Ali Guessoum, lors de son exposition « Attention, travail d'Arabe » en plein air, sur la place Stalingrad (Paris 19e), en 2017.
L’avis de Saphirnews
Remem’beur a de beaux jours devant lui. En effet, pas un jour ne passe sans que les préjugés et les stéréotypes racistes surgissent au travers de tweets xénophobes, de discours politiques entachés de relents colonialistes ou d’actes discriminatoires. Et qu’il faut les condamner. Pas par des réponses par communiqués ou des poursuites judiciaires, mais par l’humour et la pédagogie.
C’est le parti pris de l’association Remem’beur, créée par le plasticien Ali Guessoum en 2011. Celle-ci s’est largement fait connaitre par « Attention, travail d’Arabe », un ensemble de grands panneaux qui détournent les visuels et slogans publicitaires pour déconstruire les stéréotypes. « Camembeur résident : l’immigration faut pas faire un fromage ! » « Maure pour la France »… Depuis plus de dix ans, l’exposition s’est déployée dans les espaces culturels, dans les centres sociaux et en pleine rue pour titiller chacun par l’humour.
C’est le parti pris de l’association Remem’beur, créée par le plasticien Ali Guessoum en 2011. Celle-ci s’est largement fait connaitre par « Attention, travail d’Arabe », un ensemble de grands panneaux qui détournent les visuels et slogans publicitaires pour déconstruire les stéréotypes. « Camembeur résident : l’immigration faut pas faire un fromage ! » « Maure pour la France »… Depuis plus de dix ans, l’exposition s’est déployée dans les espaces culturels, dans les centres sociaux et en pleine rue pour titiller chacun par l’humour.
Afin de renverser le racisme anti-Arabes, les premières affiches de pub détournées s’attachaient à mettre au devant de la scène les apports de l’immigration maghrébine en France.
Depuis, le travail créatif d’Ali Guessoum s’est attaqué aussi au racisme anti-Roms, à la négrophobie, à l’islamophobie, au contrôle au faciès. Sans omettre de s’en prendre au mythe du complot juif en l’illustrant d’un pot de confiture d’une marque bien connue sous le slogan « La parano ça conserve ». Ou bien de dénoncer le discours de l’Etat islamique qui attirait les jeunes filles rêvant de prince charmant viril par un visuel d’un célèbre site de rencontres, avec le slogan : « Adopte un jihadiste. Et tu seras comblé de malheur de nuit comme de nuit, car tu ne verras pas le jour. »
Tous ces visuels ont fait l’objet d’un ouvrage paru aux Editions Atlande. Pour chacun d’eux, des textes décryptent le contexte du préjugé que la publicité détournée dénonce. Et c’est l’histoire de l’immigration post-coloniale, les impasses des partis politiques (surtout de gauche) qui pensaient préempter les voix des générations issues de la « diversité », les agressions, voire les meurtres, racistes qui sont ici abordés.
Sous couvert d’humour et de mise en abyme satirique, l’ouvrage « Un travail d’Arabe » apparait ainsi comme un bon outil pédagogique pour qui veut sensibiliser à la lutte contre les préjugés et les discriminations.
Depuis, le travail créatif d’Ali Guessoum s’est attaqué aussi au racisme anti-Roms, à la négrophobie, à l’islamophobie, au contrôle au faciès. Sans omettre de s’en prendre au mythe du complot juif en l’illustrant d’un pot de confiture d’une marque bien connue sous le slogan « La parano ça conserve ». Ou bien de dénoncer le discours de l’Etat islamique qui attirait les jeunes filles rêvant de prince charmant viril par un visuel d’un célèbre site de rencontres, avec le slogan : « Adopte un jihadiste. Et tu seras comblé de malheur de nuit comme de nuit, car tu ne verras pas le jour. »
Tous ces visuels ont fait l’objet d’un ouvrage paru aux Editions Atlande. Pour chacun d’eux, des textes décryptent le contexte du préjugé que la publicité détournée dénonce. Et c’est l’histoire de l’immigration post-coloniale, les impasses des partis politiques (surtout de gauche) qui pensaient préempter les voix des générations issues de la « diversité », les agressions, voire les meurtres, racistes qui sont ici abordés.
Sous couvert d’humour et de mise en abyme satirique, l’ouvrage « Un travail d’Arabe » apparait ainsi comme un bon outil pédagogique pour qui veut sensibiliser à la lutte contre les préjugés et les discriminations.
Présentation de l'éditeur
Issu du travail de l’association antiraciste Remembeur, Travail d’arabe s’attache à déconstruire les préjugés racistes et xénophobes en détournant des photographies ou affiches publicitaires. Au visuel cinglant répond un petit texte décryptant l’histoire du préjugé abordé et rappelant ses conséquences politiques, voire tragiques.
Un ouvrage plus que nécessaire qui s’attaque à la rhétorique des discours stigmatisant aujourd’hui encore les immigrés de France et leurs descendants.
Un ouvrage plus que nécessaire qui s’attaque à la rhétorique des discours stigmatisant aujourd’hui encore les immigrés de France et leurs descendants.
L'auteur
Ali Guessoum est le fondateur de l’association Remembeur qui lutte contre le racisme à travers des expositions d’affiches humoristiques et des interventions en milieu scolaire. Après des études de sociologie, Ali Guessoum a fondé une agence de communication publicitaire.
Ali Guessoum, Attention, travail d'Arabe. Ou la déconstruction des stéréotypes et préjugés racistes, Atlande, 2018, 128 p., 15 €.
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