Connectez-vous S'inscrire

Ramadan

Ramadan 2025 : la zakat al-fitr et la fidya face à la réévaluation, combien les musulmans de France doivent donner ?

Rédigé par | Vendredi 28 Février 2025

           

Combien les musulmans de France doivent-ils donner au titre de la zakat al-fitr du mois du Ramadan 2025/1446 ? Qu'en est-il de la fidya, la compensation pour les jours non jeûnés ? La plupart des organisations musulmanes ont fait le choix cette année de ne pas modifier le montant de l'aumône par rapport à 2024, sauf le Conseil théologique musulmans de France (CTMF). Explications.



Le Conseil théologique musulmans de France (CTMF) a de nouveau revalorisé le montant de la zakat al-fitr pour le mois du Ramadan 2025/1446. Fixé en 2024 à 9 €, l’aumône spécifique au mois du Ramadan est désormais passée à 10 €. L’organe s’en est expliqué dans une déclaration communiquée à notre rédaction en décembre 2024 et qui reste toujours d’actualité. Le CTMF détermine en effet la valeur de la zakat « plusieurs mois avant le début du Ramadan afin de permettre aux associations humanitaires en charge de sa collecte de disposer de cette information à l’avance, leur permettant ainsi d’organiser efficacement leur communication et leurs préparatifs ».

« En tant qu’obligation religieuse pour tout musulman et droit des nécessiteux », la zakat al-fitr fait l’objet d’une réévaluation annuelle par l’instance, pour qui « l’absence de révision de cette contribution pourrait être perçue comme une atteinte à la part revenant aux démunis ». C’est pourquoi le CTMF a fixé la valeur de l’aumône pour l’année 1446/2025 à 10 €, ceci « en se basant sur le prix moyen de 2,5 kilos de riz » en décembre 2024.

Pour s'inscrire à notre newsletter gratuitement, c'est ici.

Le montant de la fidya revue à la baisse

La fidya, la compensation pour les jours non jeûnés, a en revanche été revue à la baisse. Elle est désormais évaluée à 5 €, contre 9 € pour le mois du Ramadan 1445/2024. Le CTMF a, cette année, pris en considération « le contexte économique difficile et la situation particulière des musulmans souvent concernés par la fidya — principalement des personnes âgées, retraitées, ou atteintes de maladies incurables, incapables d’observer le jeûne du mois de Ramadan, et disposant généralement de faibles revenus » et a abandonné « l’avis juridique qui préconisait l’égalité entre les valeurs de la zakat al-fitr et de la fidya ».

L’organe a en conséquence opté pour l’avis recommandant une fidya équivalente à la moitié de l’aumône du Ramadan, une décision reflétant « une approche équilibrée tenant compte à la fois de l’effort financier des personnes s’acquittant de la fidya et des besoins des pauvres qui en bénéficient ».

Toutefois, le CTMF indique que la somme de 5 € représente « la valeur minimale » de la fidya. Les personnes disposant de moyens suffisants sont donc encouragés à « dépasser cette limite » et de « s’acquitter d’une fidya équivalente à la valeur de la zakat al-fitr, soit 10 €, conformément à l’avis juridique préconisant cette équivalence ». Quant à celles qui sont financièrement incapables de donner 5 €, elles peuvent suivre l’avis juridique réduisant la fidya « au quart de la zakat al-fitr, soit 2,50 € » ou bien ne pas s’en acquitter, précise dans le même temps le CTMF.

Qu’en est-il des autres fédérations musulmanes ?

Le montant de la zakat al-fitr est différent d’une organisation musulmane à une autre, selon les références et les avis théologiques qu’elles choisissent de prendre en compte. Lors du précédent Ramadan, le choix d’augmenter le don à faire n’avait donc pas été suivi par l’ensemble des organisations musulmanes. Plusieurs choisissent encore cette année 2025 de ne pas augmenter la zakat al-fitr comme la Grande Mosquée de Paris, qui incite ses fidèles à faire don de 7 € (5 € pour la fidya).

Le Secours islamique France (SIF) invite plutôt les musulmans à donner 9 €. Même chose pour le Conseil français du culte musulman (CFCM), pour qui le montant prend en compte « les moyens du donateur ainsi que les besoins du bénéficiaire ». « Il existe des divergences légitimes sur l’évaluation du montant de cette aumône, généralement comprise entre 7 et 12 euros, souligne l’organisation. Chaque fidèle peut donc se référer à son autorité religieuse habituelle pour s’acquitter de la somme qu’elle aurait préconisée ».

Lire aussi :
Fin du Ramadan 2024 : la zakat al-fitr à 7 €, 9 € ou 15 € ? La diversité des montants fait débat en France
Ramadan 2024 : le montant de la zakat al-fitr et de la fidya augmente en France, voici pourquoi

Et aussi :
Ramadan 2025 : quel risque de divergence sur la date du début du jeûne en France ?


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


Complete your gift to make an impact