L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a invité vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à "jouer un rôle moteur" en faveur d'une réorientation de la recherche médicale au profit des "maladies négligées", affligeant les pays en développement.
Critiquant "l'inertie" et le "retard pris dans la réponse aux maladies infectieuses", le président de MSF Jean-Hervé Bradol s'est inquiété de voir l'OMS "traîner des pieds" face à une proposition de résolution présentée par le Kenya et le Brésil avant l'Assemblée mondiale de la Santé qui s'ouvre le 22 mai à Genève. "Cette résolution dit que l'agenda de la recherche et du développement doit être basé sur les besoins des malades", a-t-il résumé devant la presse.
Sur 1.556 nouvelles molécules de médicament commercialisées dans le monde entre 1975 et 2004, seulement 21 étaient destinées aux maladies négligées, dont 8 pour le paludisme et 3 pour la tuberculose, a expliqué Pierre Chirac (MSF). Hors paludisme et tuberculose, "au cours des trente dernières années, le nombre de médicaments concernant les maladies les plus négligées est donc de dix", avait-il résumé dans un article publié la semaine dernière dans la revue médicale britannique The Lancet.
Parmi ces dix médicaments, deux concernent la maladie de Chagas, deux la leishmaniose et deux la maladie du sommeil (un demi-million de victimes en Afrique chaque année). La recherche sur ces maladies est essentiellement soutenue par des fondations et associations privées, alors qu'il faudrait un investissement public à long terme, fait valoir MSF, qui appelle l'OMS à prendre une "initiative forte".
"Pour modifier le cours de la maladie du sommeil, il faut faire appel aux outils de l'innovation, à ce que la science peut apporter de plus puissant", a relevé Philippe Champey de l'association DNDi (Drugs for Neglected Diseases Initiative) fondée par des instituts publics (Brésil, Kenya, Inde, Malaysie), l'Institut Pasteur et MSF. Pour la tuberculose, qui tue près de 5.000 personnes par jour dans le monde, le vaccin n'est que partiellement efficace, "les tests de diagnostic datent de la fin du 19e siècle et le traitement antibiotique, dont le plus jeune a 40 ans, reste toxique", regrette le Dr Bradol.
Face au besoin de tests rapides contre le sida dans les pays pauvres, MSF a lancé un partenariat avec l'Unité de développement des diagnostics de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni), mais ce type de recherche devrait être entrepris à "plus large échelle", selon MSF.
Critiquant "l'inertie" et le "retard pris dans la réponse aux maladies infectieuses", le président de MSF Jean-Hervé Bradol s'est inquiété de voir l'OMS "traîner des pieds" face à une proposition de résolution présentée par le Kenya et le Brésil avant l'Assemblée mondiale de la Santé qui s'ouvre le 22 mai à Genève. "Cette résolution dit que l'agenda de la recherche et du développement doit être basé sur les besoins des malades", a-t-il résumé devant la presse.
Sur 1.556 nouvelles molécules de médicament commercialisées dans le monde entre 1975 et 2004, seulement 21 étaient destinées aux maladies négligées, dont 8 pour le paludisme et 3 pour la tuberculose, a expliqué Pierre Chirac (MSF). Hors paludisme et tuberculose, "au cours des trente dernières années, le nombre de médicaments concernant les maladies les plus négligées est donc de dix", avait-il résumé dans un article publié la semaine dernière dans la revue médicale britannique The Lancet.
Parmi ces dix médicaments, deux concernent la maladie de Chagas, deux la leishmaniose et deux la maladie du sommeil (un demi-million de victimes en Afrique chaque année). La recherche sur ces maladies est essentiellement soutenue par des fondations et associations privées, alors qu'il faudrait un investissement public à long terme, fait valoir MSF, qui appelle l'OMS à prendre une "initiative forte".
"Pour modifier le cours de la maladie du sommeil, il faut faire appel aux outils de l'innovation, à ce que la science peut apporter de plus puissant", a relevé Philippe Champey de l'association DNDi (Drugs for Neglected Diseases Initiative) fondée par des instituts publics (Brésil, Kenya, Inde, Malaysie), l'Institut Pasteur et MSF. Pour la tuberculose, qui tue près de 5.000 personnes par jour dans le monde, le vaccin n'est que partiellement efficace, "les tests de diagnostic datent de la fin du 19e siècle et le traitement antibiotique, dont le plus jeune a 40 ans, reste toxique", regrette le Dr Bradol.
Face au besoin de tests rapides contre le sida dans les pays pauvres, MSF a lancé un partenariat avec l'Unité de développement des diagnostics de l'Université de Cambridge (Royaume-Uni), mais ce type de recherche devrait être entrepris à "plus large échelle", selon MSF.