C’est à l’aune de l’histoire de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane et de la Guadeloupe, qui sont des créations d’État par l’intermédiaire de la traite et de l’esclavagisme ayant suivi la colonisation, que l’on peut mesurer l’ampleur de la crise. Les DOM-TOM sont marqués par l’histoire et l’on retrouve aujourd’hui la géographie sociétale qui prévalait à l’époque : plus on est noir, plus on est pauvre…comme si la pauvreté était forcément concomitante et intrinsèque à la couleur de peau, héritage de la hiérarchie des couleurs issue de l’esclavage colonial. Le travail d’histoire s’avère là plus que nécessaire pour faire sortir les mentalités, les chiffres et les faits de la structure colonialiste, qui, si elle a disparu sur le plan juridique, perdure dans ses conséquences.
On ne peut donc se satisfaire de l’étonnement de certains - a fortiori lorsqu’on occupe un poste à responsabilités - lié à la découverte d’une situation, du manque d’information et d’historicité qui traversent les problématiques ainsi révélées. Ces enjeux doivent être traités à tous les niveaux et dans tous les secteurs concernés (économie, social, éducation, culture).
On ne peut non plus ignorer qu’au fondement même des crises qui ébranlent notre pays, se pose, imbriquée à la question sociale, la question raciale. Certes, les points culminants de cette crise sont la vie chère, le chômage endémique et la grande précarité, mais il ne faut pas oublier qu’ils sont liés à l’insuffisance ancestrale de considération, à la non possibilité d’ériger un véritable espace de développement économique, social et culturel, à l’insuffisance de possibilité de mobilité sociale, ainsi qu’à une non prise au sérieux des enjeux. Qu’on ne s’y trompe pas, donc, la question est raciale plus que sociale et économique. Et il arrive qu’elle soit seulement raciale et fonctionne de manière autonome : la personne a un bon salaire, les parents travaillent, elle a même un nom et prénom français, des diplômes, mais elle est discriminée. Pas parce qu’elle est pauvre, mais parce qu’elle est noire. Le seul prisme de la question sociale s’avère alors insuffisant pour comprendre et endiguer ces mécanismes.
On ne peut donc se satisfaire de l’étonnement de certains - a fortiori lorsqu’on occupe un poste à responsabilités - lié à la découverte d’une situation, du manque d’information et d’historicité qui traversent les problématiques ainsi révélées. Ces enjeux doivent être traités à tous les niveaux et dans tous les secteurs concernés (économie, social, éducation, culture).
On ne peut non plus ignorer qu’au fondement même des crises qui ébranlent notre pays, se pose, imbriquée à la question sociale, la question raciale. Certes, les points culminants de cette crise sont la vie chère, le chômage endémique et la grande précarité, mais il ne faut pas oublier qu’ils sont liés à l’insuffisance ancestrale de considération, à la non possibilité d’ériger un véritable espace de développement économique, social et culturel, à l’insuffisance de possibilité de mobilité sociale, ainsi qu’à une non prise au sérieux des enjeux. Qu’on ne s’y trompe pas, donc, la question est raciale plus que sociale et économique. Et il arrive qu’elle soit seulement raciale et fonctionne de manière autonome : la personne a un bon salaire, les parents travaillent, elle a même un nom et prénom français, des diplômes, mais elle est discriminée. Pas parce qu’elle est pauvre, mais parce qu’elle est noire. Le seul prisme de la question sociale s’avère alors insuffisant pour comprendre et endiguer ces mécanismes.
L’histoire coloniale a structuré les rapports sociaux et malheureusement fait émerger la question raciale qu’elle a mise au cœur du système économique. N’importe quel être humain responsable politique ne peut pas être honnête sans s’en rendre compte. Il faut changer cela. Quel être humain peut-il accepter d’être traité ainsi ? Ce qui est inacceptable est que des gens aient encore à subir les effets de ce système de pensée obsolète et qui doit être rendu archaïque. De fait, ils n’en peuvent plus et, logiquement, l’expriment.
Le temps est largement venu de prendre et faire prendre conscience des responsabilités qui incombent à chacun dans la crise qui se fait aujourd’hui fortement entendre, car c’est aussi la cohésion nationale qu’elle concerne. Cette crise majeure, qui touche tous les niveaux de la société car cela fait des siècles que les revendications existent, ne peut qu’avoir des répercussions en métropole. Elle exprime un trop plein ressenti tant au niveau individuel, familial, social, économique que culturel. Elle met en jeu la place accordée aux questions identitaires et sociétales de notre pays. On ne peut se contenter de lire et rendre hommage à Césaire, Chamoiseau ou Glissant… en reléguant les problèmes qu’ils dénoncent ou soumettent à nos consciences en marge de nos préoccupations.
En outre, si les Antilles se trouvent « en banlieue » des états d’esprit politiques, on ne peut que remarquer qu’une bonne partie des personnes d’origine antillaise vivent en banlieue lorsqu’elles viennent en métropole et retrouvent peu ou prou les mêmes problématiques, cette banlieue à qui l’on a encore fait un « plan »...
Le temps est largement venu de prendre et faire prendre conscience des responsabilités qui incombent à chacun dans la crise qui se fait aujourd’hui fortement entendre, car c’est aussi la cohésion nationale qu’elle concerne. Cette crise majeure, qui touche tous les niveaux de la société car cela fait des siècles que les revendications existent, ne peut qu’avoir des répercussions en métropole. Elle exprime un trop plein ressenti tant au niveau individuel, familial, social, économique que culturel. Elle met en jeu la place accordée aux questions identitaires et sociétales de notre pays. On ne peut se contenter de lire et rendre hommage à Césaire, Chamoiseau ou Glissant… en reléguant les problèmes qu’ils dénoncent ou soumettent à nos consciences en marge de nos préoccupations.
En outre, si les Antilles se trouvent « en banlieue » des états d’esprit politiques, on ne peut que remarquer qu’une bonne partie des personnes d’origine antillaise vivent en banlieue lorsqu’elles viennent en métropole et retrouvent peu ou prou les mêmes problématiques, cette banlieue à qui l’on a encore fait un « plan »...