Invitée à s’exprimer sur LCI sur la polémique entourant l’octroi d’une subvention publique à la mosquée Eyyub Sultan de Strasbourg, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, a fait un faux pas en déclarant, mardi 23 mars, que les imams de France devraient « considérer » le mariage entre deux personnes du même sexe dans leurs prêches « comme le disent les lois de la République française ».
A cette fin, elle a fait valoir la charte des principes pour l’islam de France que la fédération Milli Görüs a refusé de signer. Un document « engageant » aux yeux de Marlène Schiappa : « L’idée, ce n’est pas de mettre sa signature mais de savoir comment on s’engage pour l’égalité femmes-hommes, pour la lutte contre l’homophobie. »
« Est-ce que dans les prêches on considérera que deux hommes ont le droit de s’aimer et de se marier, comme deux femmes ont le droit de s’aimer et de se marier comme le disent les lois de la République française ? C’est cela que dit la charte », poursuit-elle. Or, l'extrême majorité des responsables religieux musulmans, comme chrétiens et juifs, sont opposés à l'union entre des personnes du même sexe.
A cette fin, elle a fait valoir la charte des principes pour l’islam de France que la fédération Milli Görüs a refusé de signer. Un document « engageant » aux yeux de Marlène Schiappa : « L’idée, ce n’est pas de mettre sa signature mais de savoir comment on s’engage pour l’égalité femmes-hommes, pour la lutte contre l’homophobie. »
« Est-ce que dans les prêches on considérera que deux hommes ont le droit de s’aimer et de se marier, comme deux femmes ont le droit de s’aimer et de se marier comme le disent les lois de la République française ? C’est cela que dit la charte », poursuit-elle. Or, l'extrême majorité des responsables religieux musulmans, comme chrétiens et juifs, sont opposés à l'union entre des personnes du même sexe.
Ses propos ont ému de nombreux musulmans sur les réseaux sociaux et ont remonté aux oreilles de la Grande Mosquée de Paris. Son recteur Chems-Eddine Hafiz a dénoncé, jeudi 25 mars, les déclarations « incompréhensibles et inacceptables » de la ministre, « qui marquent une violation du droit et bafouent les réalités religieuses ». « Madame Schiappa doit respecter notre charte des principes et nos enseignements religieux », lance-t-il avec véhémence.
« D’abord, cette charte n’est pas un acte du gouvernement mais un engagement des fédérations musulmanes et je demande instamment au gouvernement de respecter le travail de ces fédérations, qui agissent avec esprit de responsabilité et indépendance », assure-t-il, voulant battre en brèche du même coup l'idée, répandue parmi des musulmans, d'une charte dictée par les autorités aux fédérations musulmanes.
Rappelant que la charte y formule « le principe d’égalité entre tous les êtres humains » et « le refus de toute discrimination liée à l’homosexualité », Chems-Eddine Hafiz affirme l’existence d’une « grande différence entre refuser toute discrimination notamment pour un motif d’orientation sexuelle et adhérer au mariage homosexuel ».
« Comme les autres religions monothéistes, l’islam ne reconnaît le mariage qu’entre les personnes de sexe différent. Aucune autorité publique ou politique ne peut dicter une doctrine religieuse », appuie-t-il. « Cette charte est notre affaire, et je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams. Que resterait-il de la liberté de religion ? Que resterait-il de la laïcité ? »
Mise à jour : Abdallah Zekri, qui préside l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie, a aussi dénoncé des déclarations « pour le moins choquante(s) ». « Marlène Schiappa ne se rend-elle pas compte qu’elle entraîne dans son torrent d’inepties les responsables du culte musulman qui ont conçu la charte des imams, les discréditant ainsi d’une façon malencontreuse aux yeux de la communauté musulmane qu’ils représentent et les vouant aux gémonies des extrémistes qui profiteront de l’occasion pour leur faire porter la responsabilité de tels écarts inexcusables ? », s’interroge-t-il.
La ministre « interfère gravement dans un domaine qui la dépasse, s’autoproclamant théologienne et s’autorisant des fatwas sans qu’elle en ait ni les facultés intellectuelles ni la légitimité cultuelle », déclare Abdallah Zekri, ajoutant que « ce grave dérapage, qui est malheureusement loin d’être le premier, dénote une volonté chez la ministre d’instaurer une sorte de clergé qu’elle semble vouloir imposer à l’islam de France et dont elle se voudrait l’inspiratrice. On n’a pas entendu Mme Schiappa "enrichir" les religions autres que l’islam de ses avis juridiques dont elle voudrait que les musulmans de France s’imprègnent ».
Du côté de Milli Görüs, « cette déclaration déplorable, démontre une fois de plus l’ingérence des politiques dans le religieux et ceci n’est plus supportable ». « Nous tenons à saluer la condamnation des propos maladroits de Madame Schiappa de la part de la Grande Mosquée de Paris qui démontre clairement que sur les sujets tels que le mariage (homosexuel), il n’y a pas de divergence entre les fédérations musulmanes », signifie la fédération.
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Rappelant que la charte y formule « le principe d’égalité entre tous les êtres humains » et « le refus de toute discrimination liée à l’homosexualité », Chems-Eddine Hafiz affirme l’existence d’une « grande différence entre refuser toute discrimination notamment pour un motif d’orientation sexuelle et adhérer au mariage homosexuel ».
« Comme les autres religions monothéistes, l’islam ne reconnaît le mariage qu’entre les personnes de sexe différent. Aucune autorité publique ou politique ne peut dicter une doctrine religieuse », appuie-t-il. « Cette charte est notre affaire, et je dénie à un ministre la capacité de dicter les prêches des imams. Que resterait-il de la liberté de religion ? Que resterait-il de la laïcité ? »
Mise à jour : Abdallah Zekri, qui préside l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie, a aussi dénoncé des déclarations « pour le moins choquante(s) ». « Marlène Schiappa ne se rend-elle pas compte qu’elle entraîne dans son torrent d’inepties les responsables du culte musulman qui ont conçu la charte des imams, les discréditant ainsi d’une façon malencontreuse aux yeux de la communauté musulmane qu’ils représentent et les vouant aux gémonies des extrémistes qui profiteront de l’occasion pour leur faire porter la responsabilité de tels écarts inexcusables ? », s’interroge-t-il.
La ministre « interfère gravement dans un domaine qui la dépasse, s’autoproclamant théologienne et s’autorisant des fatwas sans qu’elle en ait ni les facultés intellectuelles ni la légitimité cultuelle », déclare Abdallah Zekri, ajoutant que « ce grave dérapage, qui est malheureusement loin d’être le premier, dénote une volonté chez la ministre d’instaurer une sorte de clergé qu’elle semble vouloir imposer à l’islam de France et dont elle se voudrait l’inspiratrice. On n’a pas entendu Mme Schiappa "enrichir" les religions autres que l’islam de ses avis juridiques dont elle voudrait que les musulmans de France s’imprègnent ».
Du côté de Milli Görüs, « cette déclaration déplorable, démontre une fois de plus l’ingérence des politiques dans le religieux et ceci n’est plus supportable ». « Nous tenons à saluer la condamnation des propos maladroits de Madame Schiappa de la part de la Grande Mosquée de Paris qui démontre clairement que sur les sujets tels que le mariage (homosexuel), il n’y a pas de divergence entre les fédérations musulmanes », signifie la fédération.
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