Sur le vif
Plusieurs églises ont été incendiées, mercredi 16 août, à Jaranwala, dans l'est du Pendjab, au Pakistan, après une affaire présumée de blasphème.
Des centaines de personnes ont pris d'assaut le quartier à majorité chrétienne de la ville, a indiqué à l'AFP la police de la zone. Selon un rapport de police que la chaine américaine CNN a pu consulter, les violences se sont produites apres que deux hommes chrétiens ont été inculpés pour avoir « profané le Saint Coran et injurié le prophète Mahomet ».
Des appels à manifester ont été lancés par des fanatiques musulmans, tandis que des photos et des vidéos de pages du Coran brûlées ont été partagées entre habitants, « ce qui a provoqué un tollé », a déclaré à l'AFP Rana Imran Jamil, porte-parole des services de secours de la ville. Selon cette même source, quatre églises ont été incendiées mais la Commission nationale des droits de l'Homme en recense huit.* Un cimetière a aussi été profané. Aucun mort n'a été enregistré à ce jour mais de nombreux habitants chrétiens ont dû fuir leur quartier par peur d'être victimes des persécutions.
« Nous, évêques, prêtres et laïcs, sommes profondément peinés et affligés par les évènements à Jaranwala (...). Une église est en train d'être brûlée au moment où j'écris ce message », a fait part sur X (ex-Twitter) l'évêque Azad Marshall mercredi 16 août. « Des Bibles ont été profanées et des chrétiens ont été torturés et harcelés après avoir été accusés à tort d'avoir profané le Saint Coran », assure ce représentant catholique de l'Eglise du Pakistan, appelant à l'action « ceux qui rendent la justice et assurent la sécurité de tous les citoyens pour qu'ils interviennent immédiatement et nous assurent que nos vies sont précieuses dans notre propre patrie qui vient de célébrer l'indépendance et la liberté ».
Lire aussi : Inde - Pakistan : 75 ans après la partition, le rêve de la réconciliation toujours impossible
Une centaine de personnes soupçonnées de s'en être prises à des églises et à des habitations de chrétiens ont été arrêtées. En réponse à l'évêque, le nouveau Premier ministre pakistanais par intérim, Anwaar Ul Haq Kakar a promis des « des mesures sévères (...) contre ceux qui violent la loi et ciblent les minorités ». Avant de conclure : « Soyez assurés que le gouvernement du Pakistan se tient aux côtés de nos citoyens sur un même pied d'égalité. »
*Mise à jour lundi 21 août : Le dernier bilan matériel fait état de 19 églises incendiées. Au moins 89 maisons appartenant à des chrétiens ont aussi été détruites. Les autorités locales, qui ont déployé ces derniers jours des forces de sécurité autour des églises du Penjab, ont annoncé, dimanche 20 août, que les familles affectées recevront une indemnité financière à hauteur de deux millions de roupies (6 200 €). La police a arrêté 160 personnes suspectées d'avoir participé aux émeutes anti-chrétiennes.
Mise à jour jeudi 24 août : Avec le gouvernement, des leaders religieux musulmans manifestent leur solidarité envers les chrétiens, [voici comment.]https://www.saphirnews.com/Pakistan-la-solidarite-affichee-du-gouvernement-et-de-leaders-musulmans-envers-les-chretiens_a29811.html
Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : Le blasphème, un pousse-au-crime légitimé par l’islam ?
Lire aussi :
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Pakistan : les lois anti-blasphème étendues malgré leur utilisation frauduleuse
Des centaines de personnes ont pris d'assaut le quartier à majorité chrétienne de la ville, a indiqué à l'AFP la police de la zone. Selon un rapport de police que la chaine américaine CNN a pu consulter, les violences se sont produites apres que deux hommes chrétiens ont été inculpés pour avoir « profané le Saint Coran et injurié le prophète Mahomet ».
Des appels à manifester ont été lancés par des fanatiques musulmans, tandis que des photos et des vidéos de pages du Coran brûlées ont été partagées entre habitants, « ce qui a provoqué un tollé », a déclaré à l'AFP Rana Imran Jamil, porte-parole des services de secours de la ville. Selon cette même source, quatre églises ont été incendiées mais la Commission nationale des droits de l'Homme en recense huit.* Un cimetière a aussi été profané. Aucun mort n'a été enregistré à ce jour mais de nombreux habitants chrétiens ont dû fuir leur quartier par peur d'être victimes des persécutions.
« Nous, évêques, prêtres et laïcs, sommes profondément peinés et affligés par les évènements à Jaranwala (...). Une église est en train d'être brûlée au moment où j'écris ce message », a fait part sur X (ex-Twitter) l'évêque Azad Marshall mercredi 16 août. « Des Bibles ont été profanées et des chrétiens ont été torturés et harcelés après avoir été accusés à tort d'avoir profané le Saint Coran », assure ce représentant catholique de l'Eglise du Pakistan, appelant à l'action « ceux qui rendent la justice et assurent la sécurité de tous les citoyens pour qu'ils interviennent immédiatement et nous assurent que nos vies sont précieuses dans notre propre patrie qui vient de célébrer l'indépendance et la liberté ».
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*Mise à jour lundi 21 août : Le dernier bilan matériel fait état de 19 églises incendiées. Au moins 89 maisons appartenant à des chrétiens ont aussi été détruites. Les autorités locales, qui ont déployé ces derniers jours des forces de sécurité autour des églises du Penjab, ont annoncé, dimanche 20 août, que les familles affectées recevront une indemnité financière à hauteur de deux millions de roupies (6 200 €). La police a arrêté 160 personnes suspectées d'avoir participé aux émeutes anti-chrétiennes.
Mise à jour jeudi 24 août : Avec le gouvernement, des leaders religieux musulmans manifestent leur solidarité envers les chrétiens, [voici comment.]https://www.saphirnews.com/Pakistan-la-solidarite-affichee-du-gouvernement-et-de-leaders-musulmans-envers-les-chretiens_a29811.html
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