe de confiance. Le développement du commerce et la sophistication de nos organisations sociétales ont été possibles par nos facultés à noter et à mémoriser des faits et à garder des traces des choses que nous souhaitons garder.
Malgré toutes les révolutions passées, nous n’avons jamais été en mesure de dépasser deux limites : celle de consigner des informations de façon collaborative et de garantir l’inaltérabilité et l’inviolabilité des informations consignées dans un registre sans une entité centralisée. Cette limite est aujourd’hui dépassée par la Blockchain. A force de voir des compétitions partout (au bureau, dans le sport, et même en amour…), on a oublié l’existence d’un mécanisme encore plus puissant, validé à la fois par les religions, les mathématiques et la biologie. Ce mécanisme ? La coopération, qu’on pourrait aussi appeler : la machine à créer de la confiance. Et la Blockchain permet le rétablissement de ce mécanisme à tous les niveaux.
Paradoxalement, là où l’intelligence artificielle peut déboucher sur la prise de pouvoir des robots, la Blockchain réhabilite le retour de l’humain au sein de l’écosystème numérique. Cette technologie que certains présentent comme « the world computer » permet de concevoir et de distribuer des projets qui repensent à la fois les organisations politiques, économiques et sociales. Mais au-delà de l’impact organisationnel qu’elle peut impliquer, elle offre une issue face aux logiques de rente. En effet, tout projet économique et plus particulièrement les projets numériques, dépendent des coûts de structure et d’exécution. L’une des conséquences de ce fait est de rendre tout projet de changement majeur ou ambitieux fortement dépendant d’un appel au capital (fonds d’investissement, business angels, banques…). Les changements possibles sont ceux décidés par une élite économique installée, qui ne valide que les projets ayant une rentabilité économique à court-terme.
Ainsi, la Blockchain invalide les pouvoirs économiques, politiques ou sociaux sans valeur ajoutée en rendant possible le développement de services autonomes équivalents à moindre coût.
*****
Première parution de cet article sur le site de Participation & Spiritualité musulmanes (PSM).
Lire aussi :
La révolte des robots : pourquoi l’intelligence artificielle pose les bonnes questions
Malgré toutes les révolutions passées, nous n’avons jamais été en mesure de dépasser deux limites : celle de consigner des informations de façon collaborative et de garantir l’inaltérabilité et l’inviolabilité des informations consignées dans un registre sans une entité centralisée. Cette limite est aujourd’hui dépassée par la Blockchain. A force de voir des compétitions partout (au bureau, dans le sport, et même en amour…), on a oublié l’existence d’un mécanisme encore plus puissant, validé à la fois par les religions, les mathématiques et la biologie. Ce mécanisme ? La coopération, qu’on pourrait aussi appeler : la machine à créer de la confiance. Et la Blockchain permet le rétablissement de ce mécanisme à tous les niveaux.
Paradoxalement, là où l’intelligence artificielle peut déboucher sur la prise de pouvoir des robots, la Blockchain réhabilite le retour de l’humain au sein de l’écosystème numérique. Cette technologie que certains présentent comme « the world computer » permet de concevoir et de distribuer des projets qui repensent à la fois les organisations politiques, économiques et sociales. Mais au-delà de l’impact organisationnel qu’elle peut impliquer, elle offre une issue face aux logiques de rente. En effet, tout projet économique et plus particulièrement les projets numériques, dépendent des coûts de structure et d’exécution. L’une des conséquences de ce fait est de rendre tout projet de changement majeur ou ambitieux fortement dépendant d’un appel au capital (fonds d’investissement, business angels, banques…). Les changements possibles sont ceux décidés par une élite économique installée, qui ne valide que les projets ayant une rentabilité économique à court-terme.
Ainsi, la Blockchain invalide les pouvoirs économiques, politiques ou sociaux sans valeur ajoutée en rendant possible le développement de services autonomes équivalents à moindre coût.
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Première parution de cet article sur le site de Participation & Spiritualité musulmanes (PSM).
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