Info Saphirnews. A situation exceptionnelle, décisions exceptionnelles. Face à la grave crise sanitaire que traverse la France depuis plusieurs semaines, les rites funéraires ont été bouleversés pour les personnes décédées des suites du nouveau coronavirus. Les toilettes mortuaires étant interdites par décret en France pour ces défunts en particulier, ceux de confession musulmane ne peuvent donc plus bénéficier de toilettes rituelles jusqu'à nouvel ordre.
Cette décision a reçu le soutien des organisations musulmanes dont le Conseil français du culte musulman (CFCM), rappelant ainsi la grande adaptabilité du droit musulman face à des circonstances exceptionnelles, en l’occurrence ici l’épidémie du Covid-19.
Lire aussi : La pratique de la toilette mortuaire et la présentation des corps interdites par décret en France pour les morts du coronavirus
Cette décision a reçu le soutien des organisations musulmanes dont le Conseil français du culte musulman (CFCM), rappelant ainsi la grande adaptabilité du droit musulman face à des circonstances exceptionnelles, en l’occurrence ici l’épidémie du Covid-19.
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Pourquoi enterrer les défunts musulmans hors des carrés dédiés est autorisé
Preuve de cette adaptabilité, le Conseil des mosquées du Rhône (CMR), qui rassemble une quarantaine de lieux de culte musulmans à travers le département, a émis, jeudi 9 avril, un avis religieux, dite fatwa, permettant aux familles musulmanes d’inhumer leurs défunts en dehors des carrés musulmans si aucune place n’est disponible ou si le rapatriement est impossible en cette période de crise sanitaire.
« Le département du Rhône dispose aujourd’hui d’une dizaine de carrés musulmans dont la majorité est déjà saturé. Ce nombre est largement insuffisant pour faire face à la demande grandissante des citoyens de confession musulmane en cette période de pandémie. Par ailleurs, certains pays musulmans ont suspendu le rapatriement des corps de défunts depuis la France, ce qui aggrave encore davantage le problème », explique le CMR après réunion de ses instances théologiques.
« Le département du Rhône dispose aujourd’hui d’une dizaine de carrés musulmans dont la majorité est déjà saturé. Ce nombre est largement insuffisant pour faire face à la demande grandissante des citoyens de confession musulmane en cette période de pandémie. Par ailleurs, certains pays musulmans ont suspendu le rapatriement des corps de défunts depuis la France, ce qui aggrave encore davantage le problème », explique le CMR après réunion de ses instances théologiques.
« Devant cette situation inédite où le nombre de décès dans la communauté musulmane a très fortement augmenté, et après avoir étudié les textes relatifs à l’inhumation, le Conseil théologique des imams du Rhône (CTIR) autorise les familles musulmanes à faire inhumer leurs défunts dans les cimetières communaux en cas d’absence ou de saturation des carrés musulmans », informe l’instance.
Sa décision, qui se prête aussi bien aux cas de défunts décédés du Covid-19 ou non, « revêt un caractère provisoire » afin de « répondre à une situation de nécessité absolue » et elle sera « abrogée quand la situation sera redevenue normale », signifie le CMR.
Sa décision, qui se prête aussi bien aux cas de défunts décédés du Covid-19 ou non, « revêt un caractère provisoire » afin de « répondre à une situation de nécessité absolue » et elle sera « abrogée quand la situation sera redevenue normale », signifie le CMR.
L'exhumation des corps après la crise, une possibilité ouverte
Interrogé par Saphirnews, Azzedine Gaci, recteur de la mosquée de Villeurbanne et porte-parole du CMR, indique que, une fois la crise passée, « l’exhumation des défunts enterrés dans les cimetières communaux pour les rapatrier dans des pays musulmans ou pour être enterré dans un carré musulman est possible surtout si le défunt a laissé un testament, qu’il faut respecter ».
« Si les parents du défunt ont les moyens financiers pour le faire, ils peuvent le faire. S’ils n’ont pas de moyens, ils peuvent aussi laisser le corps à son emplacement », précise-t-il.
La particularité d’un carré musulman, qui justifie sa séparation avec le reste du cimetière, est liée au fait que les tombes doivent être creusés de sorte à ce que les corps des défunts puissent être enterrés en direction de La Mecque.
« Si les parents du défunt ont les moyens financiers pour le faire, ils peuvent le faire. S’ils n’ont pas de moyens, ils peuvent aussi laisser le corps à son emplacement », précise-t-il.
La particularité d’un carré musulman, qui justifie sa séparation avec le reste du cimetière, est liée au fait que les tombes doivent être creusés de sorte à ce que les corps des défunts puissent être enterrés en direction de La Mecque.
La création de nouveaux carrés musulmans, un enjeu
Dans la tradition musulmane, un corps doit être rapidement inhumé. Sa fatwa émise, le CMR n’entend pas pour autant abandonner l’exigence de créer de nouveaux carrés musulmans, aussi bien dans le Rhône que dans toute la France. Il annonce son intention de « saisir les différentes collectivités locales afin trouver avec elles une solution plus appropriée qui permettrait de répondre aux besoins funéraires de la communauté musulmane de notre département ».
Cette exigence est partagée à l'échelle nationale avec le CFCM, qui appelle, aujourd'hui plus que jamais, à la création de nouveaux carrés musulmans, fort du soutien des autres responsables de cultes en France. En ce sens, il a alerté Emmanuel Macron lors de son audioconférence du 23 mars sur la perspective d'un manque criant de sépultures musulmanes dans les cimetières municipaux pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Le président de la République a assuré que « tout sera mis en œuvre pour permettre aux défunts de toute confession et de toute condition d’être inhumés dans le respect de leurs rites respectifs ».
Mise à jour lundi 13 avril : Alors que l’épidémie du Covid-19 a provoqué la mort de plus de 14 000 personnes en France, les appels à créer de nouveaux carrés musulmans se multiplient. La création de carrés musulmans, une nécessité face à l'urgence
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