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Dossier - Promouvoir le pluralisme dans le monde, un vecteur de paix indispensable
L’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) cherche à créer une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Elle aspire à une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité. L’année en cours a été désignée « Année africaine de la paix » et placée sous le thème « Taire les armes en Afrique » et ce pour plusieurs raisons.
En 2017, fort du constat selon lequel les conflits armés en Afrique constituaient un obstacle à la réalisation de cet agenda, l’Union Africaine avait lancé une initiative baptisée « Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020 ». Cette initiative se donnait pour ambition de « mettre fin à toutes les guerres, conflits civils, violences basées sur le genre, conflits violents et prévenir le génocide sur le continent » à la fin de cette année. Il est évident que l’institution ne comptait pas éradiquer les conflits armés du continent en une seule année.
Néanmoins, elle pourra faire une évaluation de sa contribution à la résolution des crises et des conflits armés sur le continent depuis sa création, réexaminer le dispositif existant et les projets en cours et enfin susciter l’engagement et la prise d’initiatives en faveur de l’édification d’un dispositif plus efficace dans la prévention et la résolution des conflits africains. La présente analyse s’inscrit donc dans la continuité de la recherche de solutions durables aux conflits armés sur le continent et se propose de mettre en lumière la liaison entre les identités culturelles, religieuses et les conflits armés en Afrique.
L’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) cherche à créer une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Elle aspire à une Afrique vivant dans la paix et dans la sécurité. L’année en cours a été désignée « Année africaine de la paix » et placée sous le thème « Taire les armes en Afrique » et ce pour plusieurs raisons.
En 2017, fort du constat selon lequel les conflits armés en Afrique constituaient un obstacle à la réalisation de cet agenda, l’Union Africaine avait lancé une initiative baptisée « Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020 ». Cette initiative se donnait pour ambition de « mettre fin à toutes les guerres, conflits civils, violences basées sur le genre, conflits violents et prévenir le génocide sur le continent » à la fin de cette année. Il est évident que l’institution ne comptait pas éradiquer les conflits armés du continent en une seule année.
Néanmoins, elle pourra faire une évaluation de sa contribution à la résolution des crises et des conflits armés sur le continent depuis sa création, réexaminer le dispositif existant et les projets en cours et enfin susciter l’engagement et la prise d’initiatives en faveur de l’édification d’un dispositif plus efficace dans la prévention et la résolution des conflits africains. La présente analyse s’inscrit donc dans la continuité de la recherche de solutions durables aux conflits armés sur le continent et se propose de mettre en lumière la liaison entre les identités culturelles, religieuses et les conflits armés en Afrique.
Cartographie des conflits armés en Afrique : une migration des confits interétatiques vers des conflits infranationaux de type identitaire et religieux
Alors que les conflits de types interétatiques ont pratiquement disparu sur le continent africain, les conflits récents ou en cours ont une forte teinte culturelle et religieuse. Le continent africain étant constitué de plusieurs États réputés multiculturels et multiethniques, la communication et la coopération interculturelles au sein des États et à l’échelle continentale doivent être mises au premier plan.
Les conflits identitaires en Afrique, menaces au vivre ensemble
Les expressions « vivre ensemble » et « multiculturalisme » font désormais partie du langage courant mais il n’est pas sûr que tout le monde veuille lui donner la même signification. Pour certains Africains, vivre dans un contexte de diversité culturelle est une opportunité, tandis que d’autres le considèrent encore comme un problème.
La Charte culturelle de l’Afrique, que nous analyserons plus tard dans nos développements, précise « que la diversité culturelle africaine, expression d’une identité est un facteur d’équilibre et de développement au service de l’intégration nationale ». Elle considère que la diversité culturelle est « l’expression d’une même identité (africaine), un facteur d’équilibre à l’intérieur de la nation et une source d’enrichissement mutuel des différentes communautés ». Nous pouvons constater que les liens entre les conflits armés et la diversité des cultures et des religions sont de plus en plus marqués en Afrique.
La discrimination fondée sur l’appartenance ethnoculturelle et le rejet de la différence, résultant des efforts de repli identitaire, nourrissent encore des conflits armés sur le continent. La question de l’« ivoirité » en Côte d’ivoire et celle de la « centrafricanité » des Peuls en République centrafricaine sont des exemples illustratifs. Le rejet par certains de l’anglophonie des Peuls du Nord-Ouest du Cameroun obéit à la même réalité.
Aussi, des tentatives d’uniformisation culturelle ont été adoptées par les jeunes États multinationaux africains afin de renforcer le sentiment d’appartenance à une même nation ou de renforcer la loyauté au pouvoir central, au lendemain des indépendances. Ces tentatives ont souvent été perçues comme une volonté de domination culturelle des minorités par les groupes majoritaires, donnant naissance à des relations conflictuelles entre les composantes culturelles de certains États. Elle entraîne une explosion subite et parfois très brutale dans plusieurs régions du continent. C’est le cas de la crise anglophone qui a refait surface au Cameroun en 2016.
La Charte culturelle de l’Afrique, que nous analyserons plus tard dans nos développements, précise « que la diversité culturelle africaine, expression d’une identité est un facteur d’équilibre et de développement au service de l’intégration nationale ». Elle considère que la diversité culturelle est « l’expression d’une même identité (africaine), un facteur d’équilibre à l’intérieur de la nation et une source d’enrichissement mutuel des différentes communautés ». Nous pouvons constater que les liens entre les conflits armés et la diversité des cultures et des religions sont de plus en plus marqués en Afrique.
La discrimination fondée sur l’appartenance ethnoculturelle et le rejet de la différence, résultant des efforts de repli identitaire, nourrissent encore des conflits armés sur le continent. La question de l’« ivoirité » en Côte d’ivoire et celle de la « centrafricanité » des Peuls en République centrafricaine sont des exemples illustratifs. Le rejet par certains de l’anglophonie des Peuls du Nord-Ouest du Cameroun obéit à la même réalité.
Aussi, des tentatives d’uniformisation culturelle ont été adoptées par les jeunes États multinationaux africains afin de renforcer le sentiment d’appartenance à une même nation ou de renforcer la loyauté au pouvoir central, au lendemain des indépendances. Ces tentatives ont souvent été perçues comme une volonté de domination culturelle des minorités par les groupes majoritaires, donnant naissance à des relations conflictuelles entre les composantes culturelles de certains États. Elle entraîne une explosion subite et parfois très brutale dans plusieurs régions du continent. C’est le cas de la crise anglophone qui a refait surface au Cameroun en 2016.
Des liaisons dangereuses entre culture, religion et politique en Afrique
Certains conflits armés, lorsqu’ils ne résultent pas d’une politisation du fait culturel et religieux, agitent cette fibre comme politique de mobilisation des ressources. Des revendications électorales peuvent se transformer en affrontements intercommunautaires. On a pu l’observer au Bénin, entre un Nord majoritairement musulman et un Sud majoritairement chrétien.
Quand elles ne donnent pas lieu à des conflits armés, ces contestations favorisent des affrontements à distance par l’intermédiaire des réseaux sociaux qui donnent une nouvelle résonnance à la conflictualité interculturelle. C’est le cas avec la manipulation dangereuse des expressions « tontinards » et « sardinards » sur les réseaux sociaux au Cameroun. Ces deux termes ont surgi durant les élections camerounaises de 2018, pour désigner respectivement les soutiens au régime de Biya (sardinards) et les soutiens de Maurice-Kamto (tontinards). Des considérations ethniques se sont greffées à ces termes, qui sont rentrés dans le vocabulaire courant et ont conduit à des affrontements puisque les « sardinards » sont associés aux Beti, ethnie du président Biya, alors que les « tontinards » sont assimilés aux Bamileke, ethnie de Maurice Kamto
Ainsi, de nombreux leaders politiques mobilisent leurs soutiens, d’abord parmi les membres des groupes dont ils sont culturellement plus proches. L’influence de ces formations politiques épouse alors parallèlement les frontières géographiques des groupes culturels auxquels leurs leaders appartiennent. En conséquence, les débats politiques sont devenus des débats intercommunautaires, les victoires politiques des victoires ethniques et les combats politiques des combats interculturels.
Quand elles ne donnent pas lieu à des conflits armés, ces contestations favorisent des affrontements à distance par l’intermédiaire des réseaux sociaux qui donnent une nouvelle résonnance à la conflictualité interculturelle. C’est le cas avec la manipulation dangereuse des expressions « tontinards » et « sardinards » sur les réseaux sociaux au Cameroun. Ces deux termes ont surgi durant les élections camerounaises de 2018, pour désigner respectivement les soutiens au régime de Biya (sardinards) et les soutiens de Maurice-Kamto (tontinards). Des considérations ethniques se sont greffées à ces termes, qui sont rentrés dans le vocabulaire courant et ont conduit à des affrontements puisque les « sardinards » sont associés aux Beti, ethnie du président Biya, alors que les « tontinards » sont assimilés aux Bamileke, ethnie de Maurice Kamto
Ainsi, de nombreux leaders politiques mobilisent leurs soutiens, d’abord parmi les membres des groupes dont ils sont culturellement plus proches. L’influence de ces formations politiques épouse alors parallèlement les frontières géographiques des groupes culturels auxquels leurs leaders appartiennent. En conséquence, les débats politiques sont devenus des débats intercommunautaires, les victoires politiques des victoires ethniques et les combats politiques des combats interculturels.
Le terrorisme islamiste, nouvelle menace à la stabilité
Si le terrorisme islamiste n’épargne aucun continent, il est particulièrement marqué en Afrique. Sa progression des dernières décennies est liée à l’activité de quatre principaux groupes dont Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), Boko Haram, le Mujao, et Al Shebab. D’autres sont plus minoritaires comme Al Mourabitoune, Ansar Eddine, Ansar Al Charia, Ansar Beit al-Maqdess et Ansaru. Si ces groupes affirment tous vouloir restaurer un islam « pur », ils nourrissent des ambitions politiques et territoriales différentes.
En 2017, on estimait déjà à plus de 52000 le nombre de combattants affiliés aux principaux groupes terroristes actifs sur le continent. Au moins huit « groupes djihadistes » sont actifs en Afrique, affiliés à « État Islamique (EI) » ou à Al Qaïda. Ces chiffres justifient l’augmentation spectaculaire du nombre d’attaques terroristes sur le sol africain depuis les années 2000. En 2016 par exemple, trois pays de la bande sahélienne, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, étaient frappés au moins 256 fois. Les données du Global Terrorism Index pour l’année 2019 plaçaient deux pays africains (le Nigeria et la Somalie), parmi les dix pays ayant enregistré le plus grand nombre d’attaques sur leur sol. Entre janvier et septembre 2020, le Cameroun a connu plus d’une cinquantaine d’attaques et incursions du groupe Boko Haram dans sa région de l’Extrême-Nord.
En Afrique australe, le groupe Al Shebab, affilié à État Islamique, qui a déjà fait plus de 1 500 morts au Mozambique entre 2017 et 2020, menace désormais de s’étendre sur d’autres pays de la région. Impuissant face à cette menace et dans l’attente d’un éventuel soutien de ses voisins, l’État mozambicain fait appel à des mercenaires russes et sud-africains pour sécuriser son territoire. La présence des forces militaires françaises et américaines sur le sol africain n’a toujours pas permis d’éradiquer le fléau du terrorisme. Des opérations militaires des États, pris individuellement ou réunis au sein de coalitions (G5 Sahel, Force Multinationale Mixte autour du Lac Tchad), se multiplient mais à chaque fois, les attentats resurgissent et font de nombreuses victimes.
En 2017, on estimait déjà à plus de 52000 le nombre de combattants affiliés aux principaux groupes terroristes actifs sur le continent. Au moins huit « groupes djihadistes » sont actifs en Afrique, affiliés à « État Islamique (EI) » ou à Al Qaïda. Ces chiffres justifient l’augmentation spectaculaire du nombre d’attaques terroristes sur le sol africain depuis les années 2000. En 2016 par exemple, trois pays de la bande sahélienne, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, étaient frappés au moins 256 fois. Les données du Global Terrorism Index pour l’année 2019 plaçaient deux pays africains (le Nigeria et la Somalie), parmi les dix pays ayant enregistré le plus grand nombre d’attaques sur leur sol. Entre janvier et septembre 2020, le Cameroun a connu plus d’une cinquantaine d’attaques et incursions du groupe Boko Haram dans sa région de l’Extrême-Nord.
En Afrique australe, le groupe Al Shebab, affilié à État Islamique, qui a déjà fait plus de 1 500 morts au Mozambique entre 2017 et 2020, menace désormais de s’étendre sur d’autres pays de la région. Impuissant face à cette menace et dans l’attente d’un éventuel soutien de ses voisins, l’État mozambicain fait appel à des mercenaires russes et sud-africains pour sécuriser son territoire. La présence des forces militaires françaises et américaines sur le sol africain n’a toujours pas permis d’éradiquer le fléau du terrorisme. Des opérations militaires des États, pris individuellement ou réunis au sein de coalitions (G5 Sahel, Force Multinationale Mixte autour du Lac Tchad), se multiplient mais à chaque fois, les attentats resurgissent et font de nombreuses victimes.
Efforts de l’Union Africaine en matière de culture et de paix
Plusieurs instruments de l’UA adressent directement les questions de paix et de sécurité, y compris les causes profondes des conflits en Afrique et les droits de l’homme. Ce dispositif qui inclut l’Architecture africaine de paix et de sécurité trouve toute sa pertinence dans la résolution des crises et des conflits en Afrique.
Intéressons-nous particulièrement à quatre d’entre eux, qui s’adressent aux défis analysés précédemment. Nous évoquerons la Convention sur la Prévention et la Lutte contre le Terrorisme ainsi que son protocole additionnel, mais aussi la Charte culturelle de l’Afrique et la Charte de la renaissance culturelle africaine développée pour la substituer.
Intéressons-nous particulièrement à quatre d’entre eux, qui s’adressent aux défis analysés précédemment. Nous évoquerons la Convention sur la Prévention et la Lutte contre le Terrorisme ainsi que son protocole additionnel, mais aussi la Charte culturelle de l’Afrique et la Charte de la renaissance culturelle africaine développée pour la substituer.
- La Convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et son protocole additionnel
Entre 1977 et 2017, huit traités ont été adoptés sur la paix et la sécurité au sein de l’UA. De ces traités, seuls la convention sur la prévention et la lutte contre le terrorisme de 1999 et son protocole additionnel de 2004 traitent spécifiquement du terrorisme. L’article 3 de la convention de 1999 définit l’acte terroriste comme étant : « tout acte ou menace d’acte en violation des lois pénales de l’État susceptible de mettre en danger la vie, l’intégrité physique, les libertés d’une personne ou d’un groupe de personnes ».
En plus de définir le terrorisme, elle le réprime et invite les États à mettre en commun leurs efforts par la coopération pour le combattre. Ceux-ci sont appelés à refuser leurs territoires aux activités qui tendent à planifier, organiser et commettre des actes terroristes. Ils doivent organiser la surveillance des activités transfrontalières en lien avec le trafic d’armes ou d’infiltration des terroristes.
Ils sont également amenés à renforcer la protection des cibles potentielles d’attaques terroristes, à empêcher la constitution de réseaux terroristes transnationaux, et à faciliter le partage des informations sur les terroristes, leurs organisations et leurs activités. Le Protocole à la Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme de 2004 vise une opérationnalisation de la convention qui n’est pas entrée vigueur en raison du nombre limité de ratifications par les États membres de l’UA, y compris certains États touchés par les activités terroristes.
En plus de définir le terrorisme, elle le réprime et invite les États à mettre en commun leurs efforts par la coopération pour le combattre. Ceux-ci sont appelés à refuser leurs territoires aux activités qui tendent à planifier, organiser et commettre des actes terroristes. Ils doivent organiser la surveillance des activités transfrontalières en lien avec le trafic d’armes ou d’infiltration des terroristes.
Ils sont également amenés à renforcer la protection des cibles potentielles d’attaques terroristes, à empêcher la constitution de réseaux terroristes transnationaux, et à faciliter le partage des informations sur les terroristes, leurs organisations et leurs activités. Le Protocole à la Convention de l’OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme de 2004 vise une opérationnalisation de la convention qui n’est pas entrée vigueur en raison du nombre limité de ratifications par les États membres de l’UA, y compris certains États touchés par les activités terroristes.
- La Charte culturelle de l’Afrique
La Charte Culturelle de l’Afrique adoptée en juillet 1976 en vigueur depuis septembre 1990 et mise à jour en 2007 ne concerne pas directement les questions de paix et de sécurité mais constitue une voie majeure au service des États pour la prévention des crises interculturelles sur le continent africain. Elle donne une orientation aux États africains en matière de gestion de la diversité culturelle.
Dans son préambule, elle énonçait déjà l’urgence d'« édifier des systèmes éducatifs qui intègrent les valeurs africaines de civilisation, afin d’assurer l’enracinement de la jeunesse dans la culture africaine et de mobiliser les forces sociales dans la perspective d’une éducation permanente » et celle d’assurer « la promotion des langues africaines, supports et véhicules des héritages culturels dans ce qu’ils ont d’authentique et d’essentiellement populaire ».
Elle énonce également la volonté affirmée des États africains de « renforcer la compréhension entre leurs peuples » et celle de consolider la fraternité entre les Africains et de transcender les divergences ethniques au sein des États. Elle engage ces derniers à « combattre et éliminer toutes les formes d’aliénation, d’oppression et d’aliénation culturelle partout en Afrique ». Outre l’adoption d’un principe visant à assurer l’accès de tous les citoyens à l’éducation et à la culture, la Charte retient le principe de « respect des spécificités et des authenticités nationales dans le domaine de la culture ».
La Charte de la renaissance culturelle africaine proposée en substitution de la Charte culturelle de l’Afrique reprend certaines de ses dispositions mais n’obtient pas encore le nombre de ratifications nécessaires pour entrer en vigueur.
Au sein des États africains pris individuellement, des initiatives qui prennent en compte la nécessité de transformer la manière dont les groupes culturels se perçoivent et interagissent existent. Dans certains cas, des dispositions constitutionnelles proclament la volonté de promouvoir l’égalité entre l’ensemble des citoyens et garantissent la protection des minorités ethnoculturelles et religieuses. Des lois et des institutions sont créées pour promouvoir la diversité et prévenir les crises identitaires et les conflits interculturels. Malheureusement, dans la pratique, on note généralement un contraste entre ces dispositions pertinentes et le comportement des citoyens et de ceux qui incarnent la force publique.
L’UA a également lancé un vaste projet devant aboutir à une opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité. Sur le terrain, les soldats de la force africaine sont employés dans divers théâtres de combats. De même, l’institution panafricaine offre sa médiation pour la résolution des crises identitaires et joue un rôle de premier plan aux côtés des organismes régionaux dans la résolution des crises. De plus, l’UA a affirmé sa disponibilité à jouer un rôle de médiateur dans la crise anglophone au Cameroun. Son rôle est non négligeable dans la résolution de la crise centrafricaine, devenue intercommunautaire, ainsi que dans la création et le fonctionnement de la Force Multinationale Mixte, engagée dans la lutte contre Boko Haram autour du lac Tchad.
*****
Titulaire d’un Master en Histoire Economique et Sociale et diplômé de l’Université d’Athabasca en éducation aux média, information et dialogue interculturel, Aoudou Mounchili est familier de la société civile camerounaise depuis 2014. Fondateur et premier président exécutif de l’association Rural Youth Development Council, il est actuellement Animateur au programme paix et prévention des conflits au sein de l’ONG internationale CIPCRE présente au Cameroun et au Bénin.
Dans son préambule, elle énonçait déjà l’urgence d'« édifier des systèmes éducatifs qui intègrent les valeurs africaines de civilisation, afin d’assurer l’enracinement de la jeunesse dans la culture africaine et de mobiliser les forces sociales dans la perspective d’une éducation permanente » et celle d’assurer « la promotion des langues africaines, supports et véhicules des héritages culturels dans ce qu’ils ont d’authentique et d’essentiellement populaire ».
Elle énonce également la volonté affirmée des États africains de « renforcer la compréhension entre leurs peuples » et celle de consolider la fraternité entre les Africains et de transcender les divergences ethniques au sein des États. Elle engage ces derniers à « combattre et éliminer toutes les formes d’aliénation, d’oppression et d’aliénation culturelle partout en Afrique ». Outre l’adoption d’un principe visant à assurer l’accès de tous les citoyens à l’éducation et à la culture, la Charte retient le principe de « respect des spécificités et des authenticités nationales dans le domaine de la culture ».
La Charte de la renaissance culturelle africaine proposée en substitution de la Charte culturelle de l’Afrique reprend certaines de ses dispositions mais n’obtient pas encore le nombre de ratifications nécessaires pour entrer en vigueur.
Au sein des États africains pris individuellement, des initiatives qui prennent en compte la nécessité de transformer la manière dont les groupes culturels se perçoivent et interagissent existent. Dans certains cas, des dispositions constitutionnelles proclament la volonté de promouvoir l’égalité entre l’ensemble des citoyens et garantissent la protection des minorités ethnoculturelles et religieuses. Des lois et des institutions sont créées pour promouvoir la diversité et prévenir les crises identitaires et les conflits interculturels. Malheureusement, dans la pratique, on note généralement un contraste entre ces dispositions pertinentes et le comportement des citoyens et de ceux qui incarnent la force publique.
L’UA a également lancé un vaste projet devant aboutir à une opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et de sécurité. Sur le terrain, les soldats de la force africaine sont employés dans divers théâtres de combats. De même, l’institution panafricaine offre sa médiation pour la résolution des crises identitaires et joue un rôle de premier plan aux côtés des organismes régionaux dans la résolution des crises. De plus, l’UA a affirmé sa disponibilité à jouer un rôle de médiateur dans la crise anglophone au Cameroun. Son rôle est non négligeable dans la résolution de la crise centrafricaine, devenue intercommunautaire, ainsi que dans la création et le fonctionnement de la Force Multinationale Mixte, engagée dans la lutte contre Boko Haram autour du lac Tchad.
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Titulaire d’un Master en Histoire Economique et Sociale et diplômé de l’Université d’Athabasca en éducation aux média, information et dialogue interculturel, Aoudou Mounchili est familier de la société civile camerounaise depuis 2014. Fondateur et premier président exécutif de l’association Rural Youth Development Council, il est actuellement Animateur au programme paix et prévention des conflits au sein de l’ONG internationale CIPCRE présente au Cameroun et au Bénin.