Le père Vincent Feroldi, ici au Collège des Bernardins en 2018, a quitté cette année 2021 la direction du Service national des relations avec les musulmans (SNRM).
Saphirnews : Que retenez-vous de ces années passées au SNRM ?
Vincent Feroldi : Sans l’avoir tellement souhaité, je me suis retrouvé à la tête du SNRM en septembre 2015, en plein tourmente au Proche-Orient. L’Etat islamique sévissait en Irak et Syrie, et l’Europe redoutait un accroissement des attentats sur son territoire. Je voyais aussi mes amis musulmans français inquiets devant la montée de l’islamophobie et de la défiance grandissante d’une grande partie de l’opinion française ; les attentats de janvier 2015 étaient passés par là. Ce n’était donc pas le moment de passer en mode mineur dans mon engagement depuis de nombreuses années dans le dialogue islamo-chrétien. L’heure était à la fraternité et à l’action. J’ai donc quitté Lyon pour Paris et, six ans plus tard, je ne le regrette pas.
Ces années ont été riches, importantes, marquées par des débats, des rencontres, des interpellations, des joies et des larmes. 2015 et 2016 furent rudes. Les enfants tués à Nice le 14 juillet 2016, l’assassinat du Père Jacques Hamel, le drame du marché de Noël à Strasbourg et bien d’autres encore furent autant d’épreuves pour nous tous. Il fallait trouver les mots justes, exprimer une solidarité sans faille, initier avec d’autres des actions concrètes de fraternité pour contrer la violence et la haine.
Il y eut aussi la pandémie de la Covid-19, le drame du Liban, les migrations de plus en plus importantes vers l’Europe des populations venant des pays marqués par la guerre, les tensions politiques, le réchauffement climatique et la pauvreté. Agir, interpeler nos responsables, être sur le pont, en particulier pour moi à l’hôpital, sensibiliser l’opinion publique, autant de tâches nécessaires.
Heureusement, tout au long de ces années, j’ai travaillé en équipe et avec des partenaires formidables, tant au sein de l’Eglise catholique que dans la société civile et parmi les communautés des autres traditions religieuses.
Ces années ont été riches, importantes, marquées par des débats, des rencontres, des interpellations, des joies et des larmes. 2015 et 2016 furent rudes. Les enfants tués à Nice le 14 juillet 2016, l’assassinat du Père Jacques Hamel, le drame du marché de Noël à Strasbourg et bien d’autres encore furent autant d’épreuves pour nous tous. Il fallait trouver les mots justes, exprimer une solidarité sans faille, initier avec d’autres des actions concrètes de fraternité pour contrer la violence et la haine.
Il y eut aussi la pandémie de la Covid-19, le drame du Liban, les migrations de plus en plus importantes vers l’Europe des populations venant des pays marqués par la guerre, les tensions politiques, le réchauffement climatique et la pauvreté. Agir, interpeler nos responsables, être sur le pont, en particulier pour moi à l’hôpital, sensibiliser l’opinion publique, autant de tâches nécessaires.
Heureusement, tout au long de ces années, j’ai travaillé en équipe et avec des partenaires formidables, tant au sein de l’Eglise catholique que dans la société civile et parmi les communautés des autres traditions religieuses.
Ma surprise fut que je pensais me limiter à la France. Or le monde est venu à nous, en particulier de la part des musulmans, tant sunnites que chiites.
Votre mandat a en effet été riche en rencontres. Lesquelles vous ont le plus marqué ?
Vincent Feroldi : Vous savez ! A peine arrivé, le Service dont je m’occupais a changé de nom. Le SRI, Service des relations avec l’islam, a fait place à la mise en valeur des personnes par « les relations avec les musulmans ». La rencontre devenait essentielle, première, primordiale. Elle fut au cœur de notre action et de notre quotidien, tant à l’échelon national que sur le terrain, dans les diocèses. Mais ma surprise fut que je pensais me limiter à la France. Or le monde est venu à nous, en particulier de la part des musulmans, tant sunnites que chiites.
Au fil des mois, j’ai découvert que plus de 50 ans de dialogue et d’écoute entre chrétiens et musulmans vécus par mes prédécesseurs avaient permis que les grains semés germent et donnent du fruit. De plus, notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité » a du sens pour ceux et celles qui vivent à des milliers de kilomètres de la France. Alors accueillir un ayatollah de Qom (en Iran, ndlr), travailler avec le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, converser avec des professeurs de l’Université d’Al-Azhar, participer à un webinaire organisé par la Rabita de Rabat ou une organisation islamique de Genève, sont autant d’occasions qui ont permis de mieux nous connaître, de faire grandir une confiance mutuelle, d’oser nous confronter sur des questions délicates, de chercher ensemble des voies nouvelles pour le bien de la Maison commune qu’est la Terre.
Mais je dois reconnaître que c’est l’amitié entre deux hommes qui m’a le plus marqué. J’en fus d’abord témoin au Caire où je faisais un voyage d’études et travaillais avec l’Institut dominicain d’études orientales (IDEO). Je participais à la Conférence internationale pour la paix et nous vîmes le pape François aller à la rencontre du Grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb. C’était le 28 avril 2017. Moins de deux ans plus tard, je les retrouvais à Abu Dhabi, le 4 février 2019, au Founder’s Memorial où ils nous réservèrent une grande surprise en nous donnant le document sur « la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune » qu’ils avaient écrit à quatre mains.
Ce texte a créé une extraordinaire dynamique puisque, par la suite, ont été publiés la Charte de la Mecque en mai 2019, le Mémorandum de Paris en septembre 2019, la Charte de la Nouvelle Alliance et de la Vertu en décembre 2019, l’encyclique Fratelli tutti en octobre 2020…
Au fil des mois, j’ai découvert que plus de 50 ans de dialogue et d’écoute entre chrétiens et musulmans vécus par mes prédécesseurs avaient permis que les grains semés germent et donnent du fruit. De plus, notre devise nationale « Liberté, Egalité, Fraternité » a du sens pour ceux et celles qui vivent à des milliers de kilomètres de la France. Alors accueillir un ayatollah de Qom (en Iran, ndlr), travailler avec le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, converser avec des professeurs de l’Université d’Al-Azhar, participer à un webinaire organisé par la Rabita de Rabat ou une organisation islamique de Genève, sont autant d’occasions qui ont permis de mieux nous connaître, de faire grandir une confiance mutuelle, d’oser nous confronter sur des questions délicates, de chercher ensemble des voies nouvelles pour le bien de la Maison commune qu’est la Terre.
Mais je dois reconnaître que c’est l’amitié entre deux hommes qui m’a le plus marqué. J’en fus d’abord témoin au Caire où je faisais un voyage d’études et travaillais avec l’Institut dominicain d’études orientales (IDEO). Je participais à la Conférence internationale pour la paix et nous vîmes le pape François aller à la rencontre du Grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayyeb. C’était le 28 avril 2017. Moins de deux ans plus tard, je les retrouvais à Abu Dhabi, le 4 février 2019, au Founder’s Memorial où ils nous réservèrent une grande surprise en nous donnant le document sur « la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune » qu’ils avaient écrit à quatre mains.
Ce texte a créé une extraordinaire dynamique puisque, par la suite, ont été publiés la Charte de la Mecque en mai 2019, le Mémorandum de Paris en septembre 2019, la Charte de la Nouvelle Alliance et de la Vertu en décembre 2019, l’encyclique Fratelli tutti en octobre 2020…
Quelles sont les actions que vous êtes fier d’avoir réalisé ?
Vincent Feroldi : Voici quelques mois, je participais à Taizé à la 4e rencontre d’amitié islamo-chrétienne entre jeunes musulmans et chrétiens. Que c’est stimulant de voir plus de 200 jeunes de France et d‘Europe s’intéresser à l’urgence écologique au Bangladesh, à la reconstruction de Beyrouth et de Mossoul, à la « mosquée verte » de Massy, au soutien des équipes de Caritas-France aux réfugiés de Calais… Je pourrai aussi parler de Coexister ou du mouvement scout dans toute sa diversité.
Récemment, c’étaient des théologiens chrétiens et musulmans réunis au sein du groupe Théologie en dialogue que Jean-François Bour, Colette Hamza et moi-même avons créé en 2017. Nous avons mis la dernière main à une nouvelle publication sur « Les mots pour dire Dieu ». Ce travail suppose une grande écoute de l’autre, de part et d’autre, car pour parler du Dieu Unique auquel nous croyons, nous prenons des chemins bien différents. Le musulman part du Coran, le chrétien part de Jésus et de son enseignement… Pour l’un, Dieu est le Tout Autre, pour l’autre, Dieu s’est fait Homme… Entendre l’autre me parler de sa foi et de Dieu me fait grandir dans ma propre foi.
Mais je dois avouer que je suis heureux d’avoir permis à bien des auteurs chrétiens et musulmans de pouvoir partager au plus grand nombre le fruit de leur travail et de leur recherche ou de témoigner de leur foi profonde grâce à la revue En Dialogue dont le premier numéro est paru au printemps 2016. Le numéro 17 paraîtra très bientôt. Il y a eu enfin, au début de cette année, la publication d’un compendium des textes chrétiens et musulmans. Cela permet de mesurer le chemin parcouru entre nous depuis le Concile Vatican II.
Lire aussi : Pour le compendium sur le dialogue islamo-chrétien, un témoignage musulman sur l’Église de France
Récemment, c’étaient des théologiens chrétiens et musulmans réunis au sein du groupe Théologie en dialogue que Jean-François Bour, Colette Hamza et moi-même avons créé en 2017. Nous avons mis la dernière main à une nouvelle publication sur « Les mots pour dire Dieu ». Ce travail suppose une grande écoute de l’autre, de part et d’autre, car pour parler du Dieu Unique auquel nous croyons, nous prenons des chemins bien différents. Le musulman part du Coran, le chrétien part de Jésus et de son enseignement… Pour l’un, Dieu est le Tout Autre, pour l’autre, Dieu s’est fait Homme… Entendre l’autre me parler de sa foi et de Dieu me fait grandir dans ma propre foi.
Mais je dois avouer que je suis heureux d’avoir permis à bien des auteurs chrétiens et musulmans de pouvoir partager au plus grand nombre le fruit de leur travail et de leur recherche ou de témoigner de leur foi profonde grâce à la revue En Dialogue dont le premier numéro est paru au printemps 2016. Le numéro 17 paraîtra très bientôt. Il y a eu enfin, au début de cette année, la publication d’un compendium des textes chrétiens et musulmans. Cela permet de mesurer le chemin parcouru entre nous depuis le Concile Vatican II.
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Les débats internes à la communauté musulmane, quand ils basculent des confrontations d’idées aux affrontements des personnes et au dénigrement, me plongent dans la tristesse.
Quels sont les projets et les initiatives qui n’ont pas pu être mis en œuvre ?
Vincent Feroldi : La Covid-19 n’a pas permis que se réalise en mars 2020 ce voyage à Auschwitz qui devait réunir des représentants des trois religions monothéistes. Cette même pandémie, mais aussi le contexte international très tendu, a entravé la poursuite des échanges fructueux, académiques et spirituels, entre religieux chiites iraniens et chrétiens. Le SNRM aurait aimé aussi que se développent plus de Forums islamo-chrétiens en France. Malheureusement, ces derniers temps, la communauté musulmane est bien trop préoccupée par son organisation interne et par une stigmatisation croissante de la part de beaucoup.
A quel point la crise organisationnelle que traverse le culte musulman en France a-t-elle donné du fil à retordre aussi bien à vous qu'à votre hiérarchie ? Comment le SNRM parvient-il à dépasser ce problème ?
Vincent Feroldi : Depuis plus de dix ans, tant à Lyon qu’à Paris et dans toute la France, j’ai eu la chance de rencontrer les représentants des grandes fédérations et des responsables de mosquées et d’institutions musulmanes. Des liens d’amitié, d’estime et de travail se sont tissés. Plus d’une fois, nous avons pu travailler ensemble dans la diversité de nos courants et de nos interprétations pour le bien de tous. Je pense en particulier au moment des attentats de 2015-2016 ou des débuts de la pandémie.
Comme le dit le dicton : « L’union fait la force. » Et j’ajouterai : « La fraternité crée la solidarité. » Or, je reconnais que les débats internes à la communauté musulmane (et je pourrai ajouter aussi à la communauté catholique), quand ils basculent des confrontations d’idées aux affrontements des personnes et au dénigrement, me plongent dans la tristesse. Le Dieu auquel je crois, auquel nous croyons, nous invite à dépasser nos peurs et nos égoïsmes, à nous purifier, pour le bien des communautés et du monde d’aujourd’hui.
Comme tout un chacun, je suis le premier à désirer que tout le monde pense comme moi, agisse comme moi. Mais je suis ni Dieu, ni surhumain. J’ai mes limites. Néanmoins, mon expérience personnelle m’a montré que travailler ensemble et accepter de vivre des déplacements pour permettre à une pensée commune d’émerger était plus que fécond. C’était source de Vie. Le compromis n’est ni une démission ni un renoncement, mais au contraire une avancée quand il favorise le vivre ensemble et la fraternité partagée. Aussi, aujourd’hui, mon désir et celui de mon Eglise est vraiment de pouvoir nous retrouver ensemble, dans la confiance, le respect et l’amitié, pour réfléchir aux meilleures façons de relever les nombreux défis auxquels doit faire face notre société française.
Comme le dit le dicton : « L’union fait la force. » Et j’ajouterai : « La fraternité crée la solidarité. » Or, je reconnais que les débats internes à la communauté musulmane (et je pourrai ajouter aussi à la communauté catholique), quand ils basculent des confrontations d’idées aux affrontements des personnes et au dénigrement, me plongent dans la tristesse. Le Dieu auquel je crois, auquel nous croyons, nous invite à dépasser nos peurs et nos égoïsmes, à nous purifier, pour le bien des communautés et du monde d’aujourd’hui.
Comme tout un chacun, je suis le premier à désirer que tout le monde pense comme moi, agisse comme moi. Mais je suis ni Dieu, ni surhumain. J’ai mes limites. Néanmoins, mon expérience personnelle m’a montré que travailler ensemble et accepter de vivre des déplacements pour permettre à une pensée commune d’émerger était plus que fécond. C’était source de Vie. Le compromis n’est ni une démission ni un renoncement, mais au contraire une avancée quand il favorise le vivre ensemble et la fraternité partagée. Aussi, aujourd’hui, mon désir et celui de mon Eglise est vraiment de pouvoir nous retrouver ensemble, dans la confiance, le respect et l’amitié, pour réfléchir aux meilleures façons de relever les nombreux défis auxquels doit faire face notre société française.
Pour quelle mission êtes-vous aujourd'hui appelé ?
Vincent Feroldi : J’approche de l’âge de la retraite et espère pouvoir prendre du temps pour réfléchir, prier, écrire. Je m’en réjouis pour pouvoir vivre plus profondément une vie relationnelle avec d’abord ma famille que j’ai quelque peu délaissée par suite de mes nombreuses activités et déplacements loin de chez moi. Mais aussi avec mes amis, en particulier musulmans au Maroc.
Mais, dans l’immédiat, je poursuis mon travail d’aumônier dans trois hôpitaux de Lyon et administre pour une année la paroisse Saint Benoit de Bron. Prendre le temps d’écouter les gens, d’accompagner les personnes atteintes d’un cancer, préparer des couples au mariage, parler de Charles de Foucauld qui sera canonisé le 15 mai 2022, entretenir l’amitié, autant de belles tâches.
Mais, dans l’immédiat, je poursuis mon travail d’aumônier dans trois hôpitaux de Lyon et administre pour une année la paroisse Saint Benoit de Bron. Prendre le temps d’écouter les gens, d’accompagner les personnes atteintes d’un cancer, préparer des couples au mariage, parler de Charles de Foucauld qui sera canonisé le 15 mai 2022, entretenir l’amitié, autant de belles tâches.
Le Dieu auquel nous croyons nous invite à nous stimuler, à nous aider à exceller dans les bonnes œuvres et dans l’attention aux plus fragiles.
Serez-vous toujours impliqué au SNRM d’une manière ou d’une autre ou, plus globalement, dans le dialogue islamo-chrétien ?
Vincent Feroldi : Quand on quitte une responsabilité, il faut savoir partir et laisser les suivants donner l’impulsion qui leur semble la plus judicieuse. Mais ce n’est pas pour autant que je vais renoncer à toute activité dialogale. Au contraire ! Les liens tissés tout au long de ces années perdurent et me poussent à être attentif à l’évolution de cette fraternité et de cette amitié qui doivent croitre entre nos communautés.
Le Dieu auquel nous croyons nous invite à nous stimuler, à nous aider à exceller dans les bonnes œuvres et dans l’attention aux plus fragiles. Souvenons-nous du verset 48 de la Sourate de la Table servie, « Concurrencez-vous dans les bonnes œuvres », et des dernières paroles de Jésus à ses amis, « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34).
Le Dieu auquel nous croyons nous invite à nous stimuler, à nous aider à exceller dans les bonnes œuvres et dans l’attention aux plus fragiles. Souvenons-nous du verset 48 de la Sourate de la Table servie, « Concurrencez-vous dans les bonnes œuvres », et des dernières paroles de Jésus à ses amis, « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » (Jean 13, 34).
Qu’attendez-vous de votre successeur au SNRM ?
Vincent Feroldi : Qu’il continue à tisser des liens de confiance, de fraternité et de solidarité avec tous les musulmans, dans leur diversité, que ce soit en France ou à l’étranger ! Il faut aussi prendre du temps pour se mettre à l’écoute de l’autre pour le comprendre dans ce qu’il a d’unique, de spécifique et de fécond pour faire grandir la fraternité humaine. Il faut aussi aider les Eglises chrétiennes à mettre le dialogue interreligieux au cœur de leur vie ecclésiale. Il s’agit donc de stimuler les théologiens à nous éclairer sur les signes des temps et d’inviter les équipes diocésaines chargés des relations avec les musulmans à travailler main dans la main avec les musulmans.
Dans un contexte d’une inquiétante polarisation des discours dans le débat public, quels messages souhaitez-vous adresser tant à vos coreligionnaires catholiques qu’à vos amis musulmans et à nos concitoyens français ?
Vincent Feroldi : Méfions-nous de tout simplisme et de l’immédiateté ! Les temps sont difficiles et les défis nombreux à relever. Il faut donc accepter d’entrer dans la complexité de ce qu’est la vie d’aujourd’hui, de mettre en synergie foi et raison, de préférer la vérité et la clarté à la compromission ou au mensonge. Trop de violence, trop d’anathèmes, trop de murs se dressent parce que la peur nous gagne et le doute nous envahit, en partie envers ceux qui nous dirigent ou nous guident.
Evitons de prendre des chemins aventureux et mortifères. La Torah, l’Evangile et le Coran nous parlent de Dieu qui aime l’Homme, croit en l’Homme, lui confie l’Univers qu’Il a créé pour qu’il en soit le gérant, le « lieutenant ». Que d’associations, de groupes, de personnes, de toutes cultures, croyances et convictions, réalisent au quotidien des exploits en termes de justice, de soutien, de défense des droits de l’homme. Grâce à eux, nous savons que l’Espérance et la Vie peuvent grandir. Rejoignons-les ! Sans exclusion !
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