Salam alaykum wa rahmatullah wa barakatuh
Je suis une convertie depuis maintenant 7 ans, al hamdulillah, et j’ai 24 ans. En fait, mon problème est que je suis obsédée par mon poids (je ne pèse que 50 kg pour 1,60 m). Je vous explique.
Il y a de cela 4 ans, j’avais un poids qui équivalait à un IMC de 23 et ma mère me parlait toujours de mon poids comme étant trop élevé et comme quoi je dois le réduire. J’ai commencé à devenir très complexée à cause de cela, car ma mère est très maigre. Je portais souvent des vêtements noirs pour dissimuler mon ventre un peu gonflé.
Depuis ce temps, j’ai perdu du poids grâce à une alimentation un peu plus équilibrée et de l’activité physique. Dernièrement, mon mari et moi nous nous sommes procuré un appareil elliptique. C’est en partie grâce à cela que j’ai maintenant un poids de 50 kg. Mais je suis obsédée par la perte de poids alors je m’entraine entre 2 et 3 heures par jour (7 jours par semaine) et je suis consciente que c’est beaucoup.
Je suis encore obsédée par mon corps, car je ne le trouve pas encore parfait et parce que, à chaque fois que je vais visiter ma mère, elle me parle de poids en privé. Elle me dit à quel point j’ai perdu du poids et comme quoi il y a quelques années j’avais un surplus de poids selon elle. Ça décourage mon mari qui lui me dit toujours que j’ai un bon poids et que je suis belle à ses yeux. À tel point qu’il a demandé à un membre proche de ma famille de dire à ma mère d’arrêter de me parler de poids.
Cette obsession du poids me rend malheureuse, et j’ai beau me dire que mon mari m’aime comme je suis, mais j’ai toujours cette petite voix dans ma tête qui me dit que je dois perdre davantage du bassin et des cuisses.
Si cela peut aider à comprendre la situation, ma mère avait un petit surpoids il y a 9 ans de cela, et en moins d’un an elle est devenue très maigre. Je ne suis pas sûre de la raison exacte, mais je crois que c’est parce qu’elle souhaitait plaire à mon père, car il y avait moins d’amour entre mes parents. Il y a 8 ans, mes parents ont divorcé, car mon père voyait une autre femme. Ma mère a toujours gardé ce poids maigre pendant toutes ces années et elle a aussi refait sa vie.
En fait, j’éprouve des difficultés à parler de ce problème à ma mère, car je ne veux pas envenimer nos relations en quoi que ce soit. Je sais que je devrais le faire, mais je ne sais pas comment. Au début de ma conversion, ma mère et moi avions des relations très difficiles et je n’aimerais pas que nos relations actuelles se dégradent.
Je ne cherche pas tant une solution à ce problème, mais je cherche à avoir une nouvelle perspective là-dessus qui pourrait peut-être me donner une piste afin de surmonter mon mal-être. Mon mari s’inquiète pour moi car j’ai perdu beaucoup de poids durant les 2 ou 3 derniers mois (5 kg) et ça m’attriste.
Je précise que je n’ai jamais été enceinte et que ma prise de poids il y a 4 ans était dû à de l’inactivité (l’établissement scolaire était en grève et je ne travaillais pas, donc j’étais toujours à la maison).
Je suis vraiment désolée de la longueur du texte. Je vous serais reconnaissante si vous me parliez de votre point de vue sur ce problème.
Jazakallah khayr et Ramadan mubaarak !
Amal
Je suis une convertie depuis maintenant 7 ans, al hamdulillah, et j’ai 24 ans. En fait, mon problème est que je suis obsédée par mon poids (je ne pèse que 50 kg pour 1,60 m). Je vous explique.
Il y a de cela 4 ans, j’avais un poids qui équivalait à un IMC de 23 et ma mère me parlait toujours de mon poids comme étant trop élevé et comme quoi je dois le réduire. J’ai commencé à devenir très complexée à cause de cela, car ma mère est très maigre. Je portais souvent des vêtements noirs pour dissimuler mon ventre un peu gonflé.
Depuis ce temps, j’ai perdu du poids grâce à une alimentation un peu plus équilibrée et de l’activité physique. Dernièrement, mon mari et moi nous nous sommes procuré un appareil elliptique. C’est en partie grâce à cela que j’ai maintenant un poids de 50 kg. Mais je suis obsédée par la perte de poids alors je m’entraine entre 2 et 3 heures par jour (7 jours par semaine) et je suis consciente que c’est beaucoup.
Je suis encore obsédée par mon corps, car je ne le trouve pas encore parfait et parce que, à chaque fois que je vais visiter ma mère, elle me parle de poids en privé. Elle me dit à quel point j’ai perdu du poids et comme quoi il y a quelques années j’avais un surplus de poids selon elle. Ça décourage mon mari qui lui me dit toujours que j’ai un bon poids et que je suis belle à ses yeux. À tel point qu’il a demandé à un membre proche de ma famille de dire à ma mère d’arrêter de me parler de poids.
Cette obsession du poids me rend malheureuse, et j’ai beau me dire que mon mari m’aime comme je suis, mais j’ai toujours cette petite voix dans ma tête qui me dit que je dois perdre davantage du bassin et des cuisses.
Si cela peut aider à comprendre la situation, ma mère avait un petit surpoids il y a 9 ans de cela, et en moins d’un an elle est devenue très maigre. Je ne suis pas sûre de la raison exacte, mais je crois que c’est parce qu’elle souhaitait plaire à mon père, car il y avait moins d’amour entre mes parents. Il y a 8 ans, mes parents ont divorcé, car mon père voyait une autre femme. Ma mère a toujours gardé ce poids maigre pendant toutes ces années et elle a aussi refait sa vie.
En fait, j’éprouve des difficultés à parler de ce problème à ma mère, car je ne veux pas envenimer nos relations en quoi que ce soit. Je sais que je devrais le faire, mais je ne sais pas comment. Au début de ma conversion, ma mère et moi avions des relations très difficiles et je n’aimerais pas que nos relations actuelles se dégradent.
Je ne cherche pas tant une solution à ce problème, mais je cherche à avoir une nouvelle perspective là-dessus qui pourrait peut-être me donner une piste afin de surmonter mon mal-être. Mon mari s’inquiète pour moi car j’ai perdu beaucoup de poids durant les 2 ou 3 derniers mois (5 kg) et ça m’attriste.
Je précise que je n’ai jamais été enceinte et que ma prise de poids il y a 4 ans était dû à de l’inactivité (l’établissement scolaire était en grève et je ne travaillais pas, donc j’étais toujours à la maison).
Je suis vraiment désolée de la longueur du texte. Je vous serais reconnaissante si vous me parliez de votre point de vue sur ce problème.
Jazakallah khayr et Ramadan mubaarak !
Amal
Sabah Babelmin, psychothérapeute
Chère Amal,
Il me semble que vous avez une grande difficulté avec l’image de votre corps, et cette image vous a été imposée par votre mère, qui, vous dites, est obsédée par son poids mais aussi par le vôtre.
Votre mère n’arrête pas de vous faire des remarques sur votre poids, elle vous « voit en surpoids », elle se voit en surpoids. Vous n’existez dans son regard qu’à travers la question du surpoids : or c’est sa propre difficulté qu’elle projette sur vous.
Votre mari ne cesse de vous dire que votre poids est parfait (en effet, 50 kg pour 1,60 m équivaut à un indice de 10 kg de moins que votre taille et est ce qui est recommandé). Mais vous continuez à vous fatiguer (7 fois par semaine, 2 ou 3 heures quotidiennes de sport !) pour perdre du poids car la voix (de votre mère) ne vous laisse pas de répit.
En fait, c’est le regard de votre mère qui n’est pas juste, ne pensez-vous pas ? Vous en souffrez et tentez toujours de suivre ses injonctions à vouloir maigrir. En fait, vous avez « introjecté » son propre désir d’être maigre et sa peur d’être en surpoids.
Que cela cache-t-il ? N’y a-t-il pas, par ailleurs, une problématique de contrôle ? Votre mère vous a-t-elle beaucoup contrôlée dans d’autres domaines ? Elle continue d’ailleurs en vous faisant des remarques sur votre poids et à vous infliger ce contrôle, faute peut-être de pouvoir contrôler autre chose…
« La petite voix » dont vous parlez est la sienne. La croyance de votre mère est : « On ne plait à un homme que quand on est maigre. » C’est sa croyance, et non la vôtre. Elle a été trompée et a été quittée par son mari pour une autre femme. C’est son histoire, et non la vôtre.
Sa peur inconsciente d’être abandonnée à cause de son poids vous envahit, cette obsession est devenue la vôtre. Cette mauvaise image du corps engendre un manque d’estime de soi et un mal-être qui vous « rend malheureuse », dites-vous. Que votre mari dise du bien de vous et vous fasse des compliments, vous ne les entendez pas. La place qu’occupe votre mère ne laisse pas beaucoup de place à cet homme qui semble amoureux et vous soutient toujours.
A ce conflit de « loyauté-poids » à votre mère s’ajoute votre choix de conversion qui apparemment aurait été source également de conflit. Mais là aussi, c’est votre choix et il devient source de problèmes avec votre mère.
Pour vous, il n’y aurait qu’une seule alternative : ne pas avoir de désir propre pour ne pas avoir de conflit avec votre mère et vous sentir reconnue par elle ou bien penser par soi-même, imposer votre choix et ce serait la porte ouverte au conflit. Et la difficulté que vous éprouvez est justement d’entrer en conflit.
Or, chère Amal, dire non à votre mère, c’est aussi dire oui à votre autonomie affective, à vos choix personnels, à votre libre arbitre et aussi à la stabilité de votre couple.
Il me semble qu’un professionnel pourrait vous aider à démêler tout cela et à retrouver votre place de femme auprès de votre époux et d’adulte en face de votre mère.
Couper le cordon ombilical avec votre mère vous autoriserait peut-être à devenir mère à votre tour, à être plus à l’écoute de votre cœur, de votre corps et à tracer votre chemin de vie en toute autonomie avec votre mari qui semble vous avoir toujours soutenue. Les voies du bonheur sont multiples et ne sauraient être attachées à la simple apparence physique. En vous souhaitant bon courage dans votre cheminement.
Il me semble que vous avez une grande difficulté avec l’image de votre corps, et cette image vous a été imposée par votre mère, qui, vous dites, est obsédée par son poids mais aussi par le vôtre.
Votre mère n’arrête pas de vous faire des remarques sur votre poids, elle vous « voit en surpoids », elle se voit en surpoids. Vous n’existez dans son regard qu’à travers la question du surpoids : or c’est sa propre difficulté qu’elle projette sur vous.
Votre mari ne cesse de vous dire que votre poids est parfait (en effet, 50 kg pour 1,60 m équivaut à un indice de 10 kg de moins que votre taille et est ce qui est recommandé). Mais vous continuez à vous fatiguer (7 fois par semaine, 2 ou 3 heures quotidiennes de sport !) pour perdre du poids car la voix (de votre mère) ne vous laisse pas de répit.
En fait, c’est le regard de votre mère qui n’est pas juste, ne pensez-vous pas ? Vous en souffrez et tentez toujours de suivre ses injonctions à vouloir maigrir. En fait, vous avez « introjecté » son propre désir d’être maigre et sa peur d’être en surpoids.
Que cela cache-t-il ? N’y a-t-il pas, par ailleurs, une problématique de contrôle ? Votre mère vous a-t-elle beaucoup contrôlée dans d’autres domaines ? Elle continue d’ailleurs en vous faisant des remarques sur votre poids et à vous infliger ce contrôle, faute peut-être de pouvoir contrôler autre chose…
« La petite voix » dont vous parlez est la sienne. La croyance de votre mère est : « On ne plait à un homme que quand on est maigre. » C’est sa croyance, et non la vôtre. Elle a été trompée et a été quittée par son mari pour une autre femme. C’est son histoire, et non la vôtre.
Sa peur inconsciente d’être abandonnée à cause de son poids vous envahit, cette obsession est devenue la vôtre. Cette mauvaise image du corps engendre un manque d’estime de soi et un mal-être qui vous « rend malheureuse », dites-vous. Que votre mari dise du bien de vous et vous fasse des compliments, vous ne les entendez pas. La place qu’occupe votre mère ne laisse pas beaucoup de place à cet homme qui semble amoureux et vous soutient toujours.
A ce conflit de « loyauté-poids » à votre mère s’ajoute votre choix de conversion qui apparemment aurait été source également de conflit. Mais là aussi, c’est votre choix et il devient source de problèmes avec votre mère.
Pour vous, il n’y aurait qu’une seule alternative : ne pas avoir de désir propre pour ne pas avoir de conflit avec votre mère et vous sentir reconnue par elle ou bien penser par soi-même, imposer votre choix et ce serait la porte ouverte au conflit. Et la difficulté que vous éprouvez est justement d’entrer en conflit.
Or, chère Amal, dire non à votre mère, c’est aussi dire oui à votre autonomie affective, à vos choix personnels, à votre libre arbitre et aussi à la stabilité de votre couple.
Il me semble qu’un professionnel pourrait vous aider à démêler tout cela et à retrouver votre place de femme auprès de votre époux et d’adulte en face de votre mère.
Couper le cordon ombilical avec votre mère vous autoriserait peut-être à devenir mère à votre tour, à être plus à l’écoute de votre cœur, de votre corps et à tracer votre chemin de vie en toute autonomie avec votre mari qui semble vous avoir toujours soutenue. Les voies du bonheur sont multiples et ne sauraient être attachées à la simple apparence physique. En vous souhaitant bon courage dans votre cheminement.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com