L'avis de Saphirnews
La Rage de vivre trace l’itinéraire assez déroutant de Bolewa Sabourin, un garçon balloté de toutes parts à cause de l’instabilité de ses parents. Son père lui a laissé en héritage la passion pour la danse traditionnelle congolaise et une tendance à sortir des sentiers battus.
Tout le long de son parcours, égrainé dans un récit simple et agréable à lire, on découvre un personnage complexe, torturé et imprévisible. Des nuits à dormir sur le trottoir aux réunions du bureau national du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), en passant par des shootings pour les magazines de mode, la vie de Bolewa est pleine de rebondissements. Elle est symptomatique de la réalité d’une certaine partie de la jeunesse actuelle, tiraillée par les différentes injonctions individualistes et collectives de la société.
Tout le long de son parcours, égrainé dans un récit simple et agréable à lire, on découvre un personnage complexe, torturé et imprévisible. Des nuits à dormir sur le trottoir aux réunions du bureau national du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), en passant par des shootings pour les magazines de mode, la vie de Bolewa est pleine de rebondissements. Elle est symptomatique de la réalité d’une certaine partie de la jeunesse actuelle, tiraillée par les différentes injonctions individualistes et collectives de la société.
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur
Né d’un père congolais de Kinshasa et d’une mère française de La Rochelle, Bolewa Sabourin est à l’image de toute une génération : au carrefour de ses multiples identités. Du haut de ses 33 ans, cet homme a connu l’exil depuis la naissance, voguant entre les ports d’attache géographiques et sentimentaux.
Abandons, absence de repères, décrochage scolaire, sans domicile fixe… Bolewa Sabourin a puisé sa rage de vivre dans les entrailles d’un monde déchaîné en se raccrochant à un militantisme effréné.
La danse traditionnelle congolaise comme fil conducteur de sa vie, son héritage est devenu sa boussole, son outil de résilience face aux épreuves. Danseur et « artiviste », Bolewa Sabourin use aujourd’hui de l’art comme d’un instrument thérapeutique pour donner aux autres ce que la vie lui a refusé. Sa trajectoire pleine d’enseignements prouve que la détermination et le travail sont les seuls outils indispensables pour faire de sa vie une œuvre d’art.
Abandons, absence de repères, décrochage scolaire, sans domicile fixe… Bolewa Sabourin a puisé sa rage de vivre dans les entrailles d’un monde déchaîné en se raccrochant à un militantisme effréné.
La danse traditionnelle congolaise comme fil conducteur de sa vie, son héritage est devenu sa boussole, son outil de résilience face aux épreuves. Danseur et « artiviste », Bolewa Sabourin use aujourd’hui de l’art comme d’un instrument thérapeutique pour donner aux autres ce que la vie lui a refusé. Sa trajectoire pleine d’enseignements prouve que la détermination et le travail sont les seuls outils indispensables pour faire de sa vie une œuvre d’art.
Les auteurs
Bolewa Sabourin est le cofondateur de l’association LOBA, qui veut dire « Exprime-toi » en lingala (langue du Congo). Il intervient en France et au Congo pour faire de la danse un outil de lutte citoyenne et de reconstruction psychologique auprès des personnes les plus fragiles.
Balla Fofana, révélé par le Bondy Blog et après un passage à TF1, est aujourd'hui journaliste à Libération.
Balla Fofana, révélé par le Bondy Blog et après un passage à TF1, est aujourd'hui journaliste à Libération.
Extrait de l’ouvrage
Juillet 2012, la France est joyeuse. je me sens harassé. Nicolas Sarkozy est battu. Je veux en finir avec cette vie. François Hollande triomphe. Je n'en peux plus. j'ai pourtant été un des artisans de cette campagne. J'ai tout donné. J'aurais pu essayer de me placer pour recolter des lauriers, mettre ma gueule sur les photos souvenirs pour me la raconter. Rien à faire de tout ça.J'aspire à autre chose. J'ai 27 ans. Je viens de tellement loin que le simple fait d'y penser m'épuise. La veille, j'ai dû faire mes adieux à ma petite amie. J'ai aussi quitté mon poste à la mairie de Paris. Une carrière tout ce qu'il y a de plus honnête s'offrait pourtant à moi et la réussite me tendait les bras. Mais j'ai plus la sensation qu'elle allait m'enfermer.
J'ai le sentiment d'être un poisson rouge, de tourner en rond dans ce bocal qu'on appelle France. Ce bocal est aussi étroit qu'une cellule. Et puis, parmi toutes les catégories préfabriquées que je traverse, aucune ne me correspond. Je n'ai plus envie d'être réduit à un arrondissement ou à un quartier, et encore moins limité à un rôle précis. Fatigué des amis atteints par la folie des glandeurs qui refont le monde avec leur salive tandis que j'essaie de le façonner de mes mains. Lors de mon passage au Mouvement des Jeunes Socialistes, j'avais l'impression d'être de tout ce qui se passait chez les Socialistes et dans la politique.
Je suis trop grand pour ce pays. J'ai décidé de lui tourner le dos. Mon souhait? Parler sans filtre, pouvoir être moi dans toute ma complexité. Ce qui s'ouvre à moi en restant ici est liliputien, je suis Gulliver. la politique? très peu pour moi. Je m'étais engagé dans cette campagne pour dégager Sarko. Je les ai vus arriver à des kilomètres, tous ces hommes et femmes politiques. Je refuse d'être le Noir de service. pas envie, d'être la énième caution "quartier populaire". Ce qui j'aime par-dessus tout, c'est la danse. apporter ma part à l'éducation à travers mon art, former la jeunesse, contribuer à créer des esprits vifs. Au diable les cerveaux d'adultes déjà remplis de certitudes que l'on ne peut plus faire bouger d'un iota. Seuls les plus jeunes le pouvoir de changer profondément les choses.
Je suis à l'image de ma franchise. Radicale.
J'ai le sentiment d'être un poisson rouge, de tourner en rond dans ce bocal qu'on appelle France. Ce bocal est aussi étroit qu'une cellule. Et puis, parmi toutes les catégories préfabriquées que je traverse, aucune ne me correspond. Je n'ai plus envie d'être réduit à un arrondissement ou à un quartier, et encore moins limité à un rôle précis. Fatigué des amis atteints par la folie des glandeurs qui refont le monde avec leur salive tandis que j'essaie de le façonner de mes mains. Lors de mon passage au Mouvement des Jeunes Socialistes, j'avais l'impression d'être de tout ce qui se passait chez les Socialistes et dans la politique.
Je suis trop grand pour ce pays. J'ai décidé de lui tourner le dos. Mon souhait? Parler sans filtre, pouvoir être moi dans toute ma complexité. Ce qui s'ouvre à moi en restant ici est liliputien, je suis Gulliver. la politique? très peu pour moi. Je m'étais engagé dans cette campagne pour dégager Sarko. Je les ai vus arriver à des kilomètres, tous ces hommes et femmes politiques. Je refuse d'être le Noir de service. pas envie, d'être la énième caution "quartier populaire". Ce qui j'aime par-dessus tout, c'est la danse. apporter ma part à l'éducation à travers mon art, former la jeunesse, contribuer à créer des esprits vifs. Au diable les cerveaux d'adultes déjà remplis de certitudes que l'on ne peut plus faire bouger d'un iota. Seuls les plus jeunes le pouvoir de changer profondément les choses.
Je suis à l'image de ma franchise. Radicale.
Bolewa Sabourin et Balla Fofana, La rage de vivre, Faces cachées éditions, septembre 2018, 160 p., 17 €.