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Religions

Des théologiennes musulmanes donnent de leur voix contre les violences domestiques envers les femmes

Rédigé par | Lundi 25 Juillet 2022 à 13:30

           

Des théologiennes et prédicatrices musulmanes issues du monde anglo-saxon prennent la parole pour condamner dans les termes les plus fermes les violences domestiques qui font nombre de victimes au sein des communautés musulmanes à travers le monde.



Une centaine de théologiennes, de prédicatrices et d’enseignantes musulmanes officiant à travers les Etats-Unis et le Royaume-Uni en premier lieu, mais aussi le Canada, l’Australie, la Bosnie-Herzégovine, la Malaisie et la Turquie, ont lancé un appel contre les violences domestiques qui ont malheureusement cours parmi les communautés musulmanes. Cette déclaration, diffusée sur le site Muslim Matters dimanche 24 juillet, vise à condamner dans les termes les plus fermes « le fléau de la violence domestique qui gangrène la oumma depuis bien trop longtemps ».

Si, rappellent à juste titre les signataires, les violences domestiques sont « un problème universel qui n'est spécifique à aucune race, religion ou culture », « nous, en tant que musulmans, avons l'obligation spirituelle de regarder à l'intérieur de notre oumma, d'ordonner le bien et d'interdire le mal ». « Les conséquences de la violence domestique dans nos familles, nos communautés et nos sociétés en général sont tout simplement trop graves pour être ignorées », lit-on. Cette violence peut se produire « tout au long du mariage, pendant le processus de divorce et même après le divorce » jusqu’à aboutir à des féminicides.

Une mise au point alliant clarté et fermeté

Dans leur déclaration en huit points, les théologiennes commencent à rappeler que « l'Islam a interdit d'opprimer ou d'abuser de son conjoint ». Il est tout aussi « interdit d'aider ou de permettre à quelqu'un d'abuser de son conjoint » et « il est de notre responsabilité de mettre fin à de tels préjudices et oppressions si nous en sommes témoins ».

« Le processus de préparation au mariage doit être fait avec transparence et ouverture par les individus et les familles impliqués. Dissimuler délibérément des sujets de préoccupation susceptibles de nuire à l'autre conjoint – tels que des problèmes de santé mentale, la toxicomanie, la gestion non réglementée de la colère, etc. - est un type de tromperie qui est catégoriquement haram », illicite, souligne-t-on, avant de préciser la nécessité de « prendre au sérieux les problèmes de santé mentale dans notre communauté » et de « soutenir les institutions et les organisations qui peuvent aider les personnes vulnérables de notre communauté ».

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Lutter contre la stigmatisation des femmes qui choisissent le divorce

Alors que le divorce fait partie des sujets tabous pour de nombreuses familles musulmanes comme le montrent les témoignages qui nous parviennent pour la rubrique Psycho, les érudites musulmanes déclarent l’importance de « déstigmatiser les femmes qui quittent une relation nuisible ». « Le Prophète, paix et bénédictions sur lui (PBSL), lui-même a accueilli avec amour deux de ses filles après leur divorce. Les parents doivent comprendre leur rôle de protecteurs et apporter un soutien affectueux à leurs enfants, avant, pendant et après le mariage. Nous devons nous débarrasser de l'attachement aux normes culturelles (à la fois de l'Orient et de l'Occident) qui contredisent les enseignements et les conseils islamiques dans ces domaines », appuient les signataires.

« Nous devons nous efforcer de faciliter la sortie du mariage pour les femmes dans les cas où il est établi que des abus ont lieu, et ne jamais les renvoyer dans des situations potentiellement mortelles ou préjudiciables à la santé mentale », poursuivent-elles. « Il est impératif que les imams et les leaders communautaires aient un plan d'action en place pour aider les victimes qui tentent d'échapper à des circonstances préjudiciables et leur assurer la sûreté et la sécurité, en consultation avec d'autres experts. »

Le rôle indispensable des imams dans la sensibilisation

Pour sensibiliser les musulman-e-s sur les violences domestiques, les théologiennes en appellent à laisser la place nécessaire à « des conseillers et des thérapeutes qualifiés dans nos communautés » en capacité notamment d’« éduquer sur des sujets liés à la violence domestique, à la violence conjugale et au suicide, qui sont tous intrinsèquement liés ».

Elles appellent enfin les imams et les enseignants à « soulever régulièrement la question des abus et de la violence familiale, de sorte que sa gravité, son préjudice profond et son interdiction catégorique soient bien compris ». En tant que musulmans, « nous devons être exemplaires dans notre traitement respectueux et compatissant des femmes, que notre bien-aimé Prophète (PBSL) a constamment honoré tout au long de sa vie à travers ses paroles et ses actions ». Cette déclaration n'est pas la première du genre mais elle constitue une nouvelle pierre à l'édifice de la lutte ô combien importante à mener partout contre les violences faites aux femmes.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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