
L’organisation Tell Mama a rendu public, mercredi 19 février, son rapport annuel et son constat est accablant : les actes de haine visant les Britanniques musulmans ont augmenté de 55 % depuis 2023 et même de 165 % en deux ans.
Sur les 6 313 actes antimusulmans enregistrés en 2024, l’association de lutte contre l’islamophobie a déclaré avoir pu en vérifier 5 837, constituant un record en 12 ans d’existence pour Tell Mama. Ce chiffre comprend 2 307 cas de discriminations, d’agressions et de violences verbales ou physiques (+ 34 %) et 3 630 cas de haine antimusulmane en ligne (+ 72 % par rapport à 2023). Sur ce point, Tell Mama souligne « le rôle des formes racialisées et stigmatisantes d'images générées par l'intelligence artificielle sur les communautés musulmanes ».
Sur les 6 313 actes antimusulmans enregistrés en 2024, l’association de lutte contre l’islamophobie a déclaré avoir pu en vérifier 5 837, constituant un record en 12 ans d’existence pour Tell Mama. Ce chiffre comprend 2 307 cas de discriminations, d’agressions et de violences verbales ou physiques (+ 34 %) et 3 630 cas de haine antimusulmane en ligne (+ 72 % par rapport à 2023). Sur ce point, Tell Mama souligne « le rôle des formes racialisées et stigmatisantes d'images générées par l'intelligence artificielle sur les communautés musulmanes ».
Comment expliquer la triste progression ?
Tell Mama, qui fait état de chiffres de la haine antimusulmane très éloignés de ceux communiqués en France, attribue cette forte hausse « aux attaques terroristes du 7-Octobre commises par le Hamas, à la guerre qui s’en est suivie à Gaza (et à son expansion au Liban) ainsi qu’au désordre et à la violence de l’extrême droite qui ont suivi les meurtres atroces de Southport, avec des individus qui se sont sentis encouragés à utiliser cette tragédie et ces événements comme une arme pour cibler les musulmans, les migrants et les réfugiés, à la fois collectivement et individuellement ».
La directrice de Tell Mama, Iman Atta, précise également que « les débats publics en cours sur les crimes d’abus sexuels sur mineurs » ont alimenté la haine antimusulmane, en référence au scandale des « grooming gangs », des affaires de viols collectifs commis par des gangs majoritairement d’origine pakistanaise dans les années 2010. Un vieux scandale que l’extrême droite mais aussi le patron de X, proche de Donald Trump, Elon Musk, ont déterré ces dernières semaines, alimentant les discours xénophobes et islamophobes.
« Notre priorité doit être de protéger les enfants en s’appuyant sur des approches fondées sur des données probantes, tout en rejetant ceux qui exploitent ce problème pour semer la division. Nous ne devons pas permettre à des milliardaires étrangers et à leurs alliés politiques de saper notre unité nationale à leurs propres fins », s’était insurgée en janvier Zara Mohammed, la secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB).
La directrice de Tell Mama, Iman Atta, précise également que « les débats publics en cours sur les crimes d’abus sexuels sur mineurs » ont alimenté la haine antimusulmane, en référence au scandale des « grooming gangs », des affaires de viols collectifs commis par des gangs majoritairement d’origine pakistanaise dans les années 2010. Un vieux scandale que l’extrême droite mais aussi le patron de X, proche de Donald Trump, Elon Musk, ont déterré ces dernières semaines, alimentant les discours xénophobes et islamophobes.
« Notre priorité doit être de protéger les enfants en s’appuyant sur des approches fondées sur des données probantes, tout en rejetant ceux qui exploitent ce problème pour semer la division. Nous ne devons pas permettre à des milliardaires étrangers et à leurs alliés politiques de saper notre unité nationale à leurs propres fins », s’était insurgée en janvier Zara Mohammed, la secrétaire générale du Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB).
Des agressions plus nombreuses sur les hommes mais plus violentes sur les femmes
Pour la première fois depuis sa création en 2012, Tell Mama note que ce sont les hommes qui sont davantage victimes d’agressions islamophobes que les femmes. « Dans le sillage des événements du 7-Octobre et des violences et émeutes d’extrême droite de 2024, nous avons assisté à une montée en puissance des discours qui présentent à tort les musulmans comme des terroristes ou des sympathisants du terrorisme. Cette tendance à cibler davantage les hommes musulmans que les femmes reflète l’impact croissant de stéréotypes néfastes qui alimentent les divisions sociales et renforcent de faux concepts sur l’identité musulmane », lit-on dans le rapport.
« Le genre continue de jouer un rôle clé dans les cas qui nous sont signalés », avec « une différence qualitative dans les types d’incidents signalés par les hommes et les femmes ». Les femmes confrontées à la haine antimusulmane subissent ainsi souvent « des niveaux d’agression nettement plus élevés que les hommes », tandis que les attaques ciblant les hommes musulmans « cherchent souvent à les associer à un type unique de déviance et d’agression sexuelle », indique Tell Mama dans son rapport.
Tell Mama, par la voix de sa directrice, exhorte la société « à s'unir contre la haine et l'extrémisme » et exige des personnes « occupant des positions d'influence et d'autorité publique à réfléchir à la manière dont leur langage risque de stéréotyper les communautés ». « Nous continuons à travailler avec nos partenaires, et en particulier avec nos frères et sœurs juifs, dans une lutte collective contre la haine antimusulmane et l’antisémitisme », fait-elle savoir. « Ensemble, nous sommes vraiment plus forts et nous sommes fiers de savoir que nous défendrons toujours les droits fondamentaux des autres. Ce faisant, nous assurons aussi de défendre un espace public et social où les gens peuvent être qui ils veulent être, tout en luttant contre toutes les formes de racisme, d’intolérance et de haine. »
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