La délégation du Forum européen des organisations musulmanes de jeunes et d'étudiants (FEMYSO) et d'Etudiants musulmans de France (EMF) était présente à la Rencontre des jeunes européens organisée à Strasbourg du 1er au 2 juin au Parlement européen. © FEMYSO
Du 1er au 2 juin s’est tenue la Rencontre des jeunes européens (European Youth Event - EYE 2018), organisée pour la 4e fois depuis 2012. Cet événement a vocation à rassembler tous les deux ans, à Strasbourg, plus de 8 000 jeunes venus de toute l’Europe pour découvrir le Parlement européen, y débattre, assister à des conférences et poser leurs questions à une trentaine de députés européens présents pour l’événement, un an avant les élections européennes.
C’est dans ce contexte que le Forum européen des organisations musulmanes de jeunes et d'étudiants (FEMYSO), une fédération d’associations étudiantes musulmanes réunissant des bénévoles de 22 pays d’Europe parmi lesquels Etudiants Musulmans de France (EMF) et la Fédération britannique des associations étudiantes musulmanes (FOSIS), est venu représenter la jeunesse musulmane lors de cette rencontre. Une délégation FEMYSO-EMF plus visible que jamais puisqu’une cinquantaine de personnes en ont fait partie, bien plus que la dizaine de participants présents pour la première fois au EYE en 2016.
Vêtus de T-shirt promouvant la citoyenneté européenne, ces jeunes avaient pour objectif de montrer leur engagement sur des sujets aussi variés que la démocratie européenne, le réchauffement climatique et la politique internationale.
C’est dans ce contexte que le Forum européen des organisations musulmanes de jeunes et d'étudiants (FEMYSO), une fédération d’associations étudiantes musulmanes réunissant des bénévoles de 22 pays d’Europe parmi lesquels Etudiants Musulmans de France (EMF) et la Fédération britannique des associations étudiantes musulmanes (FOSIS), est venu représenter la jeunesse musulmane lors de cette rencontre. Une délégation FEMYSO-EMF plus visible que jamais puisqu’une cinquantaine de personnes en ont fait partie, bien plus que la dizaine de participants présents pour la première fois au EYE en 2016.
Vêtus de T-shirt promouvant la citoyenneté européenne, ces jeunes avaient pour objectif de montrer leur engagement sur des sujets aussi variés que la démocratie européenne, le réchauffement climatique et la politique internationale.
Pour de nombreux participants, ce fut l’occasion de découvrir Strasbourg et son Parlement européen, et de rencontrer d’autres jeunes européens pour débattre et partager leur vision de l’Europe. Pour de jeunes Britanniques, dans un syndrome post-Brexit, c’était sans doute aussi le moment de dire adieu à l’Union européenne. Au-delà des ateliers, des débats et des conférences auxquelles les jeunes du FEMYSO ont assisté, ces derniers ont eu à cœur de répandre des ondes positives auprès de ceux qu’ils ont rencontrés, témoignant de la volonté de la jeunesse musulmane de travailler pour une Europe meilleure qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Deux députés ont accepté l’invitation du FEMYSO à se joindre aux étudiants, vendredi soir, pour rompre le jeûne du Ramadan à l’Institut Al Andalous de Strasbourg : Wajid Khan, du Parti travailliste britannique, et Brando Benifei, du Parti démocrate italien. Ces deux élus ont, au cours de la soirée, encouragé les étudiants à croire en l’Europe et en leurs actions citoyennes. Et les jeunes du FEMYSO avaient bien besoin de ces encouragements.
Deux députés ont accepté l’invitation du FEMYSO à se joindre aux étudiants, vendredi soir, pour rompre le jeûne du Ramadan à l’Institut Al Andalous de Strasbourg : Wajid Khan, du Parti travailliste britannique, et Brando Benifei, du Parti démocrate italien. Ces deux élus ont, au cours de la soirée, encouragé les étudiants à croire en l’Europe et en leurs actions citoyennes. Et les jeunes du FEMYSO avaient bien besoin de ces encouragements.
Le lendemain, ils ont dû affronter des attaques de l’extrême droite européenne, et particulièrement du Front national (devenu « Rassemblement national » depuis le 1er juin), lors de vifs échanges sur le terrorisme – des jeunes affirmant devant l'assemblée qu’il était la conséquence des frontières « passoires » et de l'islamisme et que la solution serait de renvoyer les terroristes dans « leur pays » - ainsi que sur le port du voile.
Sur ce point, militants et sympathisants de partis d'extrême droite ne faisaient pas dans la nuance, visant l'ensemble des voiles (niqab, burqa, hijab...), tous perçus comme des signes de domination des femmes par les hommes ou d’une absence de volonté d'intégration des femmes. Les participants ont eu droit aux traditionnels « A Rome, on fait comme les Romains », « Nous, Européens, nous ne cachons pas nos femmes » ou encore « Stop à la victimisation ».
Des membres de FEMYSO, rejoints par d'autres jeunes européens, musulmans ou non, et des intervenants extérieurs, ont rappelé le caractère raciste et sexiste de certaines interventions. Il leur a été affirmé que chaque citoyen bénéficie en Europe de droits fondamentaux, que les musulmanes sont libres de porter l'habit qu'elles souhaitent et que ce débat n'avait « pas lieu d'être ». Des échanges houleux ponctués de huées et d’applaudissements, signe que les questions liées de près ou de loin à l’islam suscitent bien des débats auprès de la jeunesse.
Des jeunes ont eu la chance de pouvoir discuter avec des députés européens et d’émettre des propositions dont certaines seront par la suite étudiées par le Parlement européen. Tout l'objet de la rencontre était là aussi : permettre à la jeunesse de s'exprimer et de se sentir impliquée dans l'avenir de l'UE avant les prochaines échéances électorales en mai 2019.
C’est dans une atmosphère joyeuse que les membres du FEMYSO ont échangé un dernier iftar à la mosquée Hautepierre de Strasbourg. Un dernier moment pour se dire au revoir et retourner dans leur pays respectif les souvenirs plein la tête, avec un réel sentiment de satisfaction à l'issue du forum. Ensemble, ils partagent le souhait de voir l'Union européenne se maintenir dans la paix, la tolérance et l'amitié entre les peuples, tout en étant capable de résoudre les problèmes socio-économiques et environnementaux auxquels nous faisons face aujourd'hui.
*****
Ryan Chaieb est étudiant en Master en école de commerce à Kedge Business School, à Marseille. Il est membre de l'association Etudiants Musulmans de France (EMF) et participant au EYE 2018.
Lire aussi :
Les musulmans ont un fort sentiment d’appartenance à l’Europe. Quand celle-ci va-t-elle leur rendre la pareille ?
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Des membres de FEMYSO, rejoints par d'autres jeunes européens, musulmans ou non, et des intervenants extérieurs, ont rappelé le caractère raciste et sexiste de certaines interventions. Il leur a été affirmé que chaque citoyen bénéficie en Europe de droits fondamentaux, que les musulmanes sont libres de porter l'habit qu'elles souhaitent et que ce débat n'avait « pas lieu d'être ». Des échanges houleux ponctués de huées et d’applaudissements, signe que les questions liées de près ou de loin à l’islam suscitent bien des débats auprès de la jeunesse.
Des jeunes ont eu la chance de pouvoir discuter avec des députés européens et d’émettre des propositions dont certaines seront par la suite étudiées par le Parlement européen. Tout l'objet de la rencontre était là aussi : permettre à la jeunesse de s'exprimer et de se sentir impliquée dans l'avenir de l'UE avant les prochaines échéances électorales en mai 2019.
C’est dans une atmosphère joyeuse que les membres du FEMYSO ont échangé un dernier iftar à la mosquée Hautepierre de Strasbourg. Un dernier moment pour se dire au revoir et retourner dans leur pays respectif les souvenirs plein la tête, avec un réel sentiment de satisfaction à l'issue du forum. Ensemble, ils partagent le souhait de voir l'Union européenne se maintenir dans la paix, la tolérance et l'amitié entre les peuples, tout en étant capable de résoudre les problèmes socio-économiques et environnementaux auxquels nous faisons face aujourd'hui.
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Ryan Chaieb est étudiant en Master en école de commerce à Kedge Business School, à Marseille. Il est membre de l'association Etudiants Musulmans de France (EMF) et participant au EYE 2018.
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