En 1983 Marilaure a 21 ans, elle suit une formation d’éducatrice à Paris. En juillet, elle apprend la mort de Toufik Ouanes, 9 ans, tué d’un coup de carabine par un voisin excédé par le bruit. « Outre le fait que cela m’a révoltée, indignée, j’ai pris conscience que beaucoup de jeunes de mon âge mouraient sous les balles racistes. Je découvrais un climat raciste, car la presse commençait à répertorier tous les morts qu’on nous cachait auparavant… »
Cette prise de conscience la questionne beaucoup. Un jour de septembre, elle tombe sur un article du magazine Expression annonçant la Marche. « J’ai décidé d’y aller ! J’ai embarqué avec moi une copine de promo, Cécile. Nous sommes parties pour Marseille, point de départ de la Marche, le 15 octobre. On a rencontré le groupe des marcheurs historiques des Minguettes, il y avait environ 8 personnes… »
Le petit groupe enfin constitué, le voilà qui commence à marcher. « Nous avions presque le même âge, il y avait des garçons, des filles… On était curieux de savoir comment les uns et les autres vivaient. Je me rappelle de Farouk qu’on décrivait comme un écorché vif. Moi qui venais de Paris, qui était étrangère à ce qu’il racontait, sa façon de parler ne m’étonnait pas car on se comprenait tellement ! Il ne pouvait pas en être autrement. Puis on a adopté le même phrasé. »
Comme la plupart des marcheurs historiques, Marilaure était loin d’imaginer ce qui se tramait politiquement autour de la Marche. « Au départ, il n’y avait pas de revendication politique précise. D’ailleurs, je n’ai su que 30 ans après, le 31 mai dernier, que des contacts avaient été pris avec l’Élysée dès le départ ! C’est affligeant, mais c’est vrai. » Après la Marche, Marilaure est l’une des rares marcheuses permanentes à poursuivre le mouvement militant en rejoignant le groupe Convergence 84. Un an après la Marche, le nouveau groupe organise une nouvelle marche, qui trouve un écho mesuré.
Cette prise de conscience la questionne beaucoup. Un jour de septembre, elle tombe sur un article du magazine Expression annonçant la Marche. « J’ai décidé d’y aller ! J’ai embarqué avec moi une copine de promo, Cécile. Nous sommes parties pour Marseille, point de départ de la Marche, le 15 octobre. On a rencontré le groupe des marcheurs historiques des Minguettes, il y avait environ 8 personnes… »
Le petit groupe enfin constitué, le voilà qui commence à marcher. « Nous avions presque le même âge, il y avait des garçons, des filles… On était curieux de savoir comment les uns et les autres vivaient. Je me rappelle de Farouk qu’on décrivait comme un écorché vif. Moi qui venais de Paris, qui était étrangère à ce qu’il racontait, sa façon de parler ne m’étonnait pas car on se comprenait tellement ! Il ne pouvait pas en être autrement. Puis on a adopté le même phrasé. »
Comme la plupart des marcheurs historiques, Marilaure était loin d’imaginer ce qui se tramait politiquement autour de la Marche. « Au départ, il n’y avait pas de revendication politique précise. D’ailleurs, je n’ai su que 30 ans après, le 31 mai dernier, que des contacts avaient été pris avec l’Élysée dès le départ ! C’est affligeant, mais c’est vrai. » Après la Marche, Marilaure est l’une des rares marcheuses permanentes à poursuivre le mouvement militant en rejoignant le groupe Convergence 84. Un an après la Marche, le nouveau groupe organise une nouvelle marche, qui trouve un écho mesuré.
Marilaure Garcia-Mahé, En marche, Sokrys Éd., 160 p. 13 €.
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Les ouvrages à lire :
La Marche pour l'égalité et contre le racisme, d'Abdellali Hajjat
La Marche, de Christian Delorme
La Marche pour l'égalité, de Toumi Djaïdja
Revue Migrance : 1983. La Marche pour l’égalité et contre le racisme
1983-2013 : La longue marche pour l'égalité, de Nadia Hathroubi-Safsaf
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