Juste après le lancement par la Banque d’Angleterre d’une facilité de dépôt islamique, le gouvernement britannique est revenu le 25 mars sur le marché des capitaux islamiques et a émis un nouveau sukuk souverain de 500 millions de livres sterling (584,65 millions d’euros). Les certificats ont été principalement achetés par des investisseurs basés au Royaume-Uni et dans les principaux centres de la finance islamique au Moyen-Orient et en Asie.
Pour cette émission, le sukuk souverain britannique offre aux investisseurs un taux de profit de 0,333 %. En 2014, la Grande-Bretagne entrait dans l'histoire de la finance islamique en tant que premier pays en dehors du monde musulman à émettre un sukuk souverain de 200 millions de livres sterling.
Pour cette émission, le sukuk souverain britannique offre aux investisseurs un taux de profit de 0,333 %. En 2014, la Grande-Bretagne entrait dans l'histoire de la finance islamique en tant que premier pays en dehors du monde musulman à émettre un sukuk souverain de 200 millions de livres sterling.
Consolider la position du Royaume-Uni comme un des hub mondiaux de la finance islamique
Comme pour la première émission de 2014, le sukuk émis en 2021 utilise la structure locative dite « al-ijara », largement utilisée sur le marché, qui procure aux détenteurs de ces certificats une part des revenus locatifs générés par l’actif immobilier sous-jacent qui se compose d'un certain nombre d'immeubles et de bureaux gouvernementaux. Le chancelier de l'Échiquier Rishi Sunak a déclaré dans un communiqué : « Nous avons établi des plans ambitieux pour faire du Royaume-Uni la place financière la plus ouverte et la plus dynamique du monde. En lançant notre deuxième sukuk souverain, nous consolidons la position du Royaume-Uni en tant que principal centre mondial de la finance islamique en dehors du monde islamique. »
Londres est l’une des plus grandes places du marché des sukuk, et dans un contexte post-Brexit, le gouvernement britannique souhaite maintenir son leadership sur un marché qui a connu une croissance de 2 225 % entre 2007 et 2019 passant de 24 milliards en 2007 à 534 milliards de dollars en 2019.
Londres est l’une des plus grandes places du marché des sukuk, et dans un contexte post-Brexit, le gouvernement britannique souhaite maintenir son leadership sur un marché qui a connu une croissance de 2 225 % entre 2007 et 2019 passant de 24 milliards en 2007 à 534 milliards de dollars en 2019.
Le Royaume-Uni s’est toujours montré favorable au développement de la finance islamique. Dès 1982, des banques islamiques telles qu’Al Baraka International Bank, HSBC et United Bank of Kuwait commencèrent à offrir des solutions de financement islamique à leurs clients. En 1998, fut créé l’indice FTSE Islamic Index, et en 2003 fut abolie la double imposition pour les prêts islamiques.
Une année plus tard, fut créée Islamic Bank of Britain qui, en 2014, devint Al Rayan Bank. Consécutivement à ces développements et après avoir attiré plus de 11,7 milliards de livres d'investissements islamiques, le Royaume-Uni est apparu comme étant le plus grand centre financier islamique d’Occident.
Une année plus tard, fut créée Islamic Bank of Britain qui, en 2014, devint Al Rayan Bank. Consécutivement à ces développements et après avoir attiré plus de 11,7 milliards de livres d'investissements islamiques, le Royaume-Uni est apparu comme étant le plus grand centre financier islamique d’Occident.
Les sukuk, une alternative islamique aux obligations
La finance islamique est un compartiment de la finance éthique. Elle recouvre l’ensemble des transactions et produits financiers conformes à la loi islamique, qui repose sur cinq piliers : interdiction de l’intérêt, réalisation d’investissements aléatoires et incertains, spéculation hasardeuse, obligation de partager les pertes et profits et investissement exclusif dans l’économie réelle et tangible.
À ces règles s’ajoute, à l’instar de l’investissement socialement responsable, l’exclusion de certains secteurs d’investissement : le tabac, l’alcool, la pornographie et les jeux d’argent. Les sukuk (pluriel de sakk, ancêtre du mot « chèque »), quant à eux, représentent une alternative islamique aux obligations (emprunts à intérêts), illicites en islam.
L'Organisation de comptabilité et d'audit pour les institutions financières islamiques (AAOIFI), principale institution de normalisation de l’industrie financière islamique, définit les sukuk comme « des titres de valeurs égales représentant des parts indivises dans la propriété d’actifs tangibles, d’usufruit, de prestation de services, d’actifs de projet spécifique ou d’une activité d’investissement particulière ».
Lire aussi : Finance islamique : focus sur les sukuk
Ces titres, dont le rendement est lié à la performance d’un actif sous-jacent, confèrent à leurs porteurs un droit de copropriété direct ou indirect sur l’actif sous-jacent. Les porteurs de sukuk sont intéressés aux produits générés par le sous-jacent et sont soumis, en cas de diminution de la valeur dudit sous-jacent, à un risque éventuel de perte en capital. Il n’y a donc pas de taux d’intérêt dans les sukuk et, à ce titre, ils ne sont pas comparables aux obligations conventionnelles : il s’agit de certificats d’investissements islamiques, plus proches des actions que des obligations.
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À ces règles s’ajoute, à l’instar de l’investissement socialement responsable, l’exclusion de certains secteurs d’investissement : le tabac, l’alcool, la pornographie et les jeux d’argent. Les sukuk (pluriel de sakk, ancêtre du mot « chèque »), quant à eux, représentent une alternative islamique aux obligations (emprunts à intérêts), illicites en islam.
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