On s'intéresse à la structure thématique de la Fatiha pour mettre en évidence la nature globale de la sourate. Démontrer qu'en reliant les différents thèmes traités dans la sourate, on voit apparaître la structure d'un contrat ordinaire entre deux partis.
La tradition du contrat n'a rien de nouveau dans la culture tribal de la péninsule arabe. Contrat de mariage, contrat d'accès à un puit en plein désert, pactes de non agressions... Les tout premiers auditeurs du Coran sont habitués à cette pratique traditionnelle qui se fait à l'oral. Un contrat bilatéral comporte les deux partis signataires. Il consigne les engagements de chacun ainsi que ses attentes. Le contrat s'assure que les promesses de l'un, ses engagements, répondent aux exigences de l'autre, ses attentes et vice-versa. Avec cette idée, la Fatiha montre trois thèmes.
Le premier thème se trouve dans les trois premiers versets : « La louange est à Dieu le Seigneur des mondes (1). Le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux (2). Maître du Jour de la Rétribution (3). » Ces trois versets parlent du même thème : Dieu ! Il est le « Digne de louanges » et on le nomme Dieu, « Allah » en arabe et il est aussi le Seigneur qui assure la seigneurie des mondes d'une manière telle qu'on l'appelle le « Rabb ». A ces trois thèmes évoquant Dieu, s'ajoutent les deux du verset 2. Il est le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
Le verset 3 paraît spécial parce qu'il introduit la notion de Jour de Rétribution qui est forte en islam. La structure de la phrase met, cependant, l'accent sur Dieu pour Le situer ce jour-là. Il est le Maître (Malik) ou le propriétaire (Mâlik), deux sens possibles en arabe selon la prononciation.
La tradition du contrat n'a rien de nouveau dans la culture tribal de la péninsule arabe. Contrat de mariage, contrat d'accès à un puit en plein désert, pactes de non agressions... Les tout premiers auditeurs du Coran sont habitués à cette pratique traditionnelle qui se fait à l'oral. Un contrat bilatéral comporte les deux partis signataires. Il consigne les engagements de chacun ainsi que ses attentes. Le contrat s'assure que les promesses de l'un, ses engagements, répondent aux exigences de l'autre, ses attentes et vice-versa. Avec cette idée, la Fatiha montre trois thèmes.
Le premier thème se trouve dans les trois premiers versets : « La louange est à Dieu le Seigneur des mondes (1). Le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux (2). Maître du Jour de la Rétribution (3). » Ces trois versets parlent du même thème : Dieu ! Il est le « Digne de louanges » et on le nomme Dieu, « Allah » en arabe et il est aussi le Seigneur qui assure la seigneurie des mondes d'une manière telle qu'on l'appelle le « Rabb ». A ces trois thèmes évoquant Dieu, s'ajoutent les deux du verset 2. Il est le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
Le verset 3 paraît spécial parce qu'il introduit la notion de Jour de Rétribution qui est forte en islam. La structure de la phrase met, cependant, l'accent sur Dieu pour Le situer ce jour-là. Il est le Maître (Malik) ou le propriétaire (Mâlik), deux sens possibles en arabe selon la prononciation.
Un contrat entre Dieu et l'être humain
Dans notre approche du contrat, notons qu'un et un seul thème est décliné ici en trois versets : Dieu. Trois phrases sans verbes, sans action, ce qui évite toute temporalité. Des phrases nominales dans la langue arabe et qui font solennelles, déclaratives pour révéler un attribut superlatif de Dieu.
Que Dieu soit introduit d'emblée, nommé Allah, et présenté en Ses attributs, sept en tout, s'entend car il est le premier signataire du pacte de la sourate Fatiha. Plus que cela, il est aussi dans la position du rédacteur de ce pacte qu'Il soumet, en Son nom, au second signataire.
Cet autre signataire du pacte de la sourate Fatiha apparaît, à la symétrie du premier, dans les trois derniers versets de la sourate : « Guide nous sur le Chemin-droit (5). Le chemin de ceux que tu as comblés de bienfaits (6). Non pas de ceux qui ont encouru colère ni de ceux qui s'égarent (7). »
Le pronom « nous » de « Guide-nous » est un pluriel universel dont nous parlerons plus tard. Mais au niveau de la structure de la sourate, cela nous surprend. Car il tombe comme un cheveu sur la soupe sans indice préalable donnant à penser de qui il s'agit. Ces indices se révèlent aux versets suivants.
En prenant connaissance des versets 6 et 7, on comprend que le « nous » du verset 5, ouvre un thème que l'on reconnaît dans les deux versets suivants, à savoir « l'être humain ». C'est lui qui souhaite la guidance, c'est lui qui est comblé par les bienfaits, qui mérite colère ou qui s'égare. Les trois états de l'humain qui sont décrits recouvrent l'ensemble des possibilités dans le rapport à Dieu.
En résumé, les trois premiers versets de la sourate Fatiha présentent Dieu, Créateur et Seigneur de tous les univers. Puis les trois derniers versets de la Fatiha portent sur l'humain, Créature, celui d'hier, celui d'aujourd'hui sous l'angle de leurs rapports au Créateur unique.
« C'est Toi que nous adorons et c'est Toi dont nous implorons secours » est le verset 4, en position centrale, pour assurer la liaison entre les deux parties extrêmes de la sourate. D'un côté, le Créateur et la créature de l'autre, le verset 4 crée l'espace de fréquences partagées, là où le Créateur attend la Créature ; point vers lequel se hâte la créature désireux de la rencontre avec son Créateur. Nous verrons comment, par sa forme et son message essentiel, la centralité du verset 4 n'est pas une position seulement physique mais aussi philosophique. Les deux signataires du pacte expriment ici, des exigences/engagements ; ce que l'un exigence devenant un engagement pour l'autre.
Le terme des accords commence par « C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous implorons secours » sous la forme d'un engagement de la créature envers le Créateur. Or, puisqu'il s'agit de conditions fixées par le Créateur, on les entend alors comme obligations exigées par Dieu.
Comprendre le verset 5 exige le même type de changement d'angle. Celui qui dit « Guide-nous sur le Chemin-droit » n'est certainement pas Dieu. Le texte étant coranique, Parole de Dieu, la forme de demande disparaît pour en faire une promesse. Autrement dit, un droit offert à chaque humain. La tradition veut que ce droit soit accordé à celui qui le demande.
Que Dieu soit introduit d'emblée, nommé Allah, et présenté en Ses attributs, sept en tout, s'entend car il est le premier signataire du pacte de la sourate Fatiha. Plus que cela, il est aussi dans la position du rédacteur de ce pacte qu'Il soumet, en Son nom, au second signataire.
Cet autre signataire du pacte de la sourate Fatiha apparaît, à la symétrie du premier, dans les trois derniers versets de la sourate : « Guide nous sur le Chemin-droit (5). Le chemin de ceux que tu as comblés de bienfaits (6). Non pas de ceux qui ont encouru colère ni de ceux qui s'égarent (7). »
Le pronom « nous » de « Guide-nous » est un pluriel universel dont nous parlerons plus tard. Mais au niveau de la structure de la sourate, cela nous surprend. Car il tombe comme un cheveu sur la soupe sans indice préalable donnant à penser de qui il s'agit. Ces indices se révèlent aux versets suivants.
En prenant connaissance des versets 6 et 7, on comprend que le « nous » du verset 5, ouvre un thème que l'on reconnaît dans les deux versets suivants, à savoir « l'être humain ». C'est lui qui souhaite la guidance, c'est lui qui est comblé par les bienfaits, qui mérite colère ou qui s'égare. Les trois états de l'humain qui sont décrits recouvrent l'ensemble des possibilités dans le rapport à Dieu.
En résumé, les trois premiers versets de la sourate Fatiha présentent Dieu, Créateur et Seigneur de tous les univers. Puis les trois derniers versets de la Fatiha portent sur l'humain, Créature, celui d'hier, celui d'aujourd'hui sous l'angle de leurs rapports au Créateur unique.
« C'est Toi que nous adorons et c'est Toi dont nous implorons secours » est le verset 4, en position centrale, pour assurer la liaison entre les deux parties extrêmes de la sourate. D'un côté, le Créateur et la créature de l'autre, le verset 4 crée l'espace de fréquences partagées, là où le Créateur attend la Créature ; point vers lequel se hâte la créature désireux de la rencontre avec son Créateur. Nous verrons comment, par sa forme et son message essentiel, la centralité du verset 4 n'est pas une position seulement physique mais aussi philosophique. Les deux signataires du pacte expriment ici, des exigences/engagements ; ce que l'un exigence devenant un engagement pour l'autre.
Le terme des accords commence par « C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous implorons secours » sous la forme d'un engagement de la créature envers le Créateur. Or, puisqu'il s'agit de conditions fixées par le Créateur, on les entend alors comme obligations exigées par Dieu.
Comprendre le verset 5 exige le même type de changement d'angle. Celui qui dit « Guide-nous sur le Chemin-droit » n'est certainement pas Dieu. Le texte étant coranique, Parole de Dieu, la forme de demande disparaît pour en faire une promesse. Autrement dit, un droit offert à chaque humain. La tradition veut que ce droit soit accordé à celui qui le demande.
« Rafraîchir ton engagement envers Dieu est ce qui fonde ta prière »
Notre regard pan-déterminé voit la sourate Fatiha comme un contrat spirituel, rédigé par le Créateur et soumis à Son calife auprès de la créature sur terre. Les signataires sont identifiables. Les termes de ce pacte apparaissent quand on considère que Dieu est le rédacteur. Les engagements du calife sont des exigences fixées par Dieu et les doléances du calife sont des promesses De Dieu.
Ses trois derniers versets font de la Fatiha la « sourate dou'a », celle de l’invocation, dont l'analyse fournit un modèle pour structurer nos adresses à Dieu. Ce modèle en trois étapes est calqué sur la structure thématique de la sourate Fatiha. Chaque étape correspond à une partie de la structure thématique de la Fatiha.
La première étape comprend une séquence de gratitude dans l'esprit du verset 1, une séquence d'éloges dans l'esprit du verset 2. On termine l'étape par une évocation de la vie dernière. Le Créateur doit être magnifié et installé dans la chair de Sa créature avant que la créature ne soit recevable dans sa requête.
Aucune demande n'est formulée, aucun vœu n'est exprimé et aucune doléance profilée. Louange, gloire et transcendance sont les seules thèmes dignes d'ouvrir une adresse à Dieu. Quand Dieu a été loué, glorifié et reconnu dans la perfection de Sa puissance, la créature renouvelle son engagement.
Ses trois derniers versets font de la Fatiha la « sourate dou'a », celle de l’invocation, dont l'analyse fournit un modèle pour structurer nos adresses à Dieu. Ce modèle en trois étapes est calqué sur la structure thématique de la sourate Fatiha. Chaque étape correspond à une partie de la structure thématique de la Fatiha.
La première étape comprend une séquence de gratitude dans l'esprit du verset 1, une séquence d'éloges dans l'esprit du verset 2. On termine l'étape par une évocation de la vie dernière. Le Créateur doit être magnifié et installé dans la chair de Sa créature avant que la créature ne soit recevable dans sa requête.
Aucune demande n'est formulée, aucun vœu n'est exprimé et aucune doléance profilée. Louange, gloire et transcendance sont les seules thèmes dignes d'ouvrir une adresse à Dieu. Quand Dieu a été loué, glorifié et reconnu dans la perfection de Sa puissance, la créature renouvelle son engagement.
Ce que l'on désire et ce que l'on rejette
« Rafraîchir ton engagement envers Dieu est ce qui fonde ta prière », dit le maître. Le pacte offre un cadre à cet « engagement » de la créature envers son Créateur. La Fatiha s'impose dans la prière par son verset 4 : « C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous implorons secours. » C'est après cela que l'on peut formuler les demandes, présenter ses doléances...
Après les louanges à Dieu (étape 1), suivies d'un serment spirituel (étape 2), le fidèle peut remplir le formulaire de la demande qui lui convient. « Dieu n'est pas un distributeur automatique de bienfaits car Il est mieux que ça ; Il sait ce que vous cherchez, Il sait ce qu'il vous faut. Dieu le sait mieux que vous-même. » C'est pourquoi la sincérité et la réflexion s'imposent à l'étape 3.
La sourate Fatiha formule deux types de demandes : ce que l'on désire et ce que l'on rejette. Toute la gamme est exhumée et formulée en doléances. Quand le Prophète prie : « Accorde-moi, Seigneur les bienfaits de ce monde et les bienfaits de l'au-delà », il a tout dit, mais il ne s'arrête pas là. Car il ajoute : « Épargne-moi le châtiment du feu. » C'est exactement le schéma de la sourate Fatiha.
Par Amour pour le Prophète, en reconnaissance de son génie prophétique, une adresse comporte une prière pour lui, les siens et pour nos maîtres. La prière sur le Prophète (salat 'ala Nabi) est alors un repère louable. Que Dieu accepte notre jeûne ! Que jamais Son nom ne s'écarte de notre langue. Que Sa paix et Sa bénédiction sur comblent Ses Envoyés et leurs successeurs. Nous voici au tiers de ce mois de jeûne, puisse-t-Il exhausser nos efforts dans l'adoration. Rendez-vous dans nos dou'as à l'heure de l'iftar.
Lire aussi :
Au nom de Dieu, bismillah - La basmala de tous les débuts
Comment la première édition du Coran est née
La révélation de la sourate Fatiha
L'interruption de la Révélation du Coran
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Les cinq modes de la Révélation coranique
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Un Ramadan de Fatihalogie
Après les louanges à Dieu (étape 1), suivies d'un serment spirituel (étape 2), le fidèle peut remplir le formulaire de la demande qui lui convient. « Dieu n'est pas un distributeur automatique de bienfaits car Il est mieux que ça ; Il sait ce que vous cherchez, Il sait ce qu'il vous faut. Dieu le sait mieux que vous-même. » C'est pourquoi la sincérité et la réflexion s'imposent à l'étape 3.
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