Rembarde en bois, donnant accès à l'Esplanade des Mosquées.
Uri Lupolianski, le Maire de Jérusalem Ouest, a annoncé dimanche tard dans la soirée qu'il avait décidé de suspendre la construction d'une nouvelle rampe d'accès à l'Esplanade des Mosquées, qui se trouve précisément dans ce qui devrait être Jérusalem Est, capitale revendiquée de la Palestine. La Mosquée D’al Aqsa, présente sur cette Esplanade, est le troisième lieu saint de l'Islam. C’est à l a radio militaire israélienne que cette nouvelle a été annoncée ce lundi 12 février. Cette décision intervient après de nombreux heurts ayant eu lieu depuis le début des travaux mardi dernier.
Nouvelle procédure prévue
La municipalité de Jérusalem Ouest va soumettre une nouvelle procédure pour une rampe d'accès à l'Esplanade des Mosquées, a précisé un porte-parole avant d'ajouter toutefois que ces travaux controversés se poursuivront sur le site distant d'une cinquantaine de mètres de l'Esplanade des Mosquées.
Selon le porte-parole Gidi Schmerling, le maire de Jérusalem Ouest Uri Lupolianski va demander une procédure plus longue et transparente qui permettra aux habitants de consulter les plans et de soumettre leurs protestations. Bien que cette décision n'affecte pas le travail actuellement en cours, Gidi Schmerling a précisé qu'il était « probable » que la construction soit retardée. Le cabinet israélien réuni le 11 février, en conseil s'est prononcé à une large majorité en faveur de la poursuite des travaux de rénovation controversés près de l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem Est.
Structure endommagée
Israël a commencé des fouilles archéologiques mardi dernier avant la pose de poutres de soutènement pour une rampe d’accès militaire menant à la porte des Maghrébins, qui donne directement sur l'Esplanade des Mosquées. L'actuelle structure en bois, mise en place suite au déclenchement de la seconde Intifada, a été endommagée par une tempête de neige en 2004. Cette rampe a pour utilité de permettre aux jeeps blindée et tanks israéliens d'acccéder à l'Esplanade des Mosquées rapidement en cas d'émeutes ou de mouvement de foule.
L'initiative israélienne a suscité une levée de boucliers chez les Palestiniens et dans le monde arabo-musulman. Les travaux ont provoqué des manifestations et des heurts parfois violents entre forces israéliennes et Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie. Selon le Waqf, l'organisme chargé de la protection des biens religieux musulmans, les travaux menacent les fondations de l'esplanade.
En ouverture du conseil, le premier ministre Ehoud Olmert a accusé «ceux qui au sein du monde arabe international ont des arrière-pensées» et qui utilisent cette initiative israélienne pour «attiser les flammes de l'hostilité et de la haine». L'État hébreu assure que ces travaux, à une cinquantaine de mètres de l'Esplanade des Mosquées, n'affecteront aucun site sacré.
Cependant, le gouvernement israélien a décidé de lancer ses travaux sans en discuter avec quiconque dans la communauté musulmane et/ou palestinienne responsable du site de l’Esplanade, située dans la partie est de Jérusalem, qui selon le droit international, reste sous la gestion des institutions palestiniennes.
Un haut lieu de l'islam et du judaïsme
Des affrontements ont opposé Palestiniens et forces israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie. L'esplanade des Mosquées est considérée par les musulmans comme le troisième lieu saint de l'islam. Elle serait bâtie sur le site du Temple juif détruit par les Romains en l'an 70, dont l'ultime vestige est le Mur occidental, appelé Mur des Lamentations, haut lieu du judaïsme.