L’enseignement ici portera sur le prophète Yona (Jonas en grec, Yûnus en arabe) qui nous servira de guide pour le périlleux voyage dans lequel l’humanité semble embarquée en ce début de siècle. Après une première partie expliquant l’identité de ce prophète et son rapport au Divin dans une époque de grands bouleversements, cette seconde partie fait le point sur les nombreux enseignements cachés dans le merveilleux récit de ce prophète.
L’initiation d’un Prophète
L’enseignement commença pour Yûnus dans le bateau, alors que la tempête provoquait à la fois la panique à bord et un élan désespéré de dévotion. Alors que la Bible nous en fait un récit complet et détaillé, pourquoi le Coran ne nous en dit rien ? En sommes-nous sûrs ? Relisons la sourate Yûnus, nous y trouverons une magnifique description de cet épisode qui, s’appliquant à l’histoire de Jonas, est susceptible de s’appliquer à d’autres situations analogues :
« C’est Lui qui vous fait aller sur la terre ferme et sur la mer. Si bien que quand vous êtes sur des navires et que ces navires les emportent sous un bon vent, dans l’allégresse générale, alors les assaille un vent violent , de toute part déferlent sur eux les vagues; on se voit encerclé, on invoque Dieu, on Lui voue la foncière religion : “Si Tu nous sauves de ce péril, oh ! comme nous Te serons reconnaissants !” et après qu’il les aura sauvés, les voici qui se déchaînent sur la terre, à contre vérité. (…) Dieu convie à la demeure de paix. Il guide qui Il veut à la voie de Rectitude. » (Sourate 10, versets 22-23, 25)
Un appel à la paix qui passe par la tribulation, secousse qui pourrait s’étendre à toutes les Nations, mais toujours dans un seul but : que soit entendu l’appel à la Paix durable et que soit retrouvée la voie de rectitude qui mène à ce but. Cela, Yûnus le savait, lui qui dormait profondément sans se laisser distraire par cette crise passagère. Mais qu’ignorait-il donc encore pour que l’histoire ne s’arrête point ici ?
Le célèbre maître spirituel Junayd (IXe siècle) répond à cette question dans son interprétation du verset 87, sourate 21, en disant que Yûnus pensa que « nous n’étions pas capable de lui faire voir la mesure de son âme en sa colère envers nos serviteurs » (zanna an lan naqdir nurîhi qadara nafsih fî sakhatih ‘alâ ‘ibâdinâ). Restait donc à lui faire voir, au-delà du voile de l’égo, en quelle mesure son âme était encore emplie de colère à l’égard des serviteurs de Dieu, fils d’Israël ou habitants de Ninive. Yûnus aimait Dieu, mais n’avait pas encore réalisé cet amour de façon “descendante”, par un amour universel de toutes les créatures, au-delà des mérites et des fautes de ces dernières. Voilà ce qu’il lui restait à comprendre. Un récit est en cela remarquable, celui rapporté par al-Tabarî et Ibn Kathîr, selon le musnad d’al-Bazzâr :
« Lorsque Dieu voulut emprisonner (habs) Jonas dans le ventre du poisson, Il inspira au poisson que sa chair ne devait en subir aucun mal et que ses os ne devaient point être brisés. Le poisson le saisit alors et l’emmena jusqu’à sa maison dans la mer. Lorsqu’il fut parvenu aux abysses (asfal al-bahr), Jonas entendit un doux murmure (hissan). Il se dit alors en lui-même : qu’est-ce que cela ? Dieu, exalté soit-Il, lui inspira, alors qu’il se trouvait dans le ventre du poisson : ce sont les glorifications que m’adressent les animaux marins (tasbîh dawwâb al-bahr). Dès lors, il proclama lui aussi la gloire et la transcendance de son Seigneur si bien que les anges entendirent ses glorifications et dirent : Notre Seigneur, nous entendons une voix faible venu d’une terre étrangère ! Et Dieu de dire : C’est mon serviteur Jonas qui m’a désobéi, je l’ai donc enfermé dans le ventre du poisson. Ils dirent : le serviteur intègre (al-’abd al-sâlih) dont s’élevait vers Toi chaque jour et chaque nuit l’œuvre réparatrice ? Il dit : Oui. Ils intercédèrent alors en sa faveur (fa-shafa’û lah) si bien qu’il ordonna au poisson de le rejeter sur la côte alors qu’il était malade (wa huwa saqîm). »
« C’est Lui qui vous fait aller sur la terre ferme et sur la mer. Si bien que quand vous êtes sur des navires et que ces navires les emportent sous un bon vent, dans l’allégresse générale, alors les assaille un vent violent , de toute part déferlent sur eux les vagues; on se voit encerclé, on invoque Dieu, on Lui voue la foncière religion : “Si Tu nous sauves de ce péril, oh ! comme nous Te serons reconnaissants !” et après qu’il les aura sauvés, les voici qui se déchaînent sur la terre, à contre vérité. (…) Dieu convie à la demeure de paix. Il guide qui Il veut à la voie de Rectitude. » (Sourate 10, versets 22-23, 25)
Un appel à la paix qui passe par la tribulation, secousse qui pourrait s’étendre à toutes les Nations, mais toujours dans un seul but : que soit entendu l’appel à la Paix durable et que soit retrouvée la voie de rectitude qui mène à ce but. Cela, Yûnus le savait, lui qui dormait profondément sans se laisser distraire par cette crise passagère. Mais qu’ignorait-il donc encore pour que l’histoire ne s’arrête point ici ?
Le célèbre maître spirituel Junayd (IXe siècle) répond à cette question dans son interprétation du verset 87, sourate 21, en disant que Yûnus pensa que « nous n’étions pas capable de lui faire voir la mesure de son âme en sa colère envers nos serviteurs » (zanna an lan naqdir nurîhi qadara nafsih fî sakhatih ‘alâ ‘ibâdinâ). Restait donc à lui faire voir, au-delà du voile de l’égo, en quelle mesure son âme était encore emplie de colère à l’égard des serviteurs de Dieu, fils d’Israël ou habitants de Ninive. Yûnus aimait Dieu, mais n’avait pas encore réalisé cet amour de façon “descendante”, par un amour universel de toutes les créatures, au-delà des mérites et des fautes de ces dernières. Voilà ce qu’il lui restait à comprendre. Un récit est en cela remarquable, celui rapporté par al-Tabarî et Ibn Kathîr, selon le musnad d’al-Bazzâr :
« Lorsque Dieu voulut emprisonner (habs) Jonas dans le ventre du poisson, Il inspira au poisson que sa chair ne devait en subir aucun mal et que ses os ne devaient point être brisés. Le poisson le saisit alors et l’emmena jusqu’à sa maison dans la mer. Lorsqu’il fut parvenu aux abysses (asfal al-bahr), Jonas entendit un doux murmure (hissan). Il se dit alors en lui-même : qu’est-ce que cela ? Dieu, exalté soit-Il, lui inspira, alors qu’il se trouvait dans le ventre du poisson : ce sont les glorifications que m’adressent les animaux marins (tasbîh dawwâb al-bahr). Dès lors, il proclama lui aussi la gloire et la transcendance de son Seigneur si bien que les anges entendirent ses glorifications et dirent : Notre Seigneur, nous entendons une voix faible venu d’une terre étrangère ! Et Dieu de dire : C’est mon serviteur Jonas qui m’a désobéi, je l’ai donc enfermé dans le ventre du poisson. Ils dirent : le serviteur intègre (al-’abd al-sâlih) dont s’élevait vers Toi chaque jour et chaque nuit l’œuvre réparatrice ? Il dit : Oui. Ils intercédèrent alors en sa faveur (fa-shafa’û lah) si bien qu’il ordonna au poisson de le rejeter sur la côte alors qu’il était malade (wa huwa saqîm). »
Au moins quatre enseignements à en tirer
De nombreux enseignements sont cachés en ce merveilleux récit, sans prétention de notre part à les avoir tous saisis, mais en voici déjà quelques-uns que nous soumettons à votre sagacité.
1- L’enseignement que reçut Jonas dû se faire dans des conditions particulières, celles de la retraite et de l’isolement. Pourquoi ? En raison du recul nécessaire pour agir en homme de Dieu, dans le détachement du monde et de son mouvement frénétique. Jonas qui avait fui de l’Orient vers l’Occident, du Royaume d’Israël jusqu’à Tarsis, devait maintenant s’isoler du monde des humains, quitter les continents pour retrouver au cœur de la nuit, au cœur du poisson, au cœur de l’océan, le sens de la verticalité.
2- Cette verticalité nous est indiquée par ce dialogue entre les « Eaux d’en haut » et les « Eaux d’en-bas » en présence du Seigneur. Ainsi voyons-nous Jonas apprendre de non-humains, les monstres marins, animaux redoutables, le langage de glorification et d’exaltation de la Transcendance divine (al-tasbîh). Yon, la colombe se souvient du langage des oiseaux à l’écoute du chant des baleines, « en quoi réside un Rappel pour quiconque possède un cœur, ou tend l’oreille et porte témoignage ». Touché par ce langage, Yûnus proclame à son tour l’unicité de son Seigneur, reprend conscience de la majesté, de la puissance et de la sagesse du Créateur des cieux et de la terre. Il comprend son erreur et la ridicule portée de sa vision en comparaison avec cette symphonie universelle dont témoignent mêmes les abysses. Il s’attribue alors la faute, proclame son injustice passée, et réconcilie justice divine et miséricorde, subordonnant toujours la première à la seconde, mais sans trouble ni colère, dans un état de paix et de pleine confiance (tawakkul).
3- Le langage de Jonas, langage d’homme médiateur entre les créatures terrestres et célestes, est entendu des anges. Une voix « venue d’une terre étrange » comme nous le dit le récit. N’est-ce pas là une reprise de l’histoire d’Adam dont la voix proclama jadis les Noms divins, lui qui était une « terre étrange », mêlée d’eau et d’argile, remplie de l’Esprit de Dieu, créée par les mains de Dieu, formée à son image ? Jonas semble ici avoir pleinement repris conscience de ce que signifie être humain : être un pont entre le ciel et la terre, maintenir la présence de Dieu par la lieutenance d’une conscience éveillée et bienveillante, en charge de la préservation de l’ensemble des êtres, malgré leurs faiblesses et leurs imperfections relatives.
4- Le dialogue entre Dieu et ses anges synthétise finalement cette réflexion sur la justice et la miséricorde. Certes oui, Jonas a fauté, mais la faute d’un prophète serait, selon nous, encore comptée comme bonne action ! Son attitude montrait de fait encore une imperfection blâmable dans sa réalisation du Tawhîd, ce que Dieu assume pleinement dans le récit, décidant d’enfermer Jonas et de l’astreindre à une retraite forcée. La prière de Jonas et l’intercession des anges qui s’en suivra nous démontre l’efficacité de la prière et de la réminiscence du Divin, seules à même de nous assurer une paix intérieure durable et à nous permettre d’avancer malgré nos erreurs et fautes passées.
La suite du récit est connue : après avoir été enseigné par le règne animal sous-marin, Jonas fut libéré du poisson sur les rives du Tigre à Ninive. Là, il appela la ville au repentir, les mit en garde et obtint un repentir immédiat du roi et du peuple. Néanmoins, cela l’irrita encore pensant à la récalcitrance de son peuple et voyant la facilité avec laquelle les ennemis d’Israël étaient accueillis dans la miséricorde divine, malgré leur violence. Là aussi, Dieu dut lui enseigner à scruter son âme et à saisir les raisons de sa colère, cette fois par le règne végétal, en faisant pousser au-dessus de lui une plante de ricin qui lui procura de l’ombre dans son lieu de retraite. Une plante bienfaisante que Dieu fit mourir le lendemain, provoquant l’indignation de Jonas :
« Et Dieu dit à Jonas : "Est-ce à bon droit que tu te chagrines à cause de ce ricin?" Il répondit: "Je m’en chagrine à bon droit, au point de désirer la mort." L’Éternel répliqua : "Quoi ! Tu as souci de ce ricin qui ne t’a coûté aucune peine, que tu n’as point fait pousser, qu’une nuit a vu naître, qu’une nuit a vu périr : et moi je n’épargnerais pas Ninive, cette grande ville, qui renferme plus de douze myriades d’êtres humains, incapables de distinguer leur main droite de leur main gauche, et un bétail considérable !" » (Jonas 4, 9-11)
Et c’est ainsi que l’exemple du retour à Dieu de Ninive est considéré comme unique dans le Coran : « Que n’y eut-il de cité pour croire, et que sa foi lui servit ! si ce n’est le peuple de Jonas. Quand ils crurent, Nous dissipâmes sur eux le tourment d’infamie en la vie d’ici-bas, et de celle-ci leur donnâmes pour un temps jouissance. » (Sourate 10, verset 98)
1- L’enseignement que reçut Jonas dû se faire dans des conditions particulières, celles de la retraite et de l’isolement. Pourquoi ? En raison du recul nécessaire pour agir en homme de Dieu, dans le détachement du monde et de son mouvement frénétique. Jonas qui avait fui de l’Orient vers l’Occident, du Royaume d’Israël jusqu’à Tarsis, devait maintenant s’isoler du monde des humains, quitter les continents pour retrouver au cœur de la nuit, au cœur du poisson, au cœur de l’océan, le sens de la verticalité.
2- Cette verticalité nous est indiquée par ce dialogue entre les « Eaux d’en haut » et les « Eaux d’en-bas » en présence du Seigneur. Ainsi voyons-nous Jonas apprendre de non-humains, les monstres marins, animaux redoutables, le langage de glorification et d’exaltation de la Transcendance divine (al-tasbîh). Yon, la colombe se souvient du langage des oiseaux à l’écoute du chant des baleines, « en quoi réside un Rappel pour quiconque possède un cœur, ou tend l’oreille et porte témoignage ». Touché par ce langage, Yûnus proclame à son tour l’unicité de son Seigneur, reprend conscience de la majesté, de la puissance et de la sagesse du Créateur des cieux et de la terre. Il comprend son erreur et la ridicule portée de sa vision en comparaison avec cette symphonie universelle dont témoignent mêmes les abysses. Il s’attribue alors la faute, proclame son injustice passée, et réconcilie justice divine et miséricorde, subordonnant toujours la première à la seconde, mais sans trouble ni colère, dans un état de paix et de pleine confiance (tawakkul).
3- Le langage de Jonas, langage d’homme médiateur entre les créatures terrestres et célestes, est entendu des anges. Une voix « venue d’une terre étrange » comme nous le dit le récit. N’est-ce pas là une reprise de l’histoire d’Adam dont la voix proclama jadis les Noms divins, lui qui était une « terre étrange », mêlée d’eau et d’argile, remplie de l’Esprit de Dieu, créée par les mains de Dieu, formée à son image ? Jonas semble ici avoir pleinement repris conscience de ce que signifie être humain : être un pont entre le ciel et la terre, maintenir la présence de Dieu par la lieutenance d’une conscience éveillée et bienveillante, en charge de la préservation de l’ensemble des êtres, malgré leurs faiblesses et leurs imperfections relatives.
4- Le dialogue entre Dieu et ses anges synthétise finalement cette réflexion sur la justice et la miséricorde. Certes oui, Jonas a fauté, mais la faute d’un prophète serait, selon nous, encore comptée comme bonne action ! Son attitude montrait de fait encore une imperfection blâmable dans sa réalisation du Tawhîd, ce que Dieu assume pleinement dans le récit, décidant d’enfermer Jonas et de l’astreindre à une retraite forcée. La prière de Jonas et l’intercession des anges qui s’en suivra nous démontre l’efficacité de la prière et de la réminiscence du Divin, seules à même de nous assurer une paix intérieure durable et à nous permettre d’avancer malgré nos erreurs et fautes passées.
La suite du récit est connue : après avoir été enseigné par le règne animal sous-marin, Jonas fut libéré du poisson sur les rives du Tigre à Ninive. Là, il appela la ville au repentir, les mit en garde et obtint un repentir immédiat du roi et du peuple. Néanmoins, cela l’irrita encore pensant à la récalcitrance de son peuple et voyant la facilité avec laquelle les ennemis d’Israël étaient accueillis dans la miséricorde divine, malgré leur violence. Là aussi, Dieu dut lui enseigner à scruter son âme et à saisir les raisons de sa colère, cette fois par le règne végétal, en faisant pousser au-dessus de lui une plante de ricin qui lui procura de l’ombre dans son lieu de retraite. Une plante bienfaisante que Dieu fit mourir le lendemain, provoquant l’indignation de Jonas :
« Et Dieu dit à Jonas : "Est-ce à bon droit que tu te chagrines à cause de ce ricin?" Il répondit: "Je m’en chagrine à bon droit, au point de désirer la mort." L’Éternel répliqua : "Quoi ! Tu as souci de ce ricin qui ne t’a coûté aucune peine, que tu n’as point fait pousser, qu’une nuit a vu naître, qu’une nuit a vu périr : et moi je n’épargnerais pas Ninive, cette grande ville, qui renferme plus de douze myriades d’êtres humains, incapables de distinguer leur main droite de leur main gauche, et un bétail considérable !" » (Jonas 4, 9-11)
Et c’est ainsi que l’exemple du retour à Dieu de Ninive est considéré comme unique dans le Coran : « Que n’y eut-il de cité pour croire, et que sa foi lui servit ! si ce n’est le peuple de Jonas. Quand ils crurent, Nous dissipâmes sur eux le tourment d’infamie en la vie d’ici-bas, et de celle-ci leur donnâmes pour un temps jouissance. » (Sourate 10, verset 98)
Une leçon d’actualité
Quels sont les enseignements que ce récit nous permet de tirer pour notre époque ? Il serait présomptueux d’en faire une recension exhaustive, tant cette figure messianique que fut Yûnus n’a cessé et ne cessera d’alimenter les consciences. Soulignons néanmoins quelques leçons importantes :
1- La nécessité de ne pas céder à la colère face à notre incompréhension du monde et de sa complexité. Nous n’insisterons jamais assez sur ce point à l’époque des réseaux sociaux, où la communication mondialisée et instantanée créent de véritables banques de colères, pour reprendre l’expression de Peter Sloterdijk.
2- La prise de conscience de la situation inédite de ce « tout-monde », semblable au vaisseau bondé qui rassemblait alors des individus de toutes les nations, et qui préfigurait les temps messianiques où toutes les nations auront conscience de cette promiscuité en raison d’interdépendances innombrables. La pandémie, le réchauffement climatique et les événements politiques internationaux actuels sont autant d’exemples concrets de ces interdépendances qui font que, de gré ou de force, nous sommes tous embarqués dans un même bateau et amenés à collaborer pour un futur meilleur.
3- La nécessité pour celui qui aspire à la paix, de se souvenir de la miséricorde universelle, mais aussi de la réaliser concrètement dans un amour universel des humains et des non-humains (animaux et végétaux). Réaliser l’Unité, c’est comprendre que tout est dans tout, et que Tout est Un.
4- Apprendre à écouter l’harmonie universelle, à travers le chant des baleines, le chant des oiseaux, le chant des vents, la musique céleste, toutes ces choses que nous ne percevons que difficilement en raison du vacarme et de l’agitation des humains.
5- Dépasser le cloisonnement et la retraite au sein de notre religion, de nos confréries, de nos cultures, pour dépasser la dualité et les apparentes oppositions qui nous empêchent d’entrer en dialogue avec autrui et faire œuvre réparatrice au profit de la famille humaine.
Prendre du recul et de la hauteur, être capable de s’engager dans les obscures profondeurs, pour se réaliser pleinement dans le sens de la hauteur, de la largeur et de la profondeur ; tant d’enseignements que nous livre Yûnus, figure de l’œuvre messianique et de la Présence mohammadienne, envoyée comme Miséricorde pour les mondes.
« Et Dieu se refuse à les châtier tant que tu résides (Ô Mohammad) en eux ; Dieu ne veut pas Se faire Celui-qui-les-châtie, alors qu’ils implorent recouvrement. » (Sourate 8, verset 33)
*****
Sébastien Nechelput est diplômé en Langue et littérature arabes (ULB) ainsi qu’en Histoire du christianisme (ULB) et enseignant agrégé dans le secondaire à Bruxelles. Il accompagne les retraites Conscience Soufie durant lesquelles il propose aux participant.e.s des enseignements soufis.
Lire aussi :
Le prophète Jonas, sayyiduna Yunus, modèle pour une mondialité apaisée (1/2)
Vivre intérieurement l’Unicité (Tawhîd)
Ibn Arabî ou la doctrine de l’universel
1- La nécessité de ne pas céder à la colère face à notre incompréhension du monde et de sa complexité. Nous n’insisterons jamais assez sur ce point à l’époque des réseaux sociaux, où la communication mondialisée et instantanée créent de véritables banques de colères, pour reprendre l’expression de Peter Sloterdijk.
2- La prise de conscience de la situation inédite de ce « tout-monde », semblable au vaisseau bondé qui rassemblait alors des individus de toutes les nations, et qui préfigurait les temps messianiques où toutes les nations auront conscience de cette promiscuité en raison d’interdépendances innombrables. La pandémie, le réchauffement climatique et les événements politiques internationaux actuels sont autant d’exemples concrets de ces interdépendances qui font que, de gré ou de force, nous sommes tous embarqués dans un même bateau et amenés à collaborer pour un futur meilleur.
3- La nécessité pour celui qui aspire à la paix, de se souvenir de la miséricorde universelle, mais aussi de la réaliser concrètement dans un amour universel des humains et des non-humains (animaux et végétaux). Réaliser l’Unité, c’est comprendre que tout est dans tout, et que Tout est Un.
4- Apprendre à écouter l’harmonie universelle, à travers le chant des baleines, le chant des oiseaux, le chant des vents, la musique céleste, toutes ces choses que nous ne percevons que difficilement en raison du vacarme et de l’agitation des humains.
5- Dépasser le cloisonnement et la retraite au sein de notre religion, de nos confréries, de nos cultures, pour dépasser la dualité et les apparentes oppositions qui nous empêchent d’entrer en dialogue avec autrui et faire œuvre réparatrice au profit de la famille humaine.
Prendre du recul et de la hauteur, être capable de s’engager dans les obscures profondeurs, pour se réaliser pleinement dans le sens de la hauteur, de la largeur et de la profondeur ; tant d’enseignements que nous livre Yûnus, figure de l’œuvre messianique et de la Présence mohammadienne, envoyée comme Miséricorde pour les mondes.
« Et Dieu se refuse à les châtier tant que tu résides (Ô Mohammad) en eux ; Dieu ne veut pas Se faire Celui-qui-les-châtie, alors qu’ils implorent recouvrement. » (Sourate 8, verset 33)
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Sébastien Nechelput est diplômé en Langue et littérature arabes (ULB) ainsi qu’en Histoire du christianisme (ULB) et enseignant agrégé dans le secondaire à Bruxelles. Il accompagne les retraites Conscience Soufie durant lesquelles il propose aux participant.e.s des enseignements soufis.
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Le prophète Jonas, sayyiduna Yunus, modèle pour une mondialité apaisée (1/2)
Vivre intérieurement l’Unicité (Tawhîd)
Ibn Arabî ou la doctrine de l’universel