2017 a été une année politique chargée en France, qui a évidemment été marquée par l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République. On ne pleurera pas l'effondrement du Front national, aujourd’hui affaibli par la défaite, les divisions mais aussi les affaires judiciaires. Mais Emmanuel Macron et ses lieutenants ont encore beaucoup à prouver auprès des Français.
Son arrivée au plus haut sommet de l’Etat a entériné une refondation du paysage politique français traditionnel : à gauche où le Parti socialiste a subi le revers le plus cuisant de son histoire, comme à droite où cadres et militants des Républicains (LR), affaiblis par l’affaire Fillon, se déchirent entre un ralliement « constructif » avec La République en Marche (LREM) et un repli sur une droite identitaire affirmée avec Laurent Wauquiez, élu à la tête de LR en décembre. L’année 2018 sera cruciale pour leur avenir.
Son arrivée au plus haut sommet de l’Etat a entériné une refondation du paysage politique français traditionnel : à gauche où le Parti socialiste a subi le revers le plus cuisant de son histoire, comme à droite où cadres et militants des Républicains (LR), affaiblis par l’affaire Fillon, se déchirent entre un ralliement « constructif » avec La République en Marche (LREM) et un repli sur une droite identitaire affirmée avec Laurent Wauquiez, élu à la tête de LR en décembre. L’année 2018 sera cruciale pour leur avenir.
Si l’élection d’Emmanuel Macron a rassuré les représentants des cultes en matière de laïcité, la crise à laquelle a été confrontée le Conseil national du numérique (CNNum) a terni l’image du gouvernement, en montrant une incapacité d’inclure véritablement des figures de la société civile dans des institutions et à ignorer des mouvements réactionnaires qui instrumentalisent l’identité et la laïcité à tout-va.
En tête de cortège, Manuel Valls dont 2017 aura été celle de sa chute politique après sa rude défaite aux primaires socialistes. Une chute amortie par son élection – un temps contestée – aux législatives en juin. Mal perçu des Français, particulièrement ceux à référence musulmane, le député, rallié de dernière minute à LREM, occupe depuis la rentrée 2017 une place sur la scène médiatique en se faisant plus que jamais le chantre d’une laïcité excluante, loin de la conception apaisée de l’Observatoire de la laïcité, dont la mission a (heureusement) été reconduite en octobre 2017 pour cinq ans.
En tête de cortège, Manuel Valls dont 2017 aura été celle de sa chute politique après sa rude défaite aux primaires socialistes. Une chute amortie par son élection – un temps contestée – aux législatives en juin. Mal perçu des Français, particulièrement ceux à référence musulmane, le député, rallié de dernière minute à LREM, occupe depuis la rentrée 2017 une place sur la scène médiatique en se faisant plus que jamais le chantre d’une laïcité excluante, loin de la conception apaisée de l’Observatoire de la laïcité, dont la mission a (heureusement) été reconduite en octobre 2017 pour cinq ans.
Sur le plan sociétal, la France n’a pas été épargnée par l’onde de choc provoquée par l’affaire Harvey Weinstein aux Etats-Unis. Ce célèbre producteur de films s'est avéré être un prédateur sexuel selon près d'une centaine de femmes qui ont osé témoigner contre lui depuis octobre 2017.
En France, Patrice Bertin, grande figure de France Inter, Frédéric Haziza, journaliste vedette à LCP, Thierry Marchal-Beck, ex-président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS)… ils sont nombreux à avoir été accusés de harcèlements et d’agressions sexuelles via les opérations #BalanceTonPorc et #MeToo.
L’affaire Tariq Ramadan fut sans doute celle qui fut la plus médiatisée, secouant les musulmans de France en cette fin d’année. L’islamologue, accusé de viols et de harcèlements sexuels depuis novembre, a dénoncé une campagne calomnieuse à son égard. S’il n’a pas encore été entendu à ce jour par les enquêteurs judiciaires, 2018 devrait être une année charnière pour l’avenir de Tariq Ramadan. Au-delà de cette affaire particulière, espérons de voir 2018 comme une année d'importantes avancées des droits pour les femmes victimes de violences sexuelles comme psychologiques.
En France, Patrice Bertin, grande figure de France Inter, Frédéric Haziza, journaliste vedette à LCP, Thierry Marchal-Beck, ex-président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS)… ils sont nombreux à avoir été accusés de harcèlements et d’agressions sexuelles via les opérations #BalanceTonPorc et #MeToo.
L’affaire Tariq Ramadan fut sans doute celle qui fut la plus médiatisée, secouant les musulmans de France en cette fin d’année. L’islamologue, accusé de viols et de harcèlements sexuels depuis novembre, a dénoncé une campagne calomnieuse à son égard. S’il n’a pas encore été entendu à ce jour par les enquêteurs judiciaires, 2018 devrait être une année charnière pour l’avenir de Tariq Ramadan. Au-delà de cette affaire particulière, espérons de voir 2018 comme une année d'importantes avancées des droits pour les femmes victimes de violences sexuelles comme psychologiques.
Tout autre chose. Selon un sondage publié vendredi 29 décembre, les attentats en France et à l'étranger constituent, pour un tiers des Français, les événements les plus marquants de cette année 2017, avant l'élection d'Emmanuel Macron et le décès de Johnny Hallyday.
Si la France a été touchée par moins d’attentats d'envergure en 2017, l’Espagne a subi en août 2017 le plus lourd attentat de son histoire à Barcelone après celui de Madrid en 2004, tandis que la Grande-Bretagne a subi le plus d'attaques terroristes, un à Manchester en mai et deux autres à Londres en mars près du Parlement britannique et près d’une mosquée en juin. Une attaque islamophobe qui rappelle malheureusement que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme à travers le monde.
L’attentat perpétré contre une mosquée au Québec (Canada) a été le plus meurtrier en Occident avec six morts, marquant à jamais l'histoire du Canada en janvier 2017. Mais le plus emblématique des attaques terroristes dont sont victimes les musulmans a été celle perpétrée au Sinaï, en Egypte, en novembre 2017. 305 morts au compteur et des centaines de blessés en pleine prière du vendredi. Et ce n’est pas le seul attentat en 2017 visant des mosquées. Kaboul a ainsi été le théâtre de trop nombreux attentats souvent revendiqués par l'EI, le dernier en date ayant visé un centre culturel chiite qui a fait au moins 41 morts le 28 décembre.
L’attentat perpétré contre une mosquée au Québec (Canada) a été le plus meurtrier en Occident avec six morts, marquant à jamais l'histoire du Canada en janvier 2017. Mais le plus emblématique des attaques terroristes dont sont victimes les musulmans a été celle perpétrée au Sinaï, en Egypte, en novembre 2017. 305 morts au compteur et des centaines de blessés en pleine prière du vendredi. Et ce n’est pas le seul attentat en 2017 visant des mosquées. Kaboul a ainsi été le théâtre de trop nombreux attentats souvent revendiqués par l'EI, le dernier en date ayant visé un centre culturel chiite qui a fait au moins 41 morts le 28 décembre.
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Vers la fin de l'Etat islamique (dit aussi Daesh) ? Après l'apogée, le déclin. Jamais son territoire n'a été aussi réduit. Après la chute de Mossoul en juillet, l'Irak a annoncé en décembre sa victoire sur le groupe terroriste, deux mois après la chute de Raqqa, en Syrie. La défaite de l'EI est territoriale mais pas idéologique. Désormais, se pose la question des « revenants », ces combattants étrangers de retour – clandestinement ou non – sur les terres qu'ils ont quittées pour Daesh. Un véritable défi pour les autorités.
Sur la scène internationale, plusieurs épisodes de troubles importants sont à noter. Tandis que la guerre au Yémen fait rage dans une quasi-indifférence générale depuis plus de 1 000 jours, le blocus décrété en juin contre le Qatar par l'Arabie Saoudite et ses alliés continue, poussant l'émirat à se rapprocher davantage avec l'Iran, ennemi juré... des Saoudiens. 2017 a révélé au monde Mohammed Ben Salmane qui, sans même encore sacré roi, dirige le royaume wahhabite qu'il entend évoluer vers un régime plus modéré, particulièrement en faveur des femmes.
Sur la scène internationale, plusieurs épisodes de troubles importants sont à noter. Tandis que la guerre au Yémen fait rage dans une quasi-indifférence générale depuis plus de 1 000 jours, le blocus décrété en juin contre le Qatar par l'Arabie Saoudite et ses alliés continue, poussant l'émirat à se rapprocher davantage avec l'Iran, ennemi juré... des Saoudiens. 2017 a révélé au monde Mohammed Ben Salmane qui, sans même encore sacré roi, dirige le royaume wahhabite qu'il entend évoluer vers un régime plus modéré, particulièrement en faveur des femmes.
C’est au Proche-Orient que s'est concentré en fin d'année des inquiétudes avec la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Donald Trump, consacrant ainsi l'occupation et la colonisation de la partie orientale de la ville sainte. Après des années sans avancées vers une paix juste et durable dans la région, le transfert de l'ambassade américaine poussera-t-elle des chancelleries à faire preuve de fermeté envers Israël, jusqu'à le sanctionner ? Car c'est bien le gouvernement israélien qui, en bafouant le droit international avec l'aide de puissants alliés, qui éloigne la perspective d'une solution à deux Etats.
Enfin, 2017 a été une des années les plus noires pour les Rohingyas. Cette minorité musulmane a subi une violente campagne de répression en Birmanie, à coups de massacres et de viols, conduisant près d'un million de Rohingyas à fuir le pays, principalement vers le Bangladesh. Si la Birmanie a accepté, fin décembre, le rapatriement prochain de 100 000 d'entre eux, le chemin vers la reconnaissance de leur identité, pierre angulaire des revendications des Rohingyas, n'est pas encore emprunté par le gouvernement d'Aung San Suu Kyi. Celle-ci aura au moins perdu de son éclat en 2017 auprès de la communauté internationale. La cause des Rohingyas, qui a notamment été portée par la Love Army, n'a jamais été autant médiatisée ; que cette médiatisation serve cette fois à faire avancer leurs droits.
Enfin, 2017 a été une des années les plus noires pour les Rohingyas. Cette minorité musulmane a subi une violente campagne de répression en Birmanie, à coups de massacres et de viols, conduisant près d'un million de Rohingyas à fuir le pays, principalement vers le Bangladesh. Si la Birmanie a accepté, fin décembre, le rapatriement prochain de 100 000 d'entre eux, le chemin vers la reconnaissance de leur identité, pierre angulaire des revendications des Rohingyas, n'est pas encore emprunté par le gouvernement d'Aung San Suu Kyi. Celle-ci aura au moins perdu de son éclat en 2017 auprès de la communauté internationale. La cause des Rohingyas, qui a notamment été portée par la Love Army, n'a jamais été autant médiatisée ; que cette médiatisation serve cette fois à faire avancer leurs droits.
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