Le Conseil Régional du Culte Musulman Ile de France Centre débute cette nouvelle année sur des chapeaux de roues. Pris dans la tourmente du débat autour du foulard à l’école, et dans cette nouvelle islamophobie, la communauté musulmane attend beaucoup de cette instance représentative. Autour d’une réunion qui a eut lieu ce dimanche 4 janvier à Porte de la chapelle, le CRCM a tracé les grandes orientations des chantiers en cours autour du culte religieux en France.
Soixante huit associations étaient invitées à cette grande réunion du CRCM Ile de France Centre. Des femmes et des hommes de différentes sensibilités musulmanes se retrouvaient autour de la table de discussion. Ils devaient débattre du rôle et des enjeux de cette instance représentative. L’instant est solennel et le président du CRCM, Lhaj Thami Breze qui est aussi le président de l’UOIF (Union des Organisations Islamiques en France) souligne l’importance de la « Fraternité qui prime sur toutes considérations et appartenances musulmanes ». Une fraternité indispensable, surtout aujourd’hui dans « ce climat d’hostilité à la présence musulmane en France » ajoute-t-il en faisant référence au projet de loi contre le foulard.
Des dispositions claires pour 2004
Pour cette année, cinq grandes orientations ont été données : La défense de la dignité et des intérets du culte musulman, l’établissement d’un rapport entre le culte musulman et les pouvoirs publics, répondre aux demandes des acteurs qui sont concernés par le fait musulman et encourager le dialogue inter-religieux. Pour mener à bien ces orientations, neuf commissions ont été créées parmi lesquelles, les commissions chargées de l’organisation, de l’aumônerie, des fêtes religieuses, de la communication, des imams, du dialogue inter-religieux, de l’enseignement, des finances et des mosquées.
« La carte électorale est un pouvoir »
L’inquiétude et la consternation sont partagées par tous les présents. Presque tous les acteurs sociaux musulmans sont interpellés par la tournure actuelle du débat autour de la laïcité. La dénonciation de ce projet de loi fait l’unanimité. Car ce projet constitue « une restriction des libertés individuelles ». Le sujet occupera longuement la réunion. Pour la Porte-parole de la Ligue française de la femme musulmane, notre « 11 septembre à nous, c’est une injustice au pays des Droits de l’Homme ». Elle dénonce la « recrudescence des actes islamophobes et xénophobes à l’encontre des femmes voilées » comme « la conséquence d’un projet de loi qui n’a pas encore été voté ».
Quant à Hajj Hamza, responsable de la mosquée de rue Mira à Paris, il en appelle au « vote sanction ». « Nous allons dire non à la loi, et pour cela, il faut appeler nos jeunes avec leur carte électorale, mobilisons donc nos jeunes citoyens français », s’insurge-t-il. Un autre responsable s’indigne du discours du Présidant Chirac au sujet de la fameuse « main de Fatma » tolérée par la commission Stasi : « Nous ne sommes pas une religion de superstition, déclare-t-il, mais une religion de sciences, de l’Ecriture ! ». Il appelle à la collaboration avec les chrétiens « orthodoxes, protestants et catholiques qui ont soutenu avec force les musulmans ».
« L’avenir des musulmans de France dépendra de notre force de mobilisation »
Pour clore cette réunion, le vice président du CFCM, Fouad Alaoui qui est aussi secrétaire général de l’UOIF, dénonce la gravité de la situation actuelle de l’Islam de France : « Il est nécessaire que les musulmans aillent frapper à la porte des parlementaires et qu’ils leur disent en brandissant leur carte électorale : « vous avez votre avenir politique entre vos mains, cela dépend du vote que vous allez faire. Votez en faveur de la loi et vous n’aurez pas ma voix électorale » » ! M Alaoui insistera sur la nécessité de ne pas se limiter aux manifestations : « le 17 janvier, des gens vont manifester. C’est un droit, mais maintenant c’est un devoir ! Une manifestation débute et se termine et il faut penser « l’après manifestation » ». Il invitera les parents à
«L’avenir des musulmans de France dépendra de notre force de mobilisation » conclut M. Lhaj Thami Breze.