« Vox populi, vox Dei ! », avait déclaré Dalil Boubakeur, en juillet 2013, pour justifier le retour de veste de la Grande Mosquée de Paris (GMP) quant à la date du premier jour du Ramadan.
Cette année, la fédération, qui a toujours la présidence du Conseil français du culte musulman (CFCM), a décidé de remettre en place ses fameuses Nuits du doute à l'issue desquelles le début et la fin du mois du jeûne sont fixés.
Comme avant. Enfin, plus tout à fait : la donne a changé dès le moment où la GMP a pris la décision, avec d'autres fédérations musulmanes de France, d'adopter le calcul astronomique comme le moyen le plus approprié de définir le calendrier islamique, de le confirmer pour ensuite… faire CTRL+Z par la pression des réseaux sociaux.
Cette année, la fédération, qui a toujours la présidence du Conseil français du culte musulman (CFCM), a décidé de remettre en place ses fameuses Nuits du doute à l'issue desquelles le début et la fin du mois du jeûne sont fixés.
Comme avant. Enfin, plus tout à fait : la donne a changé dès le moment où la GMP a pris la décision, avec d'autres fédérations musulmanes de France, d'adopter le calcul astronomique comme le moyen le plus approprié de définir le calendrier islamique, de le confirmer pour ensuite… faire CTRL+Z par la pression des réseaux sociaux.
La pédagogie ? Pas cette année !
Toutes les instances du culte musulman ont bel et bien fait preuve d’un manque certain du sens de la pédagogie : le CFCM, faible qu'il est, ne pouvait pas espérer voir sa décision être appliquée sans transition. Tandis que l’UOIF multiplie les réunions ces deux derniers mois pour expliquer sa position dite « pro-calcul », le CFCM – sans les fédérations turques – a confirmé, mercredi 18 juin, la tenue de la première Nuit du doute le 27 juin et appuyé son opposition à fixer le mois du Ramadan en avance.
Pour le CFCM, une « période de transition » est nécessaire pour promouvoir un calendrier musulman fondé sur les calculs, ce qui implique un temps d'explication de sa part. Or, on peut légitimement se poser la question du quand il viendra.
Ne vous y trompez pas, l’instance ne remet aucunement en cause le fond de son choix du 9 mai 2013. En apparence, en revanche, l’annonce d’une Nuit du doute telle qu'elle a été faite donne le sentiment auprès du public musulman que l'institution se range du côté des tenants de l’observation oculaire à tout prix – dont certains sont lancés dans une campagne de discréditation très remarquée sur les réseaux sociaux contre les calculs –, mais sans que cela suive dans les actes puisque aucune observation lunaire ne sera effectuée le 27 juin par la GMP.
Pour le CFCM, une « période de transition » est nécessaire pour promouvoir un calendrier musulman fondé sur les calculs, ce qui implique un temps d'explication de sa part. Or, on peut légitimement se poser la question du quand il viendra.
Ne vous y trompez pas, l’instance ne remet aucunement en cause le fond de son choix du 9 mai 2013. En apparence, en revanche, l’annonce d’une Nuit du doute telle qu'elle a été faite donne le sentiment auprès du public musulman que l'institution se range du côté des tenants de l’observation oculaire à tout prix – dont certains sont lancés dans une campagne de discréditation très remarquée sur les réseaux sociaux contre les calculs –, mais sans que cela suive dans les actes puisque aucune observation lunaire ne sera effectuée le 27 juin par la GMP.
Une méthode qui renforce ses opposants
La Grande Mosquée de Paris – la fédération pour être plus exact – n’observera pas la Lune ? Non, et elle ne l’a jamais fait ! Elle n'a jamais dit qu'elle le faisait non plus mais tel n'est pas le cas dans l'esprit du musulman lambda.
Nos sources sont unanimes : si on s'en tient à la décennie qui suit 2003, date de création du CFCM, la Nuit du doute s’est toujours résumée à des retrouvailles entre les fédérations durant lesquelles les annonces de pays musulmans sont attendues, spécifiquement celles de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte. Pas de contacts sur le terrain, on se contente de surveiller les médias. De leur décision naîtra un choix, appuyé par les données astronomiques fournies par l’Observatoire de Paris-Meudon afin de s’assurer si la Lune est visible ou non dans ces pays. Il est en effet déjà arrivé, par le passé, que des pays annoncent avoir vu la Lune quand cela était astronomiquement impossible...
Au bout du compte, « on ne suivait aucune règle, on se fiait à l’ambiance » pour faire un choix, nous déclare un responsable du CFCM dont on taira volontairement le nom. « Pour dire qu’on n’a pas vu, il faut sortir ! On est loin de respecter la Tradition. (…) La méthode astronomique nous épargne au moins les discussions », dira-t-il ensuite.
L’observation de la Lune à l’œil nu, aidé ou non des calculs, est un avis fondé ; suivre les décisions prises ailleurs, aussi. Alors pourquoi critiquer maintenant cette « Nuit du doute » alors que cela fait des années qu’elle se déroule ainsi, entend-on déjà dire ? Parce que les faits cités plus haut étaient inconnus du grand public, amené à croire que la GMP effectue l'observation.
Nul doute, la Grande Mosquée de Paris veut maintenir le monopole de l’annonce du premier et du dernier jour du Ramadan et ne pas le laisser à des associations comme l’Observatoire lunaire des musulmans de France (OLMF) qui défendent une approche très littéraliste des Textes. Sans le vouloir, la GMP renforce l’avis auquel elle s’oppose, rendant plus difficile à entendre les arguments du CFCM en faveur des calculs.
Nos sources sont unanimes : si on s'en tient à la décennie qui suit 2003, date de création du CFCM, la Nuit du doute s’est toujours résumée à des retrouvailles entre les fédérations durant lesquelles les annonces de pays musulmans sont attendues, spécifiquement celles de l'Arabie Saoudite et de l'Egypte. Pas de contacts sur le terrain, on se contente de surveiller les médias. De leur décision naîtra un choix, appuyé par les données astronomiques fournies par l’Observatoire de Paris-Meudon afin de s’assurer si la Lune est visible ou non dans ces pays. Il est en effet déjà arrivé, par le passé, que des pays annoncent avoir vu la Lune quand cela était astronomiquement impossible...
Au bout du compte, « on ne suivait aucune règle, on se fiait à l’ambiance » pour faire un choix, nous déclare un responsable du CFCM dont on taira volontairement le nom. « Pour dire qu’on n’a pas vu, il faut sortir ! On est loin de respecter la Tradition. (…) La méthode astronomique nous épargne au moins les discussions », dira-t-il ensuite.
L’observation de la Lune à l’œil nu, aidé ou non des calculs, est un avis fondé ; suivre les décisions prises ailleurs, aussi. Alors pourquoi critiquer maintenant cette « Nuit du doute » alors que cela fait des années qu’elle se déroule ainsi, entend-on déjà dire ? Parce que les faits cités plus haut étaient inconnus du grand public, amené à croire que la GMP effectue l'observation.
Nul doute, la Grande Mosquée de Paris veut maintenir le monopole de l’annonce du premier et du dernier jour du Ramadan et ne pas le laisser à des associations comme l’Observatoire lunaire des musulmans de France (OLMF) qui défendent une approche très littéraliste des Textes. Sans le vouloir, la GMP renforce l’avis auquel elle s’oppose, rendant plus difficile à entendre les arguments du CFCM en faveur des calculs.
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