Edouard Philippe © Capture vidéo France Inter
Pour Édouard Philippe, le cadre actuel de la laïcité « n'est peut-être pas en mesure de traiter » le problème d'un islam traversé par des « aspirations obscurantistes » contraires à la République. Instaurer « un régime particulier » pour le culte musulman à travers un « concordat » qui permettrait à l’Etat d’intervenir directement dans l’organisation de cette religion, c'est donc l'idée que pose l'ex-Premier ministre sur la table dans son livre Des lieux qui disent (JC Lattès).
Cette idée d'un traitement différencié pour les musulmans de France, que le maire du Havre a évoqué lors d'une interview sur France Inter le 13 septembre, a fait bondir des universitaires et des intellectuels, qui ont dénoncé une « dérive dangereuse » dans une tribune parue samedi 16 septembre dans L'Obs.
« Il faut prendre la mesure de ces propos. C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau envisage explicitement un traitement différencié des religions et une remise en cause aussi brutale de la loi de 1905 », écrivent les signataires parmi lesquels on retrouve l'économiste Pierre Khalfa, l'historien Jean Baubérot, le politiste Bertrand Badie, le président de la LDH Patrick Baudouin, les écrivaines Kaouatar Harchi et Annie Ernaux, et l'ancien député Noël Mamère.
« Rappelons que cette dernière instaure d’une part une double séparation, celle des institutions publiques et du religieux et par conséquence la liberté des religions à s’organiser comme elles l’entendent et d’autre part l’égalité des religions devant la loi. C’est à ces deux principes fondamentaux qu’Edouard Philippe s’attaque », poursuivent-ils.
Cette « rupture dans l’égalité de traitement des religions », avec un islam qui serait traité différemment, et la remise en cause de « l’égalité des citoyen.es devant la loi » rappelent, selon les signataires, le refus des autorités françaises d'appliquer la loi de 1905 dans les colonies, notamment en Algérie française, et leurs conséquences sur les populations dites indigènes.
« On voit là où aboutit la hantise de l’islam et une islamophobie qui maintenant s’assume sans vergogne », estiment les universitaires, qui notent que l'ensemble des religions, et pas uniquement l'islam, « sont en permanence traversées par des conflits internes entre des conceptions totalitaires qui visent à imposer leur dogme à la société et celles qui en respectent la diversité. La laïcité, telle que la loi de 1905 l’inscrit dans le droit, a permis sinon d’éviter les conflits (...), du moins d’avoir un cadre pour les traiter. C’est ce cadre qu’Edouard Philippe envisage de remettre en cause et ce sont encore les musulmanes et musulmans qui en paieront le prix. ».
Cette idée d'un traitement différencié pour les musulmans de France, que le maire du Havre a évoqué lors d'une interview sur France Inter le 13 septembre, a fait bondir des universitaires et des intellectuels, qui ont dénoncé une « dérive dangereuse » dans une tribune parue samedi 16 septembre dans L'Obs.
« Il faut prendre la mesure de ces propos. C’est la première fois qu’un responsable politique de ce niveau envisage explicitement un traitement différencié des religions et une remise en cause aussi brutale de la loi de 1905 », écrivent les signataires parmi lesquels on retrouve l'économiste Pierre Khalfa, l'historien Jean Baubérot, le politiste Bertrand Badie, le président de la LDH Patrick Baudouin, les écrivaines Kaouatar Harchi et Annie Ernaux, et l'ancien député Noël Mamère.
« Rappelons que cette dernière instaure d’une part une double séparation, celle des institutions publiques et du religieux et par conséquence la liberté des religions à s’organiser comme elles l’entendent et d’autre part l’égalité des religions devant la loi. C’est à ces deux principes fondamentaux qu’Edouard Philippe s’attaque », poursuivent-ils.
Cette « rupture dans l’égalité de traitement des religions », avec un islam qui serait traité différemment, et la remise en cause de « l’égalité des citoyen.es devant la loi » rappelent, selon les signataires, le refus des autorités françaises d'appliquer la loi de 1905 dans les colonies, notamment en Algérie française, et leurs conséquences sur les populations dites indigènes.
« On voit là où aboutit la hantise de l’islam et une islamophobie qui maintenant s’assume sans vergogne », estiment les universitaires, qui notent que l'ensemble des religions, et pas uniquement l'islam, « sont en permanence traversées par des conflits internes entre des conceptions totalitaires qui visent à imposer leur dogme à la société et celles qui en respectent la diversité. La laïcité, telle que la loi de 1905 l’inscrit dans le droit, a permis sinon d’éviter les conflits (...), du moins d’avoir un cadre pour les traiter. C’est ce cadre qu’Edouard Philippe envisage de remettre en cause et ce sont encore les musulmanes et musulmans qui en paieront le prix. ».