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Jawdat (Razi Shawahdeh) est un jeune homme arabo-israélien insouciant, venant de terminer ses études avant l’université et pensant surtout à plaisanter avec ses amis et à trouver l’âme sœur.
L’insouciance du jeune homme sera de courte durée. Son père, cultivateur d’olives, lui demande de l’aider dans sa lutte contre une antenne installée par la compagnie israélienne de téléphone en bordure de son champ. Celui-ci est convaincu que l’antenne a des répercussions négatives sur la récolte des olives et qu’elle peut mettre en danger la santé des villageois...
On aurait pu croire à un énième film évoquant les déboires d’une jeunesse, mais il n’en est rien car Téléphone arabe se veut être une comédie politique avant tout.
Sameh Zoabi a choisi d’évoquer la situation des Palestiniens vivant en terre juive (dont le réalisateur est lui-même originaire) et constituant 20 % de la population israélienne. Ces Arabes israéliens sont restés après 1948 et ont donc bénéficié d’un passeport israélien. Le film évoque ainsi la situation d’exclusion que vivent au quotidien ces autochtones palestiniens, ce qui ne facilite pas une éventuelle tentative d’intégration en terre israélienne.
Le personnage de Jawdat représente cette dichotomie distinguant peuple juif et peuple arabe sur une même terre : parler l’hébreu constitue un facteur de réussite sociale, ne pas maîtriser cette langue freine toute perspective d’un avenir professionnel certain.
Le réalisateur n’oublie pas d’évoquer le fossé intergénérationnel. Pour les anciens, se battre contre l’antenne téléphonique symbolise la lutte contre l’oppression du peuple palestinien en souffrance luttant pour garder sa terre. Pour les jeunes, l’antenne représente plutôt une porte ouverte sur le monde.
Ce dépassement des frontières est abordé lorsque Jawdat souhaite rencontrer de visu une fille de Ramallah, qu’il n’a jusqu’alors fréquentée que par conversations téléphoniques.
Oscillant entre humour, tendresse et réalisme, le film de Sameh Zoabi atteint son but : servir d’antidote à la tension politique anxiogène existant entre Israéliens et Palestiniens.
Téléphone arabe, de Sameh Zoabi, sortie en salles le 25 juillet. Antigone d’or au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier 2011.
L’insouciance du jeune homme sera de courte durée. Son père, cultivateur d’olives, lui demande de l’aider dans sa lutte contre une antenne installée par la compagnie israélienne de téléphone en bordure de son champ. Celui-ci est convaincu que l’antenne a des répercussions négatives sur la récolte des olives et qu’elle peut mettre en danger la santé des villageois...
On aurait pu croire à un énième film évoquant les déboires d’une jeunesse, mais il n’en est rien car Téléphone arabe se veut être une comédie politique avant tout.
Sameh Zoabi a choisi d’évoquer la situation des Palestiniens vivant en terre juive (dont le réalisateur est lui-même originaire) et constituant 20 % de la population israélienne. Ces Arabes israéliens sont restés après 1948 et ont donc bénéficié d’un passeport israélien. Le film évoque ainsi la situation d’exclusion que vivent au quotidien ces autochtones palestiniens, ce qui ne facilite pas une éventuelle tentative d’intégration en terre israélienne.
Le personnage de Jawdat représente cette dichotomie distinguant peuple juif et peuple arabe sur une même terre : parler l’hébreu constitue un facteur de réussite sociale, ne pas maîtriser cette langue freine toute perspective d’un avenir professionnel certain.
Le réalisateur n’oublie pas d’évoquer le fossé intergénérationnel. Pour les anciens, se battre contre l’antenne téléphonique symbolise la lutte contre l’oppression du peuple palestinien en souffrance luttant pour garder sa terre. Pour les jeunes, l’antenne représente plutôt une porte ouverte sur le monde.
Ce dépassement des frontières est abordé lorsque Jawdat souhaite rencontrer de visu une fille de Ramallah, qu’il n’a jusqu’alors fréquentée que par conversations téléphoniques.
Oscillant entre humour, tendresse et réalisme, le film de Sameh Zoabi atteint son but : servir d’antidote à la tension politique anxiogène existant entre Israéliens et Palestiniens.
Téléphone arabe, de Sameh Zoabi, sortie en salles le 25 juillet. Antigone d’or au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier 2011.
Première parution de cet article dans Salamnews, n° 39 , juillet-août 2012.