Les éloges ne tarissent pas de la part de du public venu assister à la première de Nouvelles Croisades, à Paris, dimanche 16 décembre.
C'est que la Compagnie du Miroir des signes en est à sa 2e œuvre, et elle commence déjà à drainer un public fidèle. « J'ai vu trois fois Les Gens du fossé [NDLR : conte arabo-musulman monté en 2004, jouée une trentaine de fois en France par la compagnie]. C'était plus historique, se souvient Samia. Avec Nouvelles Croisades, la succession des tableaux et l'utilisation de quelques accessoires nous transportent dans la mise en scène. »
« Le sujet est délicat ; cette pièce joue davantage sur le registre de l'émotion : cynisme, peur, rires…, complète Rose, qui avait également déjà vu Les Gens du fossé. Cette deuxième pièce appelle plus à la réflexion, provoque le débat. »
C'est que la Compagnie du Miroir des signes en est à sa 2e œuvre, et elle commence déjà à drainer un public fidèle. « J'ai vu trois fois Les Gens du fossé [NDLR : conte arabo-musulman monté en 2004, jouée une trentaine de fois en France par la compagnie]. C'était plus historique, se souvient Samia. Avec Nouvelles Croisades, la succession des tableaux et l'utilisation de quelques accessoires nous transportent dans la mise en scène. »
« Le sujet est délicat ; cette pièce joue davantage sur le registre de l'émotion : cynisme, peur, rires…, complète Rose, qui avait également déjà vu Les Gens du fossé. Cette deuxième pièce appelle plus à la réflexion, provoque le débat. »
Émotions-Réflexion
Voilà tout l'intérêt de cette nouvelle pièce, mise en scène par [Abdsasamad Benabdelouahed]url:http://www.saphirnews.com/Nouvelles-croisades_a8098.html, et créée collectivement par les quatre acteurs que sont Abdsasamad, Samia Riquelme, Samia Orosemane et Massimiliano Pasquesi.
Leur propos ? Télescoper l'idéologie du temps des croisades du Moyen Âge et celle qui prévaut de nos jours. Une idéologie prônée par le numéro un de la bannière étoilée in fine fort semblable aux déclamations du pape Urbain II (XIe siècle). Une idéologie soutenue par les multinationales et leur publicité dévorante pour produits à double fonction (le chewing-gum ne sert-il pas à avoir une super haleine et à bâillonner tout opposant ? l'aérosol parfume l'atmosphère autant qu'il asphyxie un prisonnier sous la torture..). La même idéologie relayée par les médias de masse, et notamment via son célèbre magazine télévisuel « Only You, l'émission qui se fout de vous ! »
Saynètes proches du sketch et du mime alternent avec une tranche de vie plus dramatique d'une famille palestinienne à Gaza et la lecture sobre de lettres de Rachel Corrie, cette Américaine qui écrivit à sa mère alors qu'elle séjournait en Palestine en 2003 et fut plus tard écrasée par un bulldozer israélien.
Aller au théâtre pour y débattre
La pièce, composée de six tableaux et dont l'écriture a duré deux ans, a-t-elle pour ambition de réveiller les consciences ? Sans doute. Se départant du style plus convenu des Gens du Fossé, le verbe et le geste des quatre comédiens font montre d'un humour corrosif allié à des moments d'émotion et de poésie pure. N'est-ce pas là de bien meilleures armes pour pointer la nouvelle forme de croisade de notre temps qu'est celle de la conquête des esprits ?
Nouvelles Croisades peut donc être vue avec une bande de copains, en famille avec ses enfants (à partir des années collège) et gagnerait à être programmée par des associations et lieux culturels qui pourraient, à l'issue de chaque représentation, organiser un débat conviant comédiens et public à échanger et à partager. Une occasion pour nombre de musulmans d'aller pour la première fois au théâtre, tels Aliou, Loïc, El Hadji et Abou Bakr qui avaient assisté à la première : « Parfois, je n'ai pas tout compris, certains passages s'adressent à un public qui est au courant de l'actualité. » « J'ai bien aimé le dernier tableau, mais le drapeau, c'était quel pays ? » « « C'était le drapeau palestinien ! »
Nouvelles Croisades, Compagnie du Miroir des signes
Théâtre de La Reine Blanche – 2 bis, passage Ruelle – 75018 Paris
Métro La Chapelle
Vendredi 21 décembre à 21 h 00
Dimanche 23 décembre à 17h 00
Plein tarif : 13 euros ; TR : 9 euros (étudiants, chômeurs)
Réservations : 01 40 05 06 96
ciedumiroir@yahoo.fr
Théâtre de La Reine Blanche – 2 bis, passage Ruelle – 75018 Paris
Métro La Chapelle
Vendredi 21 décembre à 21 h 00
Dimanche 23 décembre à 17h 00
Plein tarif : 13 euros ; TR : 9 euros (étudiants, chômeurs)
Réservations : 01 40 05 06 96
ciedumiroir@yahoo.fr