Déception générale de l’ensemble des commerçants qui s’attendaient à une hausse en flèche de leur chiffre d’affaire en ce debut de période de solde d’été 2003. Depuis le début de ce cru, la fréquentation joue au yo-yo. Un jour, ça marche, un autre non. Il y a des jours avec de grands creux. Les commerçants ne travaillent pas de manière constante comme les années précédentes.
Début difficile
En ce début de période de soldes, dans les boutiques, les clients se font peu nombreux par rapport aux années précédentes. Les raisons sont multiples :
Pour la responsable d´un magasin de la Chaussée d'Antin, une artère très commerçante à deux pas des grandes enseignes que sont Le Printemps et les Galeries Lafayette, la baisse d'activités est due à l'absence des étrangers cette année à Paris : « On ne voit pratiquement pas d'Américains ou de Japonais. Ces derniers, notamment, étaient de bons clients qui achetaient beaucoup de maroquinerie. »
La température joue également un rôle essentiel, selon Christian Hermabessière, le directeur de C&A, boulevard Haussmann (Paris IX e). « Le temps, se hasarde-t-il. Il s'est rafraîchi. Quand il faisait très chaud, la semaine dernière, nous avions plus de clients. Les gens achetaient beaucoup de tee-shirts, des vêtements légers. Et puis, il y a aussi les premiers départs en vacances qui font qu'en été ça baisse généralement plus vite que pour les soldes d'hiver ».
Autre caractéristique de ces soldes 2003, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Depuis le début de ce cru, la fréquentation joue au yo-yo. Un jour, ça marche, un autre non. Il y a des jours avec de grands creux. Les commerçants ne travaillent pas de manière constante comme les années précédentes
« En baisse d'environ 20 % par rapport à 2002 »
« Le premier jour, c'était de la folie, mais ça a bien baissé depuis, nous sommes actuellement en baisse d'environ 20 % par rapport à 2002 », confie cette vendeuse en confection. « Il y a même de plus en plus de clientes qui nous rapportent des articles. Elles nous disent que la taille ne va pas et que l'article était pour un proche, mais la vraie raison c'est souvent qu'elles ont trouvé le même article moins cher ailleurs. Malheureusement, la loi nous oblige à reprendre le produit, même si certains magasins ne le font pas... » La plupart des commerçants espèrent prochainement une reprise d'ici la fin du mois de juillet.
L'une des causes de cette morosité ambiante est le fait que les ménages ont tout simplement perdu le moral. Les derniers chiffres de l'INSEE le prouvent : les ménages sont surendettés et deviennent en conséquence moins dépensiers.
D'un point de vue économique, on peut dire que la consommation régresse du fait d´une conjoncture mauvaise. Néanmoins, le consommateur n'est pas un « homo-economicus », il se rend compte que s'endetter pour l'achat de biens « non vitaux » a des conséquences néfastes à terme, tel que le cercle vicieux du surendettement.
Les soldes restent un élément bénéfique pour stimuler la consommation de manière temporaire. Cette période ne peut toutefois pas être un facteur solide de relance des dépenses des ménages ( du fait de l’évolution du moral des ménages et de la conjoncture économique ) . D'autant plus que la politique gouvernementale actuelle pousse à la modération salariale. Cette dernière est un frein réel à la consommation, et donc à la croissance. Le danger aujourd'hui est la déflation. Une baisse générale de prix peut inciter les entreprises à récupérer des marges en baissant les salaires et en détruisant des emplois.