Personne n’osait plus le soir
Affronter les boulevards.
Dès que la peur hante les rues
Les loups s’en viennent la nuit venue
Attirés par l’odeur du sang.
Il en vint des mille et des cents
Dans ce foutu pays, la France
Jusqu’à ce que les hommes aient retrouvé
L’amour et la fraternité
(Albert Vidalie - Serge Reggiani)
Et oui, l’histoire se répète avec ses tragédies, ses flots de sang et de haine. Cet Homo homini lupus est trop souvent sans scrupules, poursuivant ses intérêts au préjudice des autres. Et nous en avons eu le 13 novembre dernier une bien sale illustration. Les cicatrices ne s‘effaceront pas de sitôt, une nation, un peuple, une humanité ont été scarifiés par les rafales de voyous drogués, assoiffés d’une vengeance venue du fond des âges, d’une préhistoire sanguinaire autant que barbare. La France est un immense pays, fort de traditions et de volontés à résister, à s’opposer. Elle l’a prouvé si souvent, elle le fera encore une fois et saura renaître de ses cendres douloureuses. Nous pouvons lui faire confiance, mais...
Attention, ne la laissons pas se répandre dans la sensiblerie douteuse et la compassion surjouée. Cela suffit de voir ces attroupements larmoyants devant une poignée de fleurs et de bougies avec la main baladeuse sur une omoplate voûtée ployant sous des peines de circonstance. Nous n’en sommes plus là, une guerre sans pitié est déclarée, les causes sont à revoir sous la loupe de la réflexion et de la lucidité, pas de l’émotion calibrée et parfaitement orchestrée par des politiques assoiffés d’imminences électorales.
La France est une nation laïque et chaque religion y a sa place, sans discrimination, à condition qu’elle ne s’échappe pas de la sphère privée, alors que la politique elle, appartient à tous, là aussi sans ségrégation.
L’Etat doit faciliter la construction de mosquées, la formation d’imams compétents et cultivés dans un souci français et national. La Tour Eiffel ne doit pas se transformer en ex-voto païen et le drapeau bleu, blanc, rouge a d’autres objectifs bien plus nobles que celui de sécher les larmes de crocodiles de jeunes gens en mal d’affection. Prions chacun dans nos propres lieux de culte pour les âmes de cette jeunesse fauchée par une autre jeunesse qui, par manque de science, s’est fourvoyée dans les catacombes de l’horreur.
Tout en respectant et partageant avec justesse et noblesse les peines des familles, les prises de position sincères ou la compassion partagée par les prières associées à un deuil cruel et si injuste, ne laissons à personne le soin d’éradiquer cette hydre infâme, ce sinistre Daesh, soldatesque lâche et veule, sans honneur.
Rentrez donc chez vous, et en cette période d’état d’urgence prenez soin de vous et protégez vos familles. N’offrez pas vos gorges au sabre, ne laissez pas la chance à la malchance. Il s’agit de traverser une période dangereuse sans y laisser sa vie. Il sera temps de « donner la leçon », ils la méritent, ils n’y échapperont pas.
La résistance n’est pas de s’attabler à une terrasse ou d’aller écouter quelques musicos plus ou moins connus, non. Ont vraiment résisté ceux qui, il y a quelques décades, se sont levés contre les nazis ou autres oppresseurs, ceux qui ont fait les indépendances d’un patrie au péril et au sacrifice de leur vie, ceux qui ont hurlé de douleur rue Lauriston dans les sous-sols de la Gestapo pour qu’un peuple se redresse. Pas ceux qui sifflent un mojito place de la République. Ils ne résistent à rien du tout, ils s’apitoient entre eux jusqu’à la prochaine rafale où les survivants allumeront encore un Annapurna de bougies et montreront aux yeux du monde une France couchée, larmoyante, indigne d’un passé prestigieux, fait de ces hommes et de ces femmes dont les noms s’égrènent en chapelet de gloire sur les stèles de nos villages.
Et avec Camus, n’oublions pas que, « si nous avons fait la guerre, un jour il faudra faire la paix ».
*****
Youssef Chems est écrivain.
Affronter les boulevards.
Dès que la peur hante les rues
Les loups s’en viennent la nuit venue
Attirés par l’odeur du sang.
Il en vint des mille et des cents
Dans ce foutu pays, la France
Jusqu’à ce que les hommes aient retrouvé
L’amour et la fraternité
(Albert Vidalie - Serge Reggiani)
Et oui, l’histoire se répète avec ses tragédies, ses flots de sang et de haine. Cet Homo homini lupus est trop souvent sans scrupules, poursuivant ses intérêts au préjudice des autres. Et nous en avons eu le 13 novembre dernier une bien sale illustration. Les cicatrices ne s‘effaceront pas de sitôt, une nation, un peuple, une humanité ont été scarifiés par les rafales de voyous drogués, assoiffés d’une vengeance venue du fond des âges, d’une préhistoire sanguinaire autant que barbare. La France est un immense pays, fort de traditions et de volontés à résister, à s’opposer. Elle l’a prouvé si souvent, elle le fera encore une fois et saura renaître de ses cendres douloureuses. Nous pouvons lui faire confiance, mais...
Attention, ne la laissons pas se répandre dans la sensiblerie douteuse et la compassion surjouée. Cela suffit de voir ces attroupements larmoyants devant une poignée de fleurs et de bougies avec la main baladeuse sur une omoplate voûtée ployant sous des peines de circonstance. Nous n’en sommes plus là, une guerre sans pitié est déclarée, les causes sont à revoir sous la loupe de la réflexion et de la lucidité, pas de l’émotion calibrée et parfaitement orchestrée par des politiques assoiffés d’imminences électorales.
La France est une nation laïque et chaque religion y a sa place, sans discrimination, à condition qu’elle ne s’échappe pas de la sphère privée, alors que la politique elle, appartient à tous, là aussi sans ségrégation.
L’Etat doit faciliter la construction de mosquées, la formation d’imams compétents et cultivés dans un souci français et national. La Tour Eiffel ne doit pas se transformer en ex-voto païen et le drapeau bleu, blanc, rouge a d’autres objectifs bien plus nobles que celui de sécher les larmes de crocodiles de jeunes gens en mal d’affection. Prions chacun dans nos propres lieux de culte pour les âmes de cette jeunesse fauchée par une autre jeunesse qui, par manque de science, s’est fourvoyée dans les catacombes de l’horreur.
Tout en respectant et partageant avec justesse et noblesse les peines des familles, les prises de position sincères ou la compassion partagée par les prières associées à un deuil cruel et si injuste, ne laissons à personne le soin d’éradiquer cette hydre infâme, ce sinistre Daesh, soldatesque lâche et veule, sans honneur.
Rentrez donc chez vous, et en cette période d’état d’urgence prenez soin de vous et protégez vos familles. N’offrez pas vos gorges au sabre, ne laissez pas la chance à la malchance. Il s’agit de traverser une période dangereuse sans y laisser sa vie. Il sera temps de « donner la leçon », ils la méritent, ils n’y échapperont pas.
La résistance n’est pas de s’attabler à une terrasse ou d’aller écouter quelques musicos plus ou moins connus, non. Ont vraiment résisté ceux qui, il y a quelques décades, se sont levés contre les nazis ou autres oppresseurs, ceux qui ont fait les indépendances d’un patrie au péril et au sacrifice de leur vie, ceux qui ont hurlé de douleur rue Lauriston dans les sous-sols de la Gestapo pour qu’un peuple se redresse. Pas ceux qui sifflent un mojito place de la République. Ils ne résistent à rien du tout, ils s’apitoient entre eux jusqu’à la prochaine rafale où les survivants allumeront encore un Annapurna de bougies et montreront aux yeux du monde une France couchée, larmoyante, indigne d’un passé prestigieux, fait de ces hommes et de ces femmes dont les noms s’égrènent en chapelet de gloire sur les stèles de nos villages.
Et avec Camus, n’oublions pas que, « si nous avons fait la guerre, un jour il faudra faire la paix ».
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Youssef Chems est écrivain.
Lire aussi :
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Déclarons enfin la guerre à Daesh !
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