À Saint-Denis, au nord de Paris, la grande tente du Secours Islamique de France (SIF) est installé à deux pas de la Bourse du travail et du Stade de France. Ce chapiteau de toile blanche est capable de recevoir 750 personnes à table en même temps. La 11e édition des Tables du Ramadan accueille tous ceux qui ont besoin d’un repas chaud et d’un peu de chaleur humaine. « Ce chapiteau est le seul en son genre en France, affirme Rachid Lahlou, le président du SIF. Cela fait plus de dix ans que nous nous installons ici pour le mois du Ramadan. La mairie de Saint-Denis nous met ce terrain à disposition mais nous avons fait installer des compteurs EDF. Nous amenons l’eau courante et installons de quoi évacuer les eaux usées. Le chapiteau, les tables, les bancs sont loués. Seule la cuisine professionnelle nous appartient. Tout est financé grâce à la générosité des donateurs. »
Il est 19h40, quelques personnes attendent déjà à l'extérieur, non loin de l’entrée de la grande tente. A l’intérieur, les bénévoles devisent tranquillement avant l’entrée des bénéficiaires. Ce soir du lundi 17 avril, quelque 70 d’entre eux vont s’activer pour et autour des invités. La plupart sont revêtus d’une chasuble bleue avec au dos, l’inscription SIF et #TeamSIFbénévoles. L’équipe de cuisine a travaillé depuis le début de l’après-midi et une bonne odeur se dégage des fourneaux installés à deux pas. Imène, étudiante en master finance et ressources humaines, sait déjà qu’elle s’occupera de nettoyer les plateaux. Comme chaque soir, Inès retrouve des « collègues » avec plaisir. Elle participe aux Tables depuis 2016. Habiba a connu la première tente en 2011, lorsque les tables étaient installées à l’air libre.
A 19h50, Léo, le permanent qui supervise l’installation, rassemble tout le monde et distribue les postes. Derrière les deux comptoirs en inox destinés à accueillir les visiteurs, une quinzaine de personnes assureront la distribution de soupe, de tajines au poulet, de fruits et de pain. D’autres veilleront à l’installation des convives de façon à permettre un remplissage parfait des tables. D’autres, enfin, les guideront vers la sortie avec leur plateau qu’ils devront vider dans des bacs poubelles. Le dernier groupe de volontaires se chargera du nettoyage des plateaux et des grandes gamelles ; une tâche ingrate mais indispensable.
Il est 19h40, quelques personnes attendent déjà à l'extérieur, non loin de l’entrée de la grande tente. A l’intérieur, les bénévoles devisent tranquillement avant l’entrée des bénéficiaires. Ce soir du lundi 17 avril, quelque 70 d’entre eux vont s’activer pour et autour des invités. La plupart sont revêtus d’une chasuble bleue avec au dos, l’inscription SIF et #TeamSIFbénévoles. L’équipe de cuisine a travaillé depuis le début de l’après-midi et une bonne odeur se dégage des fourneaux installés à deux pas. Imène, étudiante en master finance et ressources humaines, sait déjà qu’elle s’occupera de nettoyer les plateaux. Comme chaque soir, Inès retrouve des « collègues » avec plaisir. Elle participe aux Tables depuis 2016. Habiba a connu la première tente en 2011, lorsque les tables étaient installées à l’air libre.
A 19h50, Léo, le permanent qui supervise l’installation, rassemble tout le monde et distribue les postes. Derrière les deux comptoirs en inox destinés à accueillir les visiteurs, une quinzaine de personnes assureront la distribution de soupe, de tajines au poulet, de fruits et de pain. D’autres veilleront à l’installation des convives de façon à permettre un remplissage parfait des tables. D’autres, enfin, les guideront vers la sortie avec leur plateau qu’ils devront vider dans des bacs poubelles. Le dernier groupe de volontaires se chargera du nettoyage des plateaux et des grandes gamelles ; une tâche ingrate mais indispensable.
Une cantine ouverte à tous
20h10. La tente est encore vide mais la queue est déjà importante devant l’entrée. La foule se masse entre les barrières installées pour canaliser le flot de personnes, sous l’œil des agents de l’équipe chargés de la sécurité. Chacun attend le moment avec calme. A l'ouverture des portes, les premières personnes se présentent aux comptoirs, munies d’un ticket fourni par un bénévole. La nourriture est gratuite mais le SIF veut comptabiliser le nombre exact de bénéficiaires grâce aux souches des tickets.
Dès qu’ils sont installés, certains commencent à manger. « La cantine est ouverte à tous et ces personnes-là ne sont pas des musulmans. Nous les installons au fond, près de la sortie, afin de faciliter leur départ une fois le repas terminé », explique Raouf, le responsable administratif et services généraux du SIF, présent sur place. Des personnes âgées s’installent tranquillement sur les premières tables et attendent devant leur plateau. « Ils préfèrent attendre l’heure de la rupture du jeûne devant leur plateau, plutôt que debout et dehors », précise Raouf.
20h48. Il y a déjà beaucoup de monde. La foule qui se presse à l’entrée de la tente est de plus en plus dense. Dans le chapiteau, toutes les tables sont pleines et les convives attendent devant leur plateau. Les sourires de certains cachent plus ou moins bien les tiraillements de leur estomac. Une minute plus tard, la prière de rupture du jeûne est psalmodiée par un bénévole en casquette à damier et tablier blanc. Son chant ne durera pas longtemps et il ne tarde pas à reprendre sa place dans la distribution.
Dès qu’ils sont installés, certains commencent à manger. « La cantine est ouverte à tous et ces personnes-là ne sont pas des musulmans. Nous les installons au fond, près de la sortie, afin de faciliter leur départ une fois le repas terminé », explique Raouf, le responsable administratif et services généraux du SIF, présent sur place. Des personnes âgées s’installent tranquillement sur les premières tables et attendent devant leur plateau. « Ils préfèrent attendre l’heure de la rupture du jeûne devant leur plateau, plutôt que debout et dehors », précise Raouf.
20h48. Il y a déjà beaucoup de monde. La foule qui se presse à l’entrée de la tente est de plus en plus dense. Dans le chapiteau, toutes les tables sont pleines et les convives attendent devant leur plateau. Les sourires de certains cachent plus ou moins bien les tiraillements de leur estomac. Une minute plus tard, la prière de rupture du jeûne est psalmodiée par un bénévole en casquette à damier et tablier blanc. Son chant ne durera pas longtemps et il ne tarde pas à reprendre sa place dans la distribution.
Des bénévoles sans qui rien n'est possible
« Pendant le mois de Ramadan, nos autres activités en France ne s’arrêtent pas, indique Rachid Lahlou. Au contraire, nous organisons toujours des maraudes sociales au cours desquelles nous distribuons entre 100 et 200 repas par jour aux personnes empêchées ou handicapées. Nous aurons également distribué environ 10 000 "colis solidaires" en prison, par l’intermédiaire des aumôniers musulmans associés aux directions pénitentiaires. »
A Saint-Denis, Raouf précise que, faute de pouvoir renouveler les Tables du Ramadan pendant trois ans, le SIF organisait une tournée des Tables du Ramadan entre 2020 à 2022. « Les bénévoles livraient des repas chauds aux personnes sans abri, aux occupants des foyers sociaux, dans les foyers étudiants ou les hôtels sociaux. Cela continue aujourd’hui », rappelle-t-il.
A Saint-Denis, Raouf précise que, faute de pouvoir renouveler les Tables du Ramadan pendant trois ans, le SIF organisait une tournée des Tables du Ramadan entre 2020 à 2022. « Les bénévoles livraient des repas chauds aux personnes sans abri, aux occupants des foyers sociaux, dans les foyers étudiants ou les hôtels sociaux. Cela continue aujourd’hui », rappelle-t-il.
Le fonctionnement des Tables du Ramadan repose essentiellement sur le dévouement des bénévoles. « Nous avons une base de 600 bénévoles actifs sur l’année et nous recevons régulièrement de nouveaux volontaires », indique Rachid Lahlou. Entre 10 et 15 personnes viennent aider les cuisiniers à préparer le repas le matin et l’après-midi. Heureusement, car les besoins ne diminuent pas. « Il y a beaucoup d’étudiants et de jeunes travailleurs qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Mais il y a aussi des personnes isolées qui viennent chercher un peu de convivialité », note le président du SIF. Quelque 1 400 personnes dîneront aux Tables du Ramadan ce lundi soir, dans un flot continu d’arrivants jusqu’à 21h20.
Parmi les bénéficiaires, sont présents quelques familles roms avec poussettes et enfants en bas âge. « En 2019, il y avait 500 roms qui bénéficiaient d’un repas chaud, rappelle Raouf. Le camp qu’ils occupaient a été évacué mais ça n’a pas empêché le nombre de bénéficiaires d’augmenter fortement cette année. Les gens ont moins d’argent et l’inflation les frappent durement en 2023. » Le SIF ne communique pas le budget consacré à cette action. L’ONG indique simplement que le budget pour l’ensemble de ses actions sociales en France se monte à 1,2 million d’euros.
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