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Les récits tragiques sur les pertes de vies, les attaques continues contre les maisons de culte et l’effusion du sang des adeptes nous ont incités, nous, chefs religieux, intellectuels, et penseurs partageant le même engagement éthique et la même obligation humaine envers autrui, à appeler les individus et les organisations à assumer leur devoir humain, éthique et religieux de dénoncer de tels tragédies et crimes terrifiants.
Nous reconnaissons que « le monde est confronté à une augmentation notable de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance, accompagnée d’une dénaturation et d’un abus des religions et des croyances comme prétexte à la violence, à l’exclusion et à la discrimination » (1). Le ciblage des sites archéologiques et du patrimoine architectural, parmi lesquels les musées, les bibliothèques ainsi que les manuscrits, équivaut à l’anéantissement de la mémoire civilisationnelle des peuples et de leur passé matériel. Derrière la destruction des vies humaines et des pierres, il y a une peur de la mémoire collective et de ses représentations dans la conscience, les sentiments, les idées et les attitudes, ainsi que dans ses manifestations dans les livres, dans la propriété culturelle, et ses effets moraux.
Les attaques contre les lieux de culte, où les fidèles y font leurs prières, est le summum des actes de barbarie. Alors n’est-il pas temps de prendre la question de la liberté de culte en considération en sa qualité de partie intégrante du droit à la vie et de la valeur du patrimoine humain liée à la culture et à l’identité ?
Conformément aux Nations unies, « les violations flagrantes des droits culturels ont compté parmi les causes profondes de conflits, et l’absence de mesures pour lutter contre les discriminations systématiques et les inégalités dans la jouissance de ces droits peut nuire au redressement après un conflit ».
Par ailleurs, « l’appel mondial à agir pour un culte sûr, à encourager la solidarité et à protéger les sites religieux et les fidèles » célèbre l’universalité des sites religieux en tant que symboles de notre humanité, de notre histoire et des traditions partagées par les peuples du monde entier. (2)
Nous reconnaissons que « le monde est confronté à une augmentation notable de la xénophobie, du racisme et de l’intolérance, accompagnée d’une dénaturation et d’un abus des religions et des croyances comme prétexte à la violence, à l’exclusion et à la discrimination » (1). Le ciblage des sites archéologiques et du patrimoine architectural, parmi lesquels les musées, les bibliothèques ainsi que les manuscrits, équivaut à l’anéantissement de la mémoire civilisationnelle des peuples et de leur passé matériel. Derrière la destruction des vies humaines et des pierres, il y a une peur de la mémoire collective et de ses représentations dans la conscience, les sentiments, les idées et les attitudes, ainsi que dans ses manifestations dans les livres, dans la propriété culturelle, et ses effets moraux.
Les attaques contre les lieux de culte, où les fidèles y font leurs prières, est le summum des actes de barbarie. Alors n’est-il pas temps de prendre la question de la liberté de culte en considération en sa qualité de partie intégrante du droit à la vie et de la valeur du patrimoine humain liée à la culture et à l’identité ?
Conformément aux Nations unies, « les violations flagrantes des droits culturels ont compté parmi les causes profondes de conflits, et l’absence de mesures pour lutter contre les discriminations systématiques et les inégalités dans la jouissance de ces droits peut nuire au redressement après un conflit ».
Par ailleurs, « l’appel mondial à agir pour un culte sûr, à encourager la solidarité et à protéger les sites religieux et les fidèles » célèbre l’universalité des sites religieux en tant que symboles de notre humanité, de notre histoire et des traditions partagées par les peuples du monde entier. (2)
Dans l'histoire des guerres et des conflits, le fait de cibler le patrimoine culturel des sites et des bibliothèques au Levant et dans d’autres hauts lieux représentatifs des civilisations arabe et islamique n’est pas nouveau. C’est le cas de la Maison de la sagesse – Dar al-Hikma – à Bagdad, décrite comme la plus grande bibliothèque au monde de son temps, qui fut complétement détruite en 1258.
Il faut veiller aujourd’hui à ce que les politiques d’après-guerre adoptent des stratégies humanitaires inclusives et du bon sens, qui ne divisent pas les nations. Notre capitulation collective, en tant qu’États et nations, devant les politiques ad hoc a entraîné de profondes divisions, des replis, et des nationalismes étriqués. Nous ne pouvons pas continuer à négliger que nous sommes tous soumis à des vérités existentielles primordiales.
Malgré les particularités culturelles et nationales impliquées dans la composition du patrimoine, le sens le plus profond du patrimoine réside dans la capacité à découvrir ses différentes contributions à la formation d’une civilisation humaine commune. Respectons notre histoire et notre patrimoine en respectant ceux des autres, en nous souvenant que sans histoire, nous ne survivrons pas à l’avenir, et que l’histoire et son patrimoine ne sont que des piliers d’un présent prospère et créatif que nous aspirons à construire.
Nous soulignons que l’humanité ne peut pas faire face aux défis qui ravagent notre planète sans la coopération et la solidarité. La motivation de cet appel est de renforcer le concept de valeurs humaines communes. Contrairement à ce que certains peuvent penser, « les valeurs humaines communes », dans son sens profond, « ne compromettent pas les spécificités inhérentes aux différentes croyances religieuses », ni « n’entrent en contradiction avec les identités culturelles ou nationales ». Peu importe combien les croyances et les cultures des peuples et des nations sont différentes, ils partagent une seule humanité.
Nous réaffirmons que la mission fondamentale de la religion est d’appuyer les récompenses morales. Le Saint Coran le souligne clairement lorsqu’il insiste sur l’universalité des valeurs morales, et interdit la maltraitance des âmes : « (…) Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les Hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les Hommes. » (Al-Maidah, 5:32)
Nous appelons à un dialogue promouvant la conscience, la pensée, et la fraternité humaine. Un dialogue qui ravive une coopération universelle afin d’inspirer une conscience mondiale qui procède à la protection des lieux de culte et des fidèles innocents.
(1) Déclaration finale de la Conférence mondiale des religions : « Avancer vers une plus grande convergence spirituelle afin de soutenir l’égalité des droits citoyens dans le monde » (Genève, 2018)
(2) Extrait d’un plaidoyer de l'Alliance des civilisations des Nations unies ici
Il faut veiller aujourd’hui à ce que les politiques d’après-guerre adoptent des stratégies humanitaires inclusives et du bon sens, qui ne divisent pas les nations. Notre capitulation collective, en tant qu’États et nations, devant les politiques ad hoc a entraîné de profondes divisions, des replis, et des nationalismes étriqués. Nous ne pouvons pas continuer à négliger que nous sommes tous soumis à des vérités existentielles primordiales.
Malgré les particularités culturelles et nationales impliquées dans la composition du patrimoine, le sens le plus profond du patrimoine réside dans la capacité à découvrir ses différentes contributions à la formation d’une civilisation humaine commune. Respectons notre histoire et notre patrimoine en respectant ceux des autres, en nous souvenant que sans histoire, nous ne survivrons pas à l’avenir, et que l’histoire et son patrimoine ne sont que des piliers d’un présent prospère et créatif que nous aspirons à construire.
Nous soulignons que l’humanité ne peut pas faire face aux défis qui ravagent notre planète sans la coopération et la solidarité. La motivation de cet appel est de renforcer le concept de valeurs humaines communes. Contrairement à ce que certains peuvent penser, « les valeurs humaines communes », dans son sens profond, « ne compromettent pas les spécificités inhérentes aux différentes croyances religieuses », ni « n’entrent en contradiction avec les identités culturelles ou nationales ». Peu importe combien les croyances et les cultures des peuples et des nations sont différentes, ils partagent une seule humanité.
Nous réaffirmons que la mission fondamentale de la religion est d’appuyer les récompenses morales. Le Saint Coran le souligne clairement lorsqu’il insiste sur l’universalité des valeurs morales, et interdit la maltraitance des âmes : « (…) Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les Hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les Hommes. » (Al-Maidah, 5:32)
Nous appelons à un dialogue promouvant la conscience, la pensée, et la fraternité humaine. Un dialogue qui ravive une coopération universelle afin d’inspirer une conscience mondiale qui procède à la protection des lieux de culte et des fidèles innocents.
(1) Déclaration finale de la Conférence mondiale des religions : « Avancer vers une plus grande convergence spirituelle afin de soutenir l’égalité des droits citoyens dans le monde » (Genève, 2018)
(2) Extrait d’un plaidoyer de l'Alliance des civilisations des Nations unies ici
Liste des signataires
SAR le Prince El Hassan bin Talal, président du Conseil d’administration de l’Institut royal d’études interconfessionnelles (Jordanie), Cheikh Ali Al-Qaradaghi, secrétaire général de l’Union internationale des savants musulmans (Qatar), Prof. Erşat Hürmüzlü, ancien conseiller du président Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Khalil Al-Khalil, ancien membre du Conseil de la Choura (Arabie Saoudite), Dr. Ahmed Khamlichi, directeur de Dar Al-Hadith Al-Hassaniya (Maroc), Dr. Muhammad Abu Hammour, secrétaire général du Forum de la Pensée Arabe (Jordanie), Prof. Yousef Kallam, président de Dar Al Hadith Al Hassaniyah (Maroc), Dr. Nayla Tabbara, présidente de la Fondation Adyan (Liban), Rév. Mitri Raheb, président de l’Université Dar Al Kalimah (Palestine), Dr. Cristovam Buarque, sénateur (Brésil), Yahya Pallavicini, président et imam de la Communauté musulmane italienne COREIS (Italie), Dr. Adnane Mokrani, membre éminent de la Fondation des sciences religieuses (Italie), Izzidine Alzir, imam de Florence et président de l’Ecole de Florence pour le dialogue interreligieux et interculturel (Italie), Dr. Paolo Maggiolini, chercheur éminent à l’Université catholique du Sacré-Cœur (Italie), Dr. Martino Diez, directeur scientifique de la Fondation internationale Oasis (Italie), Dr. Ekkardt Sonntag, chercheur principal à l’Université Humboldt de Berlin (Allemagne), Dr. Alberto Melloni, titulaire de la Chaire de l’UNESCO sur le pluralisme religieux et la paix de l’Université de Bologne (Italie), Dr. Ed Kessler, Institut Woolf (Royaume-Uni), Dr. Gabriel Said Reynolds, professeur des Études islamiques et de Théologie, Université Notre Dame (Etats-Unis), Prof. Hassan Wajih Hassan, Université Al Azhar (Egypte), Prof. Hayel Daoud, ancien ministre des Awqafs et des Affaires islamiques (Jordanie), Prof. Wael Arabiyat, ancien ministre des Awqafs et des Affaires islamiques (Jordanie), Prof. Abdel Nasser Abu Al Basal, ancien ministre des Awqafs et des Affaires islamiques (Jordanie), Archevêque Theodosios Atallah Hanna, archevêque orthodoxe grec de Sévastia, Patriarcat de Jérusalem, Cheikh Abdel Hafez Rabta, juge suprême (Jordanie), Cheikh Azzam Al Khatib, directeur des Awqafs de Jérusalem, Cheikh Kamal Smadi, président de la Cour suprême judiciaire (Jordanie), Cheikh Abdullah Saifi, président de l’Association des oulémas de Jordanie (Jordanie), Cheikh Dr. Issam Arabiyyat, ancien président de la Cour suprême judiciaire (Jordanie), Archevêque Joseph Jbara, de l’archéparchie grecque-melkite-catholique de Petra et Philadelphie (Jordanie), Archevêque Dr. Qais Sadiq, évêque d’Erzurum, évêque patriarcat auxiliaire au patriarcat orthodoxe d’Antioche et de l’Orient, Archimandrite Avdis Ibragian, patriarche adjoint de l’Église orthodoxe arménienne (Jordanie), Évêque Salim Al-Sayegh, ancien archevêque latin de Jordanie, Père Dr. Jamal Daibes, vicaire patriarcal latin (Jordanie), Dr. Renée Hattar, directrice de l’Institut royal d’études interconfessionnelles (Jordanie), Père Rifa’t Bader, directeur du Centre catholique des études et des médias (Jordanie), Dr. Muhammad Ahmad Al-Ghoul, ancien mufti de la Défense civile (Jordanie), Prof. Adam Nouh Al-Qudah, doyen de la faculté de charia et des études islamiques, Université de Yarmouk (Jordanie), Prof. Ahmad Garralleh, doyen de la faculté de charia, Université Al al-Bayt (Jordanie), Abdullah Kailani, professeur de charia, Université de Jordanie (Jordanie), Amer Al-Hafi, professeur des religions comparées, Université Al al-Bayt (Jordanie), Prof. Mohammed Alyan Al Omari, doyen adjoint de la faculté de charia, Université Al al-Bayt (Jordanie), Orwa Al-Dweiri, professeur de charia, Université Al al-Bayt (Jordanie), Dr. Mohammad Hashim Ghosheh, directeur du Centre El Hassan des études de Jérusalem, Rév. Dr Casey Strine, maître de conférences en Histoire de Proche-Orient, Université de Sheffield, et conseiller de l’évêque pour les Affaires interconfessionnelles du diocèse de Sheffield (Royaume-Uni), Mgr. William Shomali, vicaire général et patriarche vicaire de Jérusalem et de Palestine
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