Après l'union affichée des gauches, une union des droites se profile-t-elle vraiment entre le Rassemblement national et Les Républicains ? Son président, Eric Ciotti, a annoncé, mardi 11 juin, son souhait de vouloir conclure une alliance avec le parti de Jordan Bardella. Jugeant LR « trop faible » dans le contexte actuel, il souhaite voir naître « un bloc des droites, un bloc national » contre « le bloc macroniste » et « le danger mélenchoniste ».
Il est loin le temps où le patron des Républicains déclarait avoir « toujours eu comme adversaire » le RN. « Je ne voterai jamais Marine Le Pen. (…) Le Front National, le Rassemblement National est historiquement l’adversaire voire l’ennemi de la famille gaulliste. Pour des raisons historiques qui plongent leurs racines très loin d’ailleurs », avait-il affirmé quelques mois avant la présidentielle de 2022. « Nous avons des divergences idéologiques profondes et nous devons préserver notre indépendance et notre intégrité », avait-il répété en janvier dernier.
L’annonce choc du député des Alpes-Maritimes, qui ne cache pas non plus ses sympathies pour Eric Zemmour, a naturellement réjouit le RN. Tandis que Marine Le Pen a salué un « choix courageux », de nombreux cadres LR se sont indignés d’une telle alliance, jusqu'à appeler Eric Ciotti à sa démission. C'est le cas, entre autres, du chef de file des députés LR, Olivier Marleix, qui indique sur X que les candidats LR le seront « sous (leurs) couleurs. Sans arrangements. Aucun ». « Eric Ciotti ne parle qu’en son nom personnel. Il doit démissionner immédiatement de la présidence des républicains, son éloge de l’extrême droite est inacceptable et contraire à toutes les valeurs que nous défendons », a indiqué le maire de Meaux, Jean-François Copé.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a affirmé qu’il n’avalisera « jamais » un accord avec le RN, tandis que le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a accusé Eric Ciotti, de « déloyauté ». « Il nous a menti dans un but sans doute personnel (...) pour nous placer dans une situation telle qu'on ne puisse pas se retourner », a-t-il affirmé. Face à la grosse levée de boucliers, Eric Ciotti a martelé qu’il ne compte pas démissionner de LR. L'annonce plonge aujourd'hui LR dans une nouvelle crise interne.
Du côté de Reconquête, Marion Maréchal Le Pen a annoncé qu’il n’y aura pas d’accord entre son parti dirigé par Eric Zemmour et le RN. « Alors que nous étions sur le point de finaliser un accord (…), Jordan Bardella m'a informée cet après-midi d'un changement de position et du refus du RN du principe même d'un accord », a-t-elle fait savoir avec regret.
Mise à jour mercredi 12 juin : Un bureau politique a été convoqué dans le but d'adopter une motion de destitution du président Eric Ciotti, qui reste sourd aux multiples appels à la démission au sein de LR. Parce que « Eric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portés par Les Républicains » selon les mots d'Annie Genevard, secrétaire générale de LR, son exclusion a été actée. « Je suis et reste le président » des Républicains, a fait savoir l'élu des Alpes-Maritimes, estimant que la réunion du bureau politique s’est tenue « en violation flagrante » des statuts de LR.
Mise à jour vendredi 14 juin : L'exclusion d'Éric Ciotti a été suspendue par le tribunal judiciaire de Paris en attendant une décision sur le fond.
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Après les européennes et la victoire de l'extrême droite, le pari très risqué de la dissolution
Il est loin le temps où le patron des Républicains déclarait avoir « toujours eu comme adversaire » le RN. « Je ne voterai jamais Marine Le Pen. (…) Le Front National, le Rassemblement National est historiquement l’adversaire voire l’ennemi de la famille gaulliste. Pour des raisons historiques qui plongent leurs racines très loin d’ailleurs », avait-il affirmé quelques mois avant la présidentielle de 2022. « Nous avons des divergences idéologiques profondes et nous devons préserver notre indépendance et notre intégrité », avait-il répété en janvier dernier.
L’annonce choc du député des Alpes-Maritimes, qui ne cache pas non plus ses sympathies pour Eric Zemmour, a naturellement réjouit le RN. Tandis que Marine Le Pen a salué un « choix courageux », de nombreux cadres LR se sont indignés d’une telle alliance, jusqu'à appeler Eric Ciotti à sa démission. C'est le cas, entre autres, du chef de file des députés LR, Olivier Marleix, qui indique sur X que les candidats LR le seront « sous (leurs) couleurs. Sans arrangements. Aucun ». « Eric Ciotti ne parle qu’en son nom personnel. Il doit démissionner immédiatement de la présidence des républicains, son éloge de l’extrême droite est inacceptable et contraire à toutes les valeurs que nous défendons », a indiqué le maire de Meaux, Jean-François Copé.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a affirmé qu’il n’avalisera « jamais » un accord avec le RN, tandis que le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a accusé Eric Ciotti, de « déloyauté ». « Il nous a menti dans un but sans doute personnel (...) pour nous placer dans une situation telle qu'on ne puisse pas se retourner », a-t-il affirmé. Face à la grosse levée de boucliers, Eric Ciotti a martelé qu’il ne compte pas démissionner de LR. L'annonce plonge aujourd'hui LR dans une nouvelle crise interne.
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Mise à jour mercredi 12 juin : Un bureau politique a été convoqué dans le but d'adopter une motion de destitution du président Eric Ciotti, qui reste sourd aux multiples appels à la démission au sein de LR. Parce que « Eric Ciotti est en rupture totale avec les statuts et la ligne portés par Les Républicains » selon les mots d'Annie Genevard, secrétaire générale de LR, son exclusion a été actée. « Je suis et reste le président » des Républicains, a fait savoir l'élu des Alpes-Maritimes, estimant que la réunion du bureau politique s’est tenue « en violation flagrante » des statuts de LR.
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